J'adore tellement les ânes.
L'ouvrage s'articule en quatre parties: l'Antiquité, le Moyen Âge, l'époque moderne et l'époque contemporaine. Chacune retrace l'emploi qui est fait de l'âne et la symbolique qui lui est associée. L'auteur se limite au monde occidental, car c'est ce qu'il connaît, mais c'est déjà riche et passionnant, d'autant que la partie visuelle est merveilleuse, avec des images choisies judicieusement et imprimées avec une très belle qualité.
Je me suis donc régalée, même si l'histoire de la relation âne-humain n'est pas très positive, dans l'ensemble. Il était plus valorisé dans l'Antiquité, ce que j'ai trouvé chouette. Mais bon, c'est un animal modeste, utilisé pour le bât, la traction et le travail des champs, donc peu valorisé par la société. Je parle tout le temps du cheval dans La Ferme des animaux de Orwell, mais je suis plutôt un âne, moi! Du genre à travailler jusqu'à l'épuisement sans me rebeller.
En outre, l'âne est sans cesse accusé d'être borné et entêté – et c'est une mauvaise réputation qui perdure, d'après ce que j'en vois. Même l'émoji âne est un âne qui rue! Pas une tête d'âne à grandes oreilles, mais un âne qui rue. Alors que, à en croire Cheval Magazine, cet entêtement est surtout lié à sa réaction face à la peur ou à l'incompréhension: là où le cheval rétive ou s'emballe, l'âne se fige – et il reste figé tant que le problème n'est pas résolu, même si on lui tape dessus. L'émoji est donc non pas réducteur, mais carrément mensonger!!! 😠😠
J'ai d'ailleurs trouvé que l'auteur était un peu optimiste dans sa description de la vision actuelle de l'âne. La quatrième couverture dit même "De nos jours, peu d'animaux disposent d'un capital de sympathie comparable". Je ne sais pas. Moi j'ai l'impression que les gens sourient comme si j'étais une illuminée quand je dis que j'adore les ânes. Mais c'est vrai que les ânes cartonnent sur le chemin de Stevenson et qu'il y a une revalorisation des races asines.
Deux dernières choses que je veux noter au sujet de cet ouvrage, afin d'avoir une chance de les retenir. Premièrement, Pastourau est capable de nuancer et d'expliquer que la vision d'un animal donné n'est ni figée à un instant T, ni toute blanche ou toute noire. Ledit animal peut présenter à la fois des éléments positifs et des éléments négatifs. Dans le cas de l'âne, le fait qu'il ait porté deux fois Jésus dans les Évangiles lui offre une aura très positive, même si c'est animal modeste, voire, souvent, méprisé. Deuxièmement, Pastoureau rappelle aussi que les époques passées n'avaient pas forcément le même système de valeurs et la même vision des choses que nous, ce qui devrait inciter à la plus grande prudence quand on les évalue – et empêcher tout jugement.
C'est exactement ce dont je cherche à m'abreuver, de la culture qui nuance et relativise / met à distance. 🙏
En bref: un régal. Vivement que Michel Pastoureau consacre un ouvrage au chat.

Super. J’adore l’auteur aussi.Oui il rend justice à cet animal,pas si bête finalement et qui a une symbolique ambivalente,qui a évoluée au cours des époques .
RépondreSupprimerPersonnellement, j’adorais les BD de Fred ”Philemon”,avec l’âne Anatole. Francis Jammes ,et son poème ”J’aime l’âne..
Il y a aussi l’âne Perry dans la série Shrek. Ces ânes sont plutôt sympas. Oui c’est vraiment un régal cette lecture.