Oyez, oyez, spectateurs et lecteurs! Le film Willow, réalisé en 1988 par Ron Howard, dispose d'une suite!
Quand j'ai vu ce livre en librairie, j'ai failli sauter dessus pour le lire de suite, même traduit. Mais j'ai su me retenir (ou peut-être que le triste état de mon compte en banque de l'époque m'a fait peur) et c'est donc la prose originale de Chris Claremont et Georges Lucas que j'ai finalement lue. Lune d'ombre est en effet un travail à quatre mains entre le réalisateur de La Guerre des étoiles, qui était déjà à l'origine de l'histoire du film, et un célèbre auteur de comics, surtout connu pour son travail sur X-Men. Évidemment, je ne suis pas en mesure de juger comment s'est passée cette collaboration, mais le fait que les deux autres tomes de la trilogie soient officiellement présentés comme des romans de Chris Claremont sur une idée de Georges Lucas me laisse penser que le gros de la rédaction revient à l'homme des comics plutôt qu'à l'homme du cinéma.
Quid de ce libre de fantasy, dont j'ai réalisé quelques minutes après ma commande sur The Book Depository qu'il a été complètement dé-mon-té par les membres d'Amazon.com?
Et bien, avant tout, il est clair qu'il ne faut pas s'attendre à retrouver ici le ton très léger et humoristique de Willow. Il y a un peu d'humour, mais on est loin de rire toutes les cinq minutes. Je ne suis pas étonnée que les fans du film aient, globalement, été déçus. Nous nous trouvons dans un monde bien plus dur et glauque et, d'une certaine manière, bien moins magique. En fait, là où Willow relevait quand même beaucoup du conte de fées et du merveilleux, on est ici dans un univers de fantasy plus conventionnel. Et en plus, le héros ne s'appelle plus Willow, et seuls trois autres personnages du film reviennent!
C'est en effet Thorn Drumheller que nous retrouvons, treize ans après les aventures du film et douze ans après qu'un cataclysme magique ait frappé de nombreux endroits, comme la forteresse de Tir-Asleen où nos personnages semblaient devoir vivre heureux pour toujours. Elora Danan, le petit bébé autour duquel tournait toute l'intrigue du film, a été catapultée à l'autre bout du monde, tandis que ses gardiens, au premier rang desquels Sorsha et le merveilleux Madmartigan, ont été tués. Willow, qui se trouvait dans son village lors du cataclysme, a survécu. Il parcourt désormais le monde sous le nom de Thorn et visite tous les endroits détruits pour essayer de comprendre ce qu'il s'est passé. Avec lui, les deux petits brownies du film, toujours aussi teigneux et bavards. Elora, quant à elle, est devenue une pré-ado gâtée et détestable. Quand Thorn décide de finalement la rejoindre dans sa nouvelle demeure, quelle n'est pas sa surprise quand on lui annonce que Willow Ufgood, parrain et protecteur de la Princesse Sacrée, est déjà sur place, et qu'on le jette au cachot comme imposteur!
J'ai été très touchée par les références au film, discrètement parsemées dans l'intrigue ou les répliques. Quand Thorn dit "The finest knight I ever knew, and the finest friend I found in a crow cage", j'ai trouvé cette déclaration d'amitié très belle et drôle, et mon petit cœur a palpité pour lui, Madmartigan étant mort depuis des années. Quant au mystère entourant le cataclysme et le faux-Willow, j'ai trouvé intéressant que Thorn ne sache pas à quoi et qui il a affaire, un procédé qui me semble plutôt rare dans le genre. À la fin du premier tome, d'ailleurs, Thorn a décidé comment appeler son ennemi, mais nous ne savons toujours rien sur ses motivations et sur les origines de ses considérables pouvoirs magiques. J'ajouterai que les personnages féminins sont plutôt forts, ce qui est toujours agréable.
Malheureusement, ces éléments positifs sont contrebalancés par des répliques peu compréhensibles qui m'ont fait maintes fois revenir en arrière pour comprendre ce qu'il se passait, et surtout par une succession de retournements de situations ou d'actions imprévues qui sentent beaucoup le remplissage. Très franchement, ce livre aurait pu faire 300 pages au lieu de 430 et le lecteur s'en serait mieux porté. J'ai eu un peu de mal pour en venir à bout. En plus, on ne peut pas dire que la rédaction soit particulièrement soignée ou stylée; il y a même quelques répétitions de formulations qui finissent par faire sourire tellement elles reviennent souvent. Et parfois, à force de vouloir laisser le lecteur comprendre certaines choses tout seul, l'action devient si peu claire qu'elle en frise l'incohérence...
Conclusion: cette suite est loin d'être indispensable et je ne suis pas sûre de lire les deux autres tomes, Shadow Dawn et Shadow Star. Ou alors pas tout de suite: j'ai peur que l'excès ne m'en dégoûte carrément. Je verrai bien si l'envie de retrouver Thorn se fait la plus forte dans les mois à venir...
Malheureusement, ces éléments positifs sont contrebalancés par des répliques peu compréhensibles qui m'ont fait maintes fois revenir en arrière pour comprendre ce qu'il se passait, et surtout par une succession de retournements de situations ou d'actions imprévues qui sentent beaucoup le remplissage. Très franchement, ce livre aurait pu faire 300 pages au lieu de 430 et le lecteur s'en serait mieux porté. J'ai eu un peu de mal pour en venir à bout. En plus, on ne peut pas dire que la rédaction soit particulièrement soignée ou stylée; il y a même quelques répétitions de formulations qui finissent par faire sourire tellement elles reviennent souvent. Et parfois, à force de vouloir laisser le lecteur comprendre certaines choses tout seul, l'action devient si peu claire qu'elle en frise l'incohérence...
Conclusion: cette suite est loin d'être indispensable et je ne suis pas sûre de lire les deux autres tomes, Shadow Dawn et Shadow Star. Ou alors pas tout de suite: j'ai peur que l'excès ne m'en dégoûte carrément. Je verrai bien si l'envie de retrouver Thorn se fait la plus forte dans les mois à venir...
J'avais adoré Willow, je crois que je vais en rester là...
RépondreSupprimerJe pense que c'est mieux en fait. La lecture a un peu décanté dans ma tête et je ne suis pas plus motivée pour lire la suite.
SupprimerAh oui j'avais vu que ça existait, mais je suis pas fan au point de la lire (et apparemment c'est tout aussi bien ^^).
RépondreSupprimerOui, comme je disais plus haut, le temps n'améliore pas l'expérience et je pense que c'est plus que dispensable.
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