Les éditions Scylla, dont j’ai déjà lu Il faudrait pour grandir effacer la frontière, Roche-nuée et Bienvenue à Sturkeyville, organisent actuellement un nouveau financement participatif afin de publier TysT, un court roman de luvan. J’ai eu la chance de lire ce texte avec un peu d’avance…
L’intrigue
Euh bein, l’intrigue n’est pas facile à présenter, justement. J’ai même dû lire deux fois le premier chapitre pour bien le cerner (et, pour tout vous dire, je l’ai lu une troisième fois avant de m’embarquer dans cette chronique 😅). La narratrice est une humaine, a priori, mais éveillée: elle peut passer de notre monde, le pays dormant, à un autre, le pays vif. Pour cela, il lui faut trois objets, des soga, et un nœud, un lieu chargé symboliquement pour elle, où elle a vécu quelque chose d’important. Une fois arrivée en pays vif, elle accepte d’accomplir une quête en compagnie d’un corbeau, Courroux Clapet Dhorst, et d’une hort, Bibi Ziggurat Tremeneur. Qu’est-ce qu’une hort, me demandez-vous? Eh bien, je ne sais pas. Mais c’est poilu… 👀
Le style
Ce que je viens d’écrire est beaucoup plus factuel et rationnel que le texte de luvan, qui est hautement onirique et plein d’implicites et de brumes. Étant donné que je ne lis qu’au moment du coucher et que j’ai tendance à m’endormir toutes les dix minutes, le fait que rien ne soit expliqué ne m’a pas aidée. Mais je ne pense pas qu’il faille vraiment comprendre ce récit et cet univers. Il s’agit plutôt d’un texte à prendre comme il est, par lequel il faut se laisser porter, en vue de se laisser aller à rentrer dedans. En soi, le style est superbe, riche et évocateur, ce qui colle parfaitement au pays vif et à l’atmosphère de ces réalités parallèles, qui se mêlent malgré tout.
"Je suis en pays vif. Je suis en pays dormant. J’existe simultanément ici et là.Les éveillées ne quittent jamais l’ici quand elles gagnent le là."
C’est une ambiance tout à fait appropriée pour la Bretagne, où se situe une partie de l’action: une Bretagne brumeuse, pleine de légendes et de chansons. Pour tout vous dire, c’est, un peu comme Vert-de-Lierre de Louise le Bars (mais en beaucoup plus abouti), le genre de texte que j’aurais aimé, moi, écrire à un moment donné de ma vie, notamment quand j’étais émerveillée par les Brumes d’Avalon de Zimmer Bradley et la minisérie Merlin de 1998. 💔
luvan évoque aussi un avenir peu reluisant pour l’humanité, avec la mention de la troisième guerre et de la fermeture des frontières, mais on n’en saura presque rien. La narratrice, âgée d’une cinquantaine d’années au début du roman, a consacré sa vie à la musique et ne semble pas s’être penchée sur les tourments du monde. Il y a, en revanche, des passages poignants sur sa relation avec sa sœur, cette dernière étant partie vivre à l’autre bout de la planète longtemps auparavant.
Le roman s’accompagne d’une playlist, d’un jeu de rôle d’écriture solo créé par Melville Tilh-Pluñvenn (je n’ai pas essayé de jouer, mais j’essaierai peut-être quand j’aurai la version papier), de superbes illustrations intérieures réalisées par Stéphane Perger, de cartes et de symboles dessinés par Arnaud S. Maniak et d’une postface de Laurence Jonard.
Moralité: maintenant que je connais la fin, je devrais lire ce roman une deuxième fois, afin de mieux en savourer le style sans autant essayer de raccrocher les wagons entre deux endormissements. 😅 Je suis certaine, de toute façon, que c’est un texte qu’on peut lire plusieurs fois, en explorant sa richesse plus à fond à chaque fois!
"Qu’est-ce qu’une hort, me demandez-vous? Eh bien, je ne sais pas. Mais c’est poilu… 👀" 🤣🤣🤣
RépondreSupprimer"si TysT y est!" 🤣🤣🤣
Tigger Lilly, 39 ans, s'amuse pour un rien.
@Tigger Lilly: J'aurais mieux visualisée la hort si j'avais mieux regardé la quatrième de couverture, en fait 😉
Supprimer"Si TysT y est" --> Même pas fait exprès! Et tu as raison de t'amuser pour un rien.
Note : prévoir le café pour le lire !
RépondreSupprimer@Shaya: C'est un peu ça. Ou alors, il faut sélectionner un moment stratégique où on ne dort pas.
SupprimerEt en même temps, si c'est onirique, tu ne pouvais pas mieux coller au récit qu'en le lisant avant de dormir, non ? ^^
RépondreSupprimer*vois le décompte des jours du crowdfunding diminuer et n'a toujours pas lu le premier chapitre*
@Baroona: Bien vu, Baroona, bien vu! Tout s'explique!
SupprimerOn est bien parties pour faire une relecture commune 🤣
RépondreSupprimer@Vert: Génial! Excellente idée!
SupprimerVraiment pas pour moi 😂
RépondreSupprimer@Xapur: Ouais, pas sûr que tu y trouves ton bonheur! ^^
SupprimerHa, la minisérie avec Sam Neill, cela ne nous rajeunit pas... :D
RépondreSupprimerBon, luvan, j'avoue, ça me fait peur, j'ai lu deux nouvelles d'elle, très bien écrites mais je n'ai rien compris à ce qu'elle voulait me dire donc du coup je ne suis pas très chaud là...
@Lorhkan: "cela ne nous rajeunit pas" --> En effet 🙃 J'aimerais tellement la regarder de nouveau, d'ailleurs. Si j'avais du temps... ^^
SupprimerAhah comme je te comprends, pour luvan! Je ne sais pas trop si je la relirai, d'ailleurs... À part pour relire celui-ci, donc...
J'ai découvert le style de luvan dans ses nouvelles de l'anthologie Par-delà l'horizon et j'ai été transportée par sa plume bien que je ne saisissais pas tout. Je pense envisager cette lecture de la même manière et me laisser porter.
RépondreSupprimerC'était Yuyine. Mais blogger a décidé de m'anonymiser ^^
Supprimer@Yuyine: Oui, c'est la meilleure stratégie, je pense (se laisser porter). C'est tellement onirique qu'il ne faut pas essayer de tout décortiquer/rétionnaliser.
Supprimer