mercredi 19 juin 2019

Big Magic: Creative Living Beyond Fear (2015)

Elizabeth Gilbert est une écrivaine américaine surtout connue pour son roman Mange, prie, aime, qui a été adapté au cinéma avec Julia Roberts dans le rôle principal. Son essai sur la créativité, Big Magic, revient souvent dans les articles sur le développement personnel en matière artistique ou les conseils d'écriture. À l'origine, je crois bien avoir lu un article de la Nife en l'air sur le sujet, mais je ne le retrouve pas sur son nouveau site. Mais bref j'ai fini par m'y mettre, moi aussi!


Alors? Lecture libératrice ou pas?

Oui. Et non.

Oui

Je ne peux pas nier que j'ai sorti mon cahier d'écriture après deux jours de lecture et que je me suis forcée à écrire pendant quelques minutes. Même si je n'ai rien à écrire, je répète des choses que j'ai déjà couchées mille fois sur le papier à propos de la grande saga de fantasy que je voulais écrire durant mon adolescence (ou plus précisément que je savais que j'allais écrire, vous voyez la nuance?). Elizabeth Gilbert est extrêmement positive dans son propos. Elle est convaincue que la créativité est inhérente à l'être humain et que chacun d'entre nous peut l'exprimer sous la forme qui lui convient. En plus, elle entend par "créativité" une notion très vaste, ce qui a quelque chose de flatteur et rassurant. De ce point de vue, je mène déjà une vie créative parce que je m'exprime sur ce blog et que je monte à cheval (ce qui implique que j'ai fait de la place à ces deux activités dans ma vie, que j'ai pris le temps de m'y (re)mettre, que je les cultive au quotidien).

Par ailleurs, elle brosse aussi un portrait lucide mais bienveillant de l'écriture, en rappelant que c'est un travail solitaire et lent tout en battant en brèche les clichés de l'artiste torturé et malsain. Elle donne une vision positive de l'acte d'écrire pour soi, pour exprimer quelque chose, parce qu'on ne peut pas s'en empêcher, parce qu'on en a tout simplement envie, sans que cela ne fasse de l'écrivain une personne différente des autres.

Non

Si cet essai m'a rassurée et m'a ouvert des portes de réflexion, ce n'est toutefois pas franchement révolutionnaire. Il y a quelque chose de trop optimiste ici, de presque naïf à mes yeux (et de bien américain, peut-être: cette manière de croire qu'en se donnant les moyens, on peut faire tout ce qu'on veut). Et puis Gilbert a une vision légèrement mystique du monde qui ne me convient pas du tout, comme quand elle dit que les idées existent en dehors des humains, qu'elles sont des entités à proprement parler et viennent frapper à la porte de chacun d'entre nous pour que nous les concrétisions. LOL. Une belle vision humanocentrique de l'univers, quoi.

Conclusion?

Je ne sais pas trop. C'était intéressant et je pense qu'il est tout à fait pertinent de lire ce livre si vous vous posez des questions sur la créativité, mais j'ai encore On Writing dans ma pile à lire et j'espère que Stephen King ira plus loin avec son essai.

Allez donc voir ailleurs si cette magie y est!
Une vidéo de Samantha Bailly (vers 1:40)

14 commentaires:

  1. Ça me rappelle un passage d'un roman de Bernard Werber où dans les rêves notre esprit va capturer des idées dans une sorte de grand nuage qui entoure la planète (je ne certifie pas l'exactitude complète de ce souvenir xD). La différence c'est que c'était un roman, pas un essai.. =X

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. @Baroona: MDR. Pas mal, cette analogie. C'était dans quel livre?

      Supprimer
    2. Je ne sais plus, et comme j'en ai lu un paquet... =X
      (sinon pour moi la créativité c'est juste Griaule qui fait usage de son influence ; je devrais peut-être écrire un livre sur ça d'ailleurs... huhu. =P)

      Supprimer
    3. @Baroona: Bien vu pour Griaule ;)

      Supprimer
  2. Y a quand même un truc avec la créativité qui à mon avis doit complètement dépasser Gilbert vu sa conception des idées (lol) : c'est pas un don inné. Il faut avoir un appealing pour quelque chose et être bon, avoir une forme de don, peut-être même, why not (bon il faut aussi de le chance malheureusement que ce qu'on croit soit ce que le monde a besoin et envie de voir, lire écouter, sinon aussi bon qu'on soit ça n'intéressera personne...). Mais la caractéristique commune à n'importe quelle forme d'art c'est que les artistes ont énormément travaillé pour arriver où ils en sont. La créativité souvent ça sort pas de nulle part et quand on une super idée ce qu'il faut surtout c'est savoir quoi en faire, sinon elle sert ... à rien ?
    L'autre chose et là je me prends à soulever ton projet de grande saga de fantasy, c'est que tout art ou technique nécessite un apprentissage et que le principe de l'apprentissage c'est d'aller du simple vers le complexe. Bref la grande saga de fantasy c'est hyper coool purée mais c'est hyper ambitieux O_O
    Aussi tu parles de créativité en évoquant ton blog et l'équitation mais la traduction c'est une forme de créativité aussi non ? Tu le considères comme tel ou pas vraiment ? Si non, pourquoi ?
    Enfin c'est un sujet passionnant tout ça, faudrait qu'on en reparle de vive voix.
    [avec tout ça, j'ai ce bouquin dans ma wish de dev perso je me demande si je vais pas l'en retirer, je ne suis pas sûre que sa lecture m'apporte grand chose]

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. @Tigger Lilly: Je suis bien d'accord avec toi concernant l'aspect inné/don. Enfin, je ne peux pas nier que la créativité se travaille et que des tas de choses y sont, ou non, favorables, depuis le milieu social jusqu'à l'encouragement et l'accompagnement d'un "mentor". Il me semble évident qu'il y a des gens qui sont créatifs et d'autres pas, et ces derniers pourront y mettre beaucoup d'efforts sans jamais obtenir de résultats...
      Oui, bien d'accord avec toi concernant le passage du simple au complexe. Je pense que je planais pas mal quand j'étais ado, je n'avais aucune idée de la réalité de la rédaction de roman. Mais j'avais des idées et j'étais sûre que j'allais le faire, c'était l'évidence. Un jour, j'ai réalisé que si je n'avais rien fait, c'est qu'il y avait un problème... ^^
      Je ne sais pas vraiment te répondre pour la créativité en traduction. Je vois plutôt ça comme de la résolution de problèmes. Mais il y a plain d'analogies entre l'écriture et la traduction alors peut-être que si en fait. ^^
      Reparlons-en à l'occasion, et en effet je ne suis pas sûre que ce bouquin t'apporte énormément, je pense que tu trouverais ça un peu léger.

      Supprimer
  3. J'aime beaucoup ton expression " Une belle vision humanocentrique de l'univers " ;-)
    Je ne suis pas surprise de ton retour sur ce livre. Mais j'attends avec curiosité ta lecture de celui de S.King.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. @Marilyne: Avais-tu eu d'autres retours auparavant? Je ne sais pas trop quand je vais lire le livre de Stephen King. En vacances cet été peut-être.

      Supprimer
    2. Aucun retour sur aucun des deux livres, c'est pourquoi je suis curieuse ;-)

      Supprimer
  4. Je pense que je vais finir par craquer pour l'essai de Ursula Le Guin sur l'écriture (même si on peut pas dire que j'ai encore beaucoup de projets d'écriture à ce jour), je te dirais si c'est mieux ^^

    RépondreSupprimer
  5. Pour le coup, le côté spirituel ne me dérange pas, bien au contraire, et je me rappelle que "Mange, prie, aime" avait eu un certain effet sur moi malgré ses défauts. Je te rejoins par contre sur la trop grande simplicité de la réflexion. La pensée positive et lumineuse a ses limites : très rapidement, on n'est pas loin du ravi de la crèche...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. @Lili: J'ai détesté le film, que j'ai trouvé super naïf, mais maintenant que je me suis mise au yoga et au développement personnel je pense que je serais plus réceptive! :D Et d'accord avec toi sur le côté "ravi de la crèche" (même si je ne connaissais pas cette expression ^^).

      Supprimer

Exprime-toi, petit lecteur !