jeudi 24 septembre 2020

Une histoire au crépuscule (1906 et 1908)

Chronique express!


Dans ce très court recueil, les éditions Payot & Rivages proposent deux nouvelles de Stefan Zweig: Une histoire au crépuscule (1908), traduite de l'allemand par Olivier Mannoni, et Petite nouvelle d'été (1906), traduite de l'allemand par Rose Labourie. La première conte la découverte de la passion sexuelle d'un jeune garçon, pris d'assaut par les baisers d'une femme mystérieuse dans le jardin du château où il passe l'été; la deuxième décrit l'émoi d'une jeune fille recevant des lettres passionnées d'un mystérieux admirateur. Dans les deux cas, l'identité de l'être aimant est un mystère: le visage de la femme du parc est insaisissable et le jeune garçon doit mener l'enquête; l'auteur des lettres est en réalité un homme bien plus âgé, qui soumet la jeune fille à une expérience cruelle. Les deux nouvelles fonctionnent parfaitement ensemble et décrivent avec brio les premiers émois amoureux, mais surtout cette recherche vaine de l'identité non pas de celui/celle que nous aimerons mais de celui/celle qui nous aime déjà.

La rédaction est belle et soignée, avec une simplicité et une élégance remarquables. Rien d'étonnant à cela, la réputation de Stefan Zweig le précédant et la réputation des traducteurs les précédant également. Je connais Olivier Mannoni dans le cadre d'une formation et c'est un gros cerveau. Quant à Rose Labourie, Olivier Mannoni en dit du bien, donc je l'ai cataloguée comme un gros cerveau aussi, même si je ne la connais pas. 😀
"Oui, à présent, j'en suis certain, c'est bien en haut, en Écosse, car c'est le seul endroit où les nuits d'été sont si lumineuses que le ciel brille, laiteux, comme une opale, et que les champs ne s'assombrissent jamais, si bien que tout paraît briller doucement de l'intérieur et que seules les ombres s'abattent sur des surfaces claires comme de gigantesques oiseaux noirs."
Une histoire au crépuscule
Livres de l'auteur déjà chroniqués sur ce blog
Vingt-quatre heures de la vie d'une femme (1927)
Marie-Antoinette (1932)

10 commentaires:

  1. Pas sûre de revenir à Zweig un jour, mais c'était en tout cas intéressant.

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    1. @Tigger Lilly: Pas sûre que Zweig te soit indispensable. Enfin, c'est bien, hein, je ne te conseille pas de ne pas le lire, mais sachant que tu manques de temps, ce n'est peut-être pas le plus indispensable...

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  2. Je suis sûre que c'est intéressant, mais si je lis un autre Zweig un jour, celui-ci ne sera pas dans mes priorités ^^

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    1. @Shaya: Je comprends. Qu'as-tu déjà lu de lui? (Désolée si on en a déjà parlé et que j'oublie...)

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  3. Simplicité et élégance : deux termes qui résument en effet Zweig à merveille !

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    1. @Lili: C'est ce que je pensais aussi, et en fait une source fiable m'a dit pas plus tard que la semaine dernière que ce sont ses traducteurs français qui sont bons, lui c'est une catastrophe en allemand 🤪 Je ne te raconte pas ma déception.

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  4. J'ai Amok de lui en numérique, ce sera donc mon intro à l'auteur et si jamais, ça me plaît pourquoi pas celui-ci

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    1. @Itenarasa: Je ne connaissais pas ce titre-là. Du coup, j'ai découvert l'existence de l'amok de manière générale. Who knew?

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  5. Voilà qui me rappelle que je n'ai toujours pas lu Marie-Antoinette. Tic tac tic tac l'an prochain il faudra que je le lise xD

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    1. @Vert: Génial. Je suis curieuse de lire ton avis.

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