dimanche 27 octobre 2019

Memoirs of a Geisha (1997)

Chronique express! 


Sayuri, une vielle dame japonaise vivant aux États-Unis, raconte son parcours de geisha dans la Kyoto des années trente, quarante et cinquante. Née dans une famille pauvre dans un village de pêcheurs, la petite Chiyo est vendue par son père à une maison de geishas, tandis que sa sœur, moins jolie, est "orientée" vers la prostitution. Chiyo tente bien de fuguer, mais elle échoue et voit son destin compromis; sa maîtresse ne souhaite pas investir le coût de la formation d'une geisha en faveur d'une jeune fille susceptible de prendre la fuite et la relègue donc au rôle de servante. C'est l'intérêt d'une geisha très célèbre, Mameha, qui permet à la jeune fille de reprendre sa formation, de "percer" à Gion, le quartier des geishas, sous le nom de Sayuri et de vivre son destin marqué par une figure masculine assez discrète, "le président".

Une immersion très intéressante dans la formation et la vie d'une geisha. Sous certains aspects, le Japon me laisse très perplexe – il en va ainsi du "masque" blanc du visage des geishas, que je trouve fort peu séduisant –  et je pense que ce qui m'a fait accrocher à ce livre (la langue recherchée dans sa simplicité, le souci du détail) relève plutôt de la vision occidentale du Japon que de Japon à proprement parler. Quoi qu'il en soit, j'ai beaucoup apprécié cette lecture; Arthur Golden a su me tenir en haleine alors même qu'il ne s'y passe pas grand-chose et il a le mérite de parler (bien que sans aucune revendication) d'exploitation de la femme, de l'enfance et de la pauvreté. Un petit bémol sur la fin, malheureusement ([divulgâcheur] je n'ai pas trop aimé que Sayuri fasse (excusez-moi) un tel coup de pute à Nobu pourvu d'avoir une chance de finir avec le président, il ne méritait vraiment pas ça [fin du divulgâcheur]), mais je recommande néanmoins. Je ne suis pas sûre de faire l'effort de revoir le film un jour, toutefois; le fait que les rôles des geishas japonaises aient été attribués à des actrices chinoises me laisse très perplexe...

10 commentaires:

  1. Je pense que c'est une vision assez occidentale du Japon en effet. En voulant lire ce roman le hasard m'avait fait tomber sur des vraies mémoires de geisha, c'était moins joli que le film (je ne crois pas avoir lu le livre qui a inspiré le film au final d'ailleurs xD).

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    1. @Vert: J'imagine que ça doit être moins propret. (Même s'il y a du sordide ici, les relations sexuelles avec les clients sont décrites avec pudeur mais restent horribles.)

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  2. Je n'ai pas vu le film mais j'ai lu ce livre, il y a longtemps, et je m'en souviens. En effet, j'ai ce souvenir d'une récit plutôt sinistre et je suis d'accord avec toi sur la vision occidentale.

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    1. @Marilyne: Tu confirmes mon idée. Mais si certains aspects sont sinistres, dans l'ensemble le roman est plutôt calme et serein.

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  3. J'ai lu ce livre quand j'étais étudiante, je l'avais reçu pour mon anniversaire (je ne sais pas si je l'ai gardé par contre 🤔). C'était intéressant mais avec le recul, je me dis bien que c'est une vision très occidentale du Japon.

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    1. @Tigger Lilly: Tu confirmes mon idée, toi aussi. Ça reste super intéressant, heureusement.

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  4. Je l'ai lu il y a trop longtemps pour pouvoir en discuter intelligemment, mais j'avais beaucoup aimé!

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  5. Roman lu il y a trop longtemps pour l'analyser, mais apprécié à l'époque même si la condition de ces femmes est aussi horrible. Tout comme Vert je me souviens d'avoir lu un autre texte sur le sujet qui était pire.

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    1. @Shaya: Oui, on a un aperçu assez pudique ici, une histoire vraie doit avoir des éléments plus sordides. Le fait que ce soit très pudique va d'ailleurs avec le ton du roman, assez épuré.

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