La plupart des Contes de Perrault font partie intégrante de la culture populaire; on les a lus enfant et on a vu les adaptations Disney ou les réinterprétations Dreamworks. Quid de ce retour aux sources?
Les Contes se composent de deux recueils oubliés à des dates différentes, Contes en vers et Histoires ou Contes du temps passé.
Contes en vers
Griselidis
Peau d'Âne
Les Souhaits ridicules
Histoires ou Contes du temps passé
La Belle au bois dormant
Le Petit chaperon rouge
La Barbe bleue
Le Maître chat ou le Chat botté
Les Fées
Cendrillon ou la petite pantoufle de verre
Riquet à la houppe
Le Petit Poucet
Premier constat: Quatre de ces Contes sont très peu connus; je n'avais jamais entendu parler de Griselidis par exemple. Deuxième constat: les trois premiers, plus anciens, sont en vers! Ils se lisent très facilement mais c'est un peu déstabilisant au début. Troisième constat: on peut réellement parler de redécouverte, étant donné que pas mal d'éléments ont été retirés des différentes adaptations que je connaissais. Saviez-vous que les aventures de la Belle au bois dormant continuent après son mariage et que Cendrillon n'est pas allée une fois au bal avec ses pantoufles de verre mais deux?
Dans Peau d'âne, j'ai été étonnée de découvrir que l'héroïne prend la fuite en se cachant sous une peau d'âne pour échapper à son père, devenu amoureux d'elle; dans Le Petit chaperon rouge, je m'attendais à voir arriver le chasseur.
La moralité des contes est assez transparente, les bons et les persévérants étant toujours récompensés par le sort alors que les sots et les méchants sont punis. Perrault en explicite en outre quelques unes, en vers, après des contes en prose. Apparemment, le XVIIe commençait à se passionner pour l'éducation des enfants et Perrault s'est inspiré des récits oraux des campagnes pour fournir des contes destinés à édifier les enfants. Je trouve que c'est plutôt réussi. Ils ont indubitablement un côté vieillot, mais c'est fort plaisant et plutôt efficace pour aborder en douceur des thèmes difficiles (l'inceste dans Peau d'âne, le prédateur sexuel dans Le Petit chaperon rouge – celle-là crève les yeux à mon avis –, la pauvreté dans Le Petit Poucet).
Une lecture fort plaisant en définitive, qui donne envie d'aller voir du côté des Grimm...
Pourquoi ce livre?
Parce que j'ai visité le château de Breteuil dans les Yvelines en août et que de nombreuses scènes des Contes y sont représentées, Perrault ayant séjourné sur place.