dimanche 14 juin 2015

Le Fantôme de l'Opéra (1910) (+ 1980 et 2002)

Grand classique de la littérature française et de l'imaginaire gothique/baroque, Le Fantôme de l'Opéra est typiquement le genre de livre que je connais bien de nom et dont je connais même quelques images – ici, le masque – mais dont je ne sais en réalité pas grand-chose. Au moment de l'acheter, j'ai même dû aller chercher une libraire car j'étais incapable de me souvenir du nom de l'auteur...

Au final, c'est une déception assez marquée, car ce roman de Gaston Leroux n'a pas très bien vieilli. Le style a failli m'arrêter après quelques pages et les transports amoureux des héros sont vraiment complètement désuets. Mais j'y ai néanmoins trouvé plein de bonnes choses, et ce sont ces points que je souhaite noter ici.


L'histoire est une sorte de jeu du chat et de la souris entre notre Fantôme, qui hante l'Opéra depuis des années, et la jeune chanteuse Christine Daaé qui entend en lui l'esprit de la musique et est complètement ensorcelée par la voix mélodieuse qui l'accueille dans sa loge. Le changement de direction de l'Opéra, la découverte d'un cadavre, un grave accident pendant une représentation et l'entrée en scène d'un jeune noble amoureux de Christine, forment les éléments déclencheurs d'une grande histoire d'amour tragique en triangle.

Le Fantôme de l'Opéra a un atout immense: l'histoire se passe dans l'Opéra Garnier. Rien que pour ça, la lecture vaut le coup d'être faite car c'est un décor absolument superbe, fascinant et propice à tous les mystères. Du toit aux souterrains oubliés, il y a bien des endroits où un Fantôme peut se cacher et où on peut trouver des pendus ou perdre un cheval... Et on ressent l'envie irrésistible de suivre la jeune chanteuse dans sa loge ou les fermeurs de portes dans des couloirs obscurs.

Autre atout: il y a un certain humour. C'est loin d'être majoritaire dans cette histoire largement composée de soupirs amoureux et de discours hachés par la peur, mais parfois on sent que Leroux se moque de ses personnages et c'est fort plaisant. C'est surtout le cas des personnages secondaires, comme les nouveaux directeurs qui refusent de se soumettre aux demandes financières de F. de l'O. ou de la petite employée qui, elle, est en excellents rapports avec ce dernier.

Mais l'atout principal est évidemment le Fantôme lui-même. Personnage plus grand que nature et plein de ressources, il hante l'Opéra dont il connaît le moindre recoin et secret et contrôle le moindre mécanisme. Au final, dans ce livre un peu mièvre, il est très dur et inquiétant, comme un autre personnage très connu qu'il m'a vite rappelé, le Capitaine Nemo. Et quand le Fantôme n'est pas content, on tremble à l'idée de ce dont il est capable. Les quelques bribes d'informations inquiétantes qu'on apprend sur son passé viennent compléter le portrait.

Grâce à ce personnage fort, tout le mystère qui l'entoure devient très crédible: la manière dont il enlève Christine de sa loge, l'ombre qui suit les deux amoureux partout, sa présence dans les murs. On oscille vraiment sur la frontière entre tour de passe-passe et fantastique et c'est très réussi...

... Même si, au final, le roman est quand même avant tout désuet et n'a même pas empêché la grande froussarde que je suis de dormir!

Le roman étant lu, j'ai pu revenir sur deux chansons qui en sont inspirées.

Phantom of the Opera de Nightwish (2002)
En réalité, cette chanson n'est pas inspirée du roman: c'est une reprise du morceau phare de la comédie musicale américaine qui en est tirée. Ce n'est pas mon titre préféré de Nightwish mais il est efficace et j'aime bien la contraste entre les voix de la chanteuse et du chanteur, la voix grave de ce dernier se prêtant bien à la rugosité du Fantôme. Les paroles sont bien adaptées au dialogue entre Christine et le Fantôme et la mélodie est plutôt réussie, avec un côté gothique très plaisant, donc bravo à Andrew Lloyd Webber qui l'a composée. La reprise de Nightwish se trouve sur l'album Century Child.


Phantom of the Opera de Iron Maiden (1980)
Je passe à cette chanson plus ancienne en deuxième car j'ai connu Iron Maiden bien après Nightwish et que je n'ai connu cette chanson-ci que plus tard encore, ma relation avec Iron Maiden ayant reposé exclusivement sur l'album Fear of the Dark pendant plus d'un an. Sans surprises, c'est beaucoup plus pêchu que Nightwish ou la comédie musicale et ça n'a rien de gothique ou d'aspirant gothique: on n'est pas dans l'amour maudit mais dans une vraie relation de domination et de harcèlement et les paroles me semblent plus dures (et plus adaptées au livre, dans lequel Christine est réellement terrorisée par le Fantôme).
L'intérêt principal réside cependant dans la vitesse du tempo et dans les nombreux changements de rythme et de mélodie qui font que la chanson en contient plusieurs, un procédé très commun chez ce groupe.
Phantom of the Opera est vraiment une des belles chansons des débuts de Maiden qui en ont fait le groupe qu'il est devenu, ces morceaux tellement prenants qu'il faut forcément s'arrêter de faire ce qu'on fait pour mettre la musique plus fort quand on les entend – et qui vous tiennent en haleine un bon bout de temps puisqu'il est le premier à dépasser les sept minutes.

(Tellement les meilleurs!!)

7 commentaires:

  1. Quand j'étais gamine j'adorais le mystère de la chambre jaune du même auteur.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Il est excellent la Chambre jaune (à accompagner du parfum de la Dame en noir pour conclure ^^). Jamais lu Le fantôme de l'opéra par contre...

      Supprimer
    2. Je note, je le lirai peut-être un jour :)

      Supprimer
  2. Mais bien sûr qu'ils sont les meilleurs ! Vive Maiden !
    Cela dit, as-tu déjà écouté la version d'Iced Earth de ce mythe du fantôme de l'opéra ? C'est pas mal non plus, dans un autre genre :)
    https://www.youtube.com/watch?v=9ZyE2V-BQqc

    RépondreSupprimer
  3. Héhé UP THE IRONS! :) (Pour info, un nouvel album sort en septembre avec une seule chanson de moins de 5 minutes (4 minutes 59 pour être précis) et trois chansons de plus de 10 minutes, donc une qui dure... 18 minutes !)
    Je ne connaissais pas cette version-là, ni Iced Earth d'ailleurs (enfin, de nom - je crois que mon Homme a un t-shirt - à vérifier) ; les paroles et les voix sont super et la chanson est intéressante mais il y a des passages trop bourrins pour moi qui me refroidissent. Mais je vais essayer de me pencher sur le groupe.

    RépondreSupprimer
  4. Héhé, tu penses bien que la sortie du nouvel album de Maiden est notée dans mon agenda :D En attendant, je me refais une petite série des précédents, pour le plaisir, pour patienter ! En ce moment, c'est Powerslave qui tourne dans la voiture : un des meilleurs, je trouve !
    Les as déjà tu vus en concert ?
    Je note pour le côté trop bourrin d'Iced Earth ! Je ne monterai pas plus avant dans les suggestions métalliques ^^

    RépondreSupprimer
  5. Je n'ai pas Powerslave en tête mais je vais l'écouter dans la voiture demain pour me rafraîchir la mémoire! :) En fait j'écoute surtout leurs lives et donc je connais mal les albums, à l'exception de deux ou trois que j'aime tout particulièrement. Je les ai vus trois fois en concert. Et toi?

    RépondreSupprimer

Exprime-toi, petit lecteur !