Comme d'habitude, retour sur les BD et comics lus durant le trimestre écoulé.
Dark Avengers de Michael B. Bendis (scénario) et de
multiples dessinateurs, traduit de l’anglais par Jérémy Manesse et Khaled Tadil
(2009)
J’ai lu avec un certain plaisir cette série de seize
épisodes mettant en scène une équipe de superméchants dirigés par Norman
Osborn, alias le Bouffon Vert. Après l’invasion de la Terre par les Skrulls, le
S.H.I.E.L.D. a été démantelé et ses leaders sont passés dans la clandestinité.
C’est le H.A.M.M.E.R., présidé par Norman Osborn, qui est responsable de la
paix sur Terre. Quant aux Avengers, ils ont été remplacés par les Dark
Avengers: Venom (qui se fait passer pour Spiderman), Arès (qui remplace
Thor), Moonstone (qui se fait passer pour Ms. Marvel), Bullseye (un méchant de
Daredevil qui se fait passer pour Hawkeye), Noh-Varr (un Kree qui se fait
passer pour Captain Marvel), Daken (le fils de Wolverine, qui se fait passer
pour son père) et Sentry (l’équivalent Marvel de Superman). Le problème de
cette série, c’est qu’elle est un "tie-in", une série en
soutien d’une ou plusieurs autres séries, et qu’elle ne se
suffit donc pas à elle-même. Par exemple, les épisodes 7 et 8 voient débarquer les
X-Men en pleine action sans aucune explication, car il s’est passé des tas de
trucs dans d'autres comics. C’est déroutant. Je suis contente de l’avoir lue
car j’aime bien certains de ces méchants et le personnage de Victoria Hand, la
directrice adjointe du H.A.M.M.E.R. (et puis, j’en avais besoin pour le boulot,
donc…), mais décidément, il faut beaucoup de volonté pour prendre les comics
Marvel en cours de route…
Mise à jour: j’ai ensuite lu les séries Utopia,
traduite de l’anglais par Nicole Duclos, et Siege, traduite de l’anglais par
Jérémy Manesse, ce qui m’a permis d’avoir l’histoire complète. Pour savoir dans quel ordre lire Siege, vous
pouvez demander l’aide de l’ami Xapur. 🤪
Éditeur: Panini (en kiosque)
La Ligue des chats contre l’humain écolo de Bénédicte Moret
(2022)
Une bande dessinée amusante sur Pascal, un chat bien
déterminé à empêcher son humaine de le nourrir de croquettes bio, et Michel, lui
aussi un chat, peu réceptif à ses enseignements et plans
machiavéliques. J’ai bien rigolé, mais le concept du chat en guerre contre son
humain commence à me sembler un peu éculé, et le titre m’avait laissée entendre
des actions "écolo" de plus grande envergure. Or, pour l’instant,
la seule action écolo de l’humain, c’est justement des croquettes bio…
Éditeur: Le Lombard
Warren Ellis présente Hellblazer de Warren Ellis et de
multiples dessinateurs, traduit de l’anglais par Philippe Touboul (2015)
Après Garth Ennis, place à Warren Ellis, qui a scénarisé
onze épisodes de Hellblazer en 1998 et 1999. Les numéros 134 à 139 forment une
histoire complète, "Hanté", que j’ai trouvé très réussie et dans
laquelle John Constantine enquête sur le meurtre (particulièrement macabre et
répugnant 🤢) d’une de ses ex. Les numéros 140 à 143 sont
tous indépendants et m’ont paru plus anecdotiques, sauf la deuxième partie du
142, qui montre toutes les ex de Constantine (dont celle dont j’ai déjà parlé)
et déborde de mélancolie. Enfin, cette intégrale contient l’épisode intitulé "Tire", qui parle de tueries à l’arme à feu dans les écoles
américaines et que DC a refusé de publier car le massacre de Columbine s’est
produit juste avant la date de sortie prévue… C’est d’ailleurs ce désaccord
entre scénariste et maison qui a mis fin à leur collaboration. Un épisode
éclairé, qui contient tout le débat sur les armes à feu. Enfin, l’introduction
est rédigée par Philippe Touboul, traducteur français de Hellblazer, et retrace
l’histoire éditoriale du personnage, ce qui est très intéressant. (Faut-il
rappeler que les traducteurs sont extrêmement bien placés pour parler des
œuvres qu’ils traduisent?) Tout ceci confirme que j’adore Hellblazer – mais ça,
je l’avais déjà compris.
Éditeur: Urban Comics
Hellblazer, épisodes 146 à 174, par Brian Azzarello
(scénario) et de multiples dessinateurs (2000-2002)
J’attendais beaucoup des épisodes de Hellblazer scénarisés
par Azzarello car les GG Comics en ont dit du bien lors de leur épisode dédié,
mais j’ai été plutôt déçue. Les épisodes 146 à 150 sont dessinés par Richard
Corben et j’ai détesté: les visages sont difformes et caricaturaux, ça m’a
complètement sortie du truc. En plus, je n’ai pas reconnu John Constantine, qui
a l’air super puissant sans faire de rituel magique, alors que jusque là, il
était plutôt dans la simple évocation de démons, il n’avait pas l’air capable
de rendre tout le monde dingue ou de faire passer un homme pour une femme. Et
cet arc se passe en prison, avec un mec qui dit dès la première planche "toutes
mes dents qui sautent… parce que comme ça, ça glisse mieux", ce que j’ai
interprété comme une référence à la fellation (forcée, bien
sûr: un mec puissant dans la prison en prend un autre comme objet sexuel).
Je n'ai aucun problème avec les possessions démoniaques et les carnages, mais
alors ce truc, ça m’a dégoûtée et terrifiée.
Les épisodes suivants sont dessinés dans la plupart des cas
par Marcello Frusin, si j’ai bien compris, et c’est beaucoup mieux. Mais
Constantine est méchant et moqueur envers les faibles, et il a un sourire
carnassier que je ne lui ai jamais vu. Constantine n’est pas quelqu’un de bien,
on le sait depuis le début: il est lâche, il sacrifie des gens s’il le
faut, et il est désabusé. Mais il y avait aussi une souffrance partagée avec
les gens écrasés par le système. Je n’ai pas du tout retrouvé ça ici. Ajoutez à
cela que je crois n’avoir pas compris l’intrigue globale liée au suicide de son
pote Lucky (Constantine est vraiment mort, à la fin? Il a couché avec le gars
riche ou pas? Pourquoi Lucky s’est suicidé, juste pour que sa femme ait
l’argent de l’assurance-vie? Comment sa femme l’a-t-elle convaincu de le faire?).
J’ai lu les épisodes 146 à 163 dans l’édition française de
TOTH, traduite de l’anglais par Jean-Marc Lainé, et les épisodes 164 à 174 dans
l’édition américaine de Vertigo.
Sous les arbres. Tome 4: Le premier printemps de Dan
(2022)
Après l’automne et l’hiver, puis l’été, est enfin arrivé le
printemps. Et il a fait fort, avec un papa sanglier et son bébé marcassin
mignon à mourir (plus que bébé Yoda!) qui aimeraient faire un bouquet de fleurs
mais n’y arrivent pas à cause des éternuements du petit. C’est TROP mignon,
c’est MERVEILLEUX, et en fait c’est trop triste et j’ai pleuré à la fin. Cette
série est extraordinaire dans sa simplicité, je recommande de l’acheter sans
hésitation à tous les enfants! Ma seule réserve, comme je l’ai déjà dit, c’est
que c’est encore un univers où les femmes existent à peine… C’est chaud de voir
qu’on conçoit encore des œuvres comme ça pendant les années 2020…
Éditeur: les éditions de la Gouttière
Mes Hommes de lettres de Catherine Meurisse (2008)
Une brève histoire de la littérature française en bande
dessinée, avec plein d’humour dans les mises en situation des écrivains et de
leurs personnages. La partie sur Zola m’a bien fait marrer. La préface est dispensable,
mais elle est signée François Cavanna, alors elle est bien quand même. 😉
Éditeur: Sarbacane