dimanche 18 août 2019

The Sword in the Stone (1938)

Il y a quatre ans, j'ai acheté avec enthousiasme The Once and Future King de T. H. White, un gros pavé réunissant les quatre romans que cet auteur a consacrés au roi Arthur: The Sword in the Stone (1938), The Queen of Air and Darkness (1939), The Ill-Made Knight (1940) et The Candle in the Wind (1958) (écrits dans une petite police désagréable pour les yeux, je ne félicite pas Ace Fantasy...). Malheureusement, j'ai abandonné la lecture au bout de 170 pages sans même finir le premier roman. Cette année, j'ai voulu profiter du challenge Pavé de l'été de Brize pour m'attaquer de nouveau à ce cycle...

Vert, si tu cliques pour agrandir la photo tu peux lire l'avis de Le Guin. 😃

... Et ç'a été un nouvel échec. Enfin, cette fois-ci, j'ai au moins lu l'intégralité du premier roman, que je viens chroniquer ici par la présente. Mais la lecture a été suffisamment laborieuse et insatisfaisante pour que je renonce à lire la suite.

L'histoire: The Sword in the Stone raconte l'éducation du jeune Arthur, surnommé the Wart (la verrue...),  par Merlin. Les "cours" consistent à être transformé en toutes sortes d'animaux: un poisson, une fourmi, un oiseau, un blaireau. Arthur est censé tirer un enseignement de chacune de ces expériences animales. Merlin est un personnage très particulier puisqu'il vit le temps à l'envers (?) et connaît déjà le futur, mais de manière confuse, c'est-à-dire qu'il ne sait jamais trop si quelque chose s'est déjà produit ou va se produire. Il a aussi un hibou ou une chouette (owl en anglais) qui parle.

Si tout cela vous dit quelque chose, c'est parce que ce livre a été adapté par Disney en 1963 sous la forme du dessin animé Merlin l'enchanteur, qui en VO (et en italien, soit dit en passant) s'appelle The Sword in the Stone, comme le roman dont il est tiré. C'est précisément pour découvrir l’œuvre originale de ce film génialissime que j'ai voulu le lire.

Notre rêve à tous quand nous faisons nos valises pour partir en vacances. 💖

Le problème est que ce roman est raconté avec un humour très particulier que je ne comprends absolument pas (serait-ce le célèbre humour anglais?). Les répliques n'ont parfois ni queue ni tête, les personnages racontent n'importe quoi, il y a des tas de jeux de mots et de références difficiles à déchiffrer pour un non-anglophone... J'ai trouvé ça extrêmement difficile à suivre. En outre, l'intrigue m'a semblé sans queue ni tête non plus: Arthur devient successivement plusieurs animaux (mais je n'ai jamais compris quel enseignement il était censé en tirer, à part que la société des fourmis annihile l'individu et que les oies migratrices représentent la liberté) et participe à une quête en compagnie de son frère Kay, de Robin des bois et de Mariane pour sauver frère Tuck, enlevé par Morgane Le Fay. (Oui, Robin des Bois, oui. L'histoire se passe visiblement au XIIe siècle.) Le roi Pellinore pourchasse une créature magique avec son petit chien qui enroule sa laisse autour des arbres, mais de temps en temps la bête et lui se trompent et c'est la bête qui pourchasse le roi...

Un exemple de passage chaotique que j'ai eu du mal à lire (même si ici, je saisis un certain comique de quiproquo):
"Well, there has appeared a sort of sword in a stone, what, in a sort of a church. Not in the church, if you see what I mean, and not in the stone, but that sort of thing, what, like you might say."
"I don't know what the Church is coming to," said Sir Grummore.
"It's in an anvil," explained the King.
"The Church?"
"No, the sword."
"But I thought you said the sword was in the stone?"
"No," said King Pellinore. "The stone is outside the church."
"Look here, Pellinore," said Sir Ector. "You have a bit of a rest, old boy, and start again. Here, drink up this horn of mead and take it easy."
"The sword," said King Pellinore, "is stuck through an anvil which stands on a stone. It goes right through the anvil and into the stone. The anvil is stuck to the stone. The stone stands outside a church. Give me some more mead."
"I don't think that's much of a wonder," remarked Sir Grummore. "What I wonder at is that they should allow such things to happen. But you can't tell nowadays, what with all these Saxon agitators."
Bref. Si certains passages ne manquent pas de croustillant, comme quand Merlin fait référence à des évolutions techniques à venir, quand Archimède prend la parole, quand le narrateur parle de la météo du Moyen Âge qui avait l'amabilité d'être normale (avec juste ce qu'il fallait de soleil en été et de neige en hiver) ou quand le roi Pellinore vole au secours de la bête qu'il poursuit, qui dépérit d'ennui parce qu'il a temporairement arrêté de la pourchasser, j'ai décidé d'arrêter les dégâts au bout de 210 pages, sans lire les trois autres romans.

J'ai ainsi grillé une des mes deux seules chances de participer au challenge Pavé de l'été cette année, mais tant pis! Je ferai peut-être mieux l'été prochain...

Si vous avez lu ou entendu parler de ce livre ou de ce cycle, je suis très intéressée par vos retours! 😁

11 commentaires:

  1. Tiens, mais je ne savais absolument pas que Merlin l'enchanteur de Disney était tiré d'un roman ! L'absurdité difficile à suivre que tu évoques me fait penser aux Monty Python qui me saoulent mortellement. Je n'ai aucun neurone réceptif à l'humour anglais, je dois bien le reconnaître. Par contre, tu m'as donné très envie de revoir le Disney !

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    1. @Lili: Je crois que personne ne le sait :D (La semaine dernière, j'ai découvert que c'était aussi le cas des 101 dalmatiens, que je croyais être une histoire originale!) Si ça t'évoque les Monty Python, que je n'ai jamais vus, c'est peut-être bien de l'humour anglais ce que j'ai trouvé incompréhensible. ^^

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  2. Je l'ai lu celui-là, et je veux bien croire que ce soit un peu fastidieux. C'est intéressant comme réécriture arthurienne mais c'est pas forcément la grosse hype. Par contre il me semble me souvenir que T.H. White avait tout un propos à faire passer et que le dernier a un ton très particulier (il se passe après la mort d'Arthur je crois). Mais j'en ai fini de ma fascination pour la fantasy arthurienne alors je ne suis pas sûre de le lire un jour :D
    (et pour l'avis de Le Guin, c'est bien la preuve qu'on a forcément les mêmes goûts que les auteurs qu'on adore xD)

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    1. @Vert: Non, ce n'est pas la grosse hype du tout :D Et si White avait un propos, je ne l'ai pas compris ici... Mais je crois avoir lu sur Wiki que la suite est plus sombre – ce qui paraît inévitable au vu de la vie d'Arthur.
      Hihi Le Guin et toi êtes sur la même longueur d'onde ^^

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  3. Quel bouquin étrange. Merci d'avoir partagé ton avis dessus ^^

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  4. Marrant d'apprendre que c'est le livre original de "Merlin l'enchanteur". Moins marrant que ça ne soit pas aussi sympa à lire qu'à voir. Même si l'approbation de Le Guin plus de l'humour anglais, ça donnerait presque - mais vraiment presque - envie de l'essayer - soyons honnête, ça ne sera pas le cas. Ça a été traduit en français ?

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    1. @Baroona: Oui, je l'avais vu en librairie. Ce premier roman s'appelle L'épée dans la pierre (7,70€ chez le Livre de Poche selon le site de la Fnac). C'est sûrement beaucoup plus clair en français tu sais, je suis certaine que le fait de le lire en VO a été un obstacle pour moi et que le traducteur/la traductrice (dont le nom n'est pas indiqué sur les sites de vente en ligne, GRRR)a rendu le tout intelligible au public non-britannique.

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  5. Je me disais bien que ça me parlait aussi le coup des transformations en animaux ! Ça semble être roman vraiment étrange en tout cas.

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    1. @Shaya: En effet. Mais comme je disais ci-dessus, je pense que le traducteur a dû rendre la version français plus intelligible. ^^

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