samedi 30 avril 2016

To Kill a Mockingbird (1960)

Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur de Harper Lee est un grand classique de la littérature américaine et un de ces livres dont j'ai entendu citer le nom de nombreuses fois sans jamais déterminer de quoi il était question précisément, si ce n'est que ça concernait le racisme aux États-Unis. Il y a quelques mois, quand Harper Lee a sorti un deuxième livre, on en a parlé plus que jamais, et il se trouve que je l'ai trouvé d'occasion dans une bouquinerie de Dublin (enfin, de Sandycove plus précisément...).


C'est donc une bonne chose de faite, mais aussi une belle déception pour des raisons diverses.

Avant tout, quelques mots sur l'histoire: Il s'agit du récit d'une adulte sur ses souvenirs d'enfance concernant quelques années de la Grande Dépression dans une ville un peu paumée de l'Alabama. Scout avait entre six et neuf ans à l'époque. Elle jouait avec son frère Jem et son copain Dill qui passait l'été chez sa tante et elle découvrait l'école et la vie. Son mystérieux voisin Boo Radley vivait enfermé chez lui. Son père Atticus, avocat, travaillait dur et encadrait ses deux enfants avec sagesse en l'absence de leur mère décédée. Et puis les choses ont commencé à changer quand Atticus a accepté de défendre un Noir accusé du viol d'une Blanche.

J'ai d'abord buté sur un problème de compréhension à cause des énormes implicites et références culturelles. On lit une phrase, il faut en comprendre cinq, et si on ne connait pas bien la géographie, l'histoire et la culture populaire des États-Unis, on est un peu largué. En plus, même si Scout a rédigé son récit une fois adulte, on est bien dans le cerveau d'un enfant, avec toutes les associations d'idées ultra-rapides et la vision du monde d'un enfant. Pas facile à lire!

En réalité, je pense que la capacité de Harper Lee à véhiculer énormément d'idées en peu de mots est un peu un exploit et je pense que cela a dû jouer dans le succès du livre. C'est certainement un roman qu'il est stimulant d'étudier en cours et de décortiquer en passant une semaine sur chaque page! Pour mon confort de lecture, en revanche, ce n'était pas optimal.

Pendant la première moitié du roman, j'ai aussi été un peu déstabilisée par le fait que l'histoire de racisme met vraiment longtemps à arriver. On passe beaucoup de temps avec Scout et les deux petits garçons et on s'intéresse beaucoup plus au mystère de Boo Radley qu'au travail d'Atticus. Or, je ne me suis pas du tout attachée à Scout, et j'ai donc peu apprécié le temps passé avec elle.

À peu près au milieu, enfin, on entre dans le vif su sujet en assistant au procès de Tom Robinson, le Noir accusé de viol, et le roman s'est vraiment rattrapé pendant trois ou quatre chapitres. La tirade de fin d'Atticus, personnification même du bon sens et de la justice, était même un peu exaltante. Je me suis vraiment demandée pourquoi Hollywood n'a pas encore annoncé une nouvelle adaptation cinématographique (il y en a déjà eu une pendant les années soixante-dix).

Ensuite, par contre, on en est un peu revenus à l'histoire de Scout et de son frère, je me suis désintéressée de ma lecture et j'ai trouvé la fin peu utile.

J'ai aussi émis quelques réserves quant à la vraisemblance de l'histoire. Par exemple, Atticus est un perso adorable, on peut pas s'empêcher de l'aimer, mais il est vraiment trop sage et bon pour être crédible; et quelques passages m'ont semblé vraiment trop naïfs, comme le fait que Scout arrête une bande de voyous en apparaissant devant eux et son père à la surprise générale (ça rappelle un peu une scène de fin d'un des Sissi, quand la population de Milan change brusquement d'avis sur le couple royal parce que la fille de Sissi se jette dans les bras de sa maman en public, vous voyez?).

Voilà donc. Ma lecture était vraiment mitigée, mais je ne déconseille pas forcément de lire ce roman; après tout, s'il a vraiment vendu 30 millions d'exemplaires comme le dit la couverture de mon édition, il peut être utile de savoir de quoi il s'agit, et la traduction française explicite sûrement plein de choses que je n'ai pas saisies, et puis tout le monde ne buttera pas forcément autant que moi sur la version originale; et puis je dois dire que la critique de cette petite ville pleine d'hypocrites est parfois croustillante.

Par contre, j'ai lu le résumé de Va et poste une sentinelle, le deuxième livre de Harper Lee, sur Wiki et ce roman a l'air très inutile, je ne le lirai pas.

4 commentaires:

  1. Je crois que j'ai jamais vu la fin de Sissi (et c'est pas faute d'en choper des morceaux à chaque Noël xD)
    J'ai pas lu non plus Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur mais je suis curieuse, à force de l'entendre citer de partout. Je te dirais si ça passe mieux en VF.

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    1. Lol! J'adorais ces films quand j'étais gamine et jeune ado, mais maintenant je pense que c'est un peu dispensable. le souvenir de cette scène-là, notamment, en dit long sur la vision de l'Italie qu'avaient les Américains... :p
      Je lirai ton avis avec grand intérêt, je suis vraiment curieuse d'en discuter.

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  2. Oh je suis déçue que cela ne t'ait pas plu! Je l'avais adoré!

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    1. Je me demandais justement si tu l'avais lu, mais je n'ai pas trouvé de billet sur ton blog. Qu'en avais-tu pensé plus dans le détail?

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