vendredi 23 août 2013

UGC Culte: La dolce vita (1960)

Depuis quelques mois, UGC repasse des films qui ont marqué l'histoire du cinéma. Cette initiative que je trouve absolument merveilleuse a commencé à l'UGC de La Défense, puis a essaimé dans d'autres UGC, dont le mien.

J'ai donc enfin eu l'occasion de voir La dolce vita de Federico Fellini, certainement le film italien le plus connu au monde. Presque trois heures d'un film étonnamment moderne et très peu conventionnel.


Surprenant parce que je croyais plus ou moins que La dolce vita était une histoire d'amour couplée d'une vision romantique et niaise d'une Italie où il fait bon vivre. Que nenni! C'est un film pessimiste et plutôt triste mettant en scène un personnage insatisfait et indécis: Marcello Rubini. Trois semaines après ma séance, j'en ai retenu les points suivants.

L'illusion, les faux-semblants. Tout au long du film, on découvre que ce qui semble être n'est pas. Je pense par exemple à l'actrice jouée par Anita Ekberg. Arrivée à Rome le visage serein, elle visite la ville émerveillée, passe la soirée à danser et fait un petit passage – devenu mythique – dans la fontaine de Trevi. Mais c'est en réalité une femme malheureuse qu'un homme traite comme un chien... et ce en public. Je pense aussi à la prétendue vision mystique des deux enfants et à l'apparent bonheur de Steiner, le personnage qui m'a le plus touchée.


L'amour comme source de malheur ou comme mirage. La relation de Marcello avec sa petite amie officielle, Emma, leur fait plus de mal que de bien. L'amour de Steiner pour ses enfants ne suffit pas. L'actrice étrangère souffre à cause de l'homme cité plus haut.

Une vision déprimante de la femme. Bon, ce point est plus personnel. Mais le personnage d'Emma est tellement taré que je me suis demandée si Fellini haïssait les femmes.

Une critique féroce du journalisme à sensation. Ce point est symbolisé par le comportement de Paparazzo, le "journaliste" ami de Marcello. Un personnage tellement odieux et méprisable qu'il a marqué le public au point de voir son nom devenir un nom commun en tout plein de langues... Car oui, c'est lui le tout premier paparazzi. La scène où lui et ses compares se jettent sur la veuve de Steiner, qui ne sait même pas encore qu'elle est veuve, m'a profondément révoltée et dégoûtée.


Les illusions perdues, la déchéance, la tristesse. C'est l'impression générale que j'ai retenu du film. Marcello avait apparemment, quand il était jeune, des aspirations littéraires. On le retrouve journaliste de bas étage passant de soirée en soirée sans but précis, coincé dans une relation amoureuse détraquée qu'il met régulièrement entre parenthèses pour courir après ou coucher avec d'autres femmes. Le dernier plan me semble symboliser qu'il est passé à côté de sa vie parce qu'il n'a pas su voir ou comprendre ce qui aurait pu le sauver. Il a passé le point de non retour. Mais Steiner, qui avait apparemment obtenu à la fois la richesse et le prestige intellectuel, a lui aussi rencontré seulement le malheur, à tel point [spoiler] qu'il finira par se suicider après avoir abattu ses deux enfants...


Rome. La capitale italienne joue en effet un vrai rôle dans ce film. Elle participe à l'intrigue autant que les envies des personnages.

Enfin, j'ai été surprise de voir des acteurs noirs tenir des rôles d'arrière-plan et un personnage clairement homosexuel. Je n'aurais pas attendu une telle représentation des minorités dans un film italien âgé de plus de cinquante ans.

D'une manière générale, je n'ai pas vraiment aimé La dolce vita. C'est un film lent et un peu décousu. Je n'aime pas du tout l'accent romain, que je trouve très vulgaire. La vision de la femme m'a déplu et je n'ai pas du tout aimé le personnage principal. En plus, je ne suis pas convaincue d'avoir saisi tous les tenants et les aboutissants du film. Mais il m'a vraiment donné à réfléchir, comme le prouve ce billet, et il m'a perturbée dans ma vision de l'époque. Et ça, ça fait précisément partie de ce que j'aime dans le cinéma... :) Merci l'UGC.

2 commentaires:

  1. Je ne savais pas qu'UGC faisait ça. Faudrait que je regarde s'ils font ça à Montparnasse et aux Halles.

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    1. Je crois que ça n'a pas été énormément médiatisé. J'avais reçu un mail quand ça a commencé, puis j'ai vu quelques pubs au ciné. Pour toi c'est vraiment super pour diversifier les films non blockbuster. :)

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