Vladimir Bogoraz nait dans le nord de l’Ukraine en 1865. Il est exilé par le pouvoir russe en raison de ses positions révolutionnaires et étudie des peuples autochtones, notamment les Tchouktches. C’est en s’inspirant des légendes sibériennes qu’il écrit le Dragon de Lune, un roman de fantasy préhistorique – oui, aussi surprenant que cela puisse paraître, il n’y a pas d’autre moyen de définir ce livre!
L’histoire se passe au sein de la tribu des Anaki, un peuple
nomade. Au printemps, les hommes attendent le retour des rennes après un long
hiver; dans leur propre camp, les femmes attendent également, à la fois le
retour de la belle saison et celui des hommes porteurs de nourriture. On suit
plusieurs personnages, notamment Youn le Noir, sorte de chamane qui n’hésite
pas à invoquer le Dragon de Lune, celui qui sourit d’un air cruel dans le Lune
(oui, le Lune: ici, le Lune est masculin et la Soleil est féminin!).
Mais on suit aussi les aventures de Yarri, jeune garçon impétueux qui n’a pas
encore suivi les rites et n’est donc pas officiellement un homme, de Ronta, la
femme qu’il courtise, et d’autres personnages mineurs dont j’ai oublié les
noms. C’est une société super codifiée, où hommes et femmes vivent séparés à l’exception
d’une période précise à l’automne, et où le surnaturel est bien présent: dans
le Lune qui sourit d’un œil mauvais et dans une créature de pierre gigantesque,
[divulgâcheur] un véritable dragon [fin du divulgâcheur], par exemple.
Je ne peux pas dire que j’aie tellement aimé ce roman. Je
l’ai trouvé un peu décousu et j’ai eu du mal à retenir qui était qui. Pendant au moins la moitié du livre, je ne voyais pas se dessiner d’intrigue définie,
j’avais l’impression de voir une succession de scènes de la vie quotidienne
avec des gens différents. En gros, on fait le tour de la tribu, mais sans
destination précise. Heureusement, la deuxième moitié m’a semblé prendre une
tournure plus claire, ce qui me convient mieux.
Même si je n’ai pas beaucoup accroché, toutefois, ç’a été un
vrai plaisir de découvrir ce roman. Déjà, c’est de la fantasy des origines:
1909, c’est vieux, c’est….. oui, j’ose, c’est la PRÉHISTOIRE DE LA FANTASY. 😂
Deuxièmement, eh bien, c’est préhistorique au sens premier du terme,
c’est-à-dire que ça se passe à la préhistoire. Il y a des mammouths. C’est trop
cool. J’adore les trucs préhistoriques. Troisièmement, c’est un auteur russe –
enfin, ukrainien – enfin, russe – enfin, ukrainien – bref, il était ukrainien à
une époque, celle de l’Empire russe, où cela signifiait généralement être
russe. Ce roman a donc été écrit en russe. Et moi j’adore le russe donc je suis
joie de lire un auteur russe et russophone, même si je le lis en traduction.
Traduction assurée ici par Viktoriya et Patrice Lajoye. Je n’ai pas trouvé le
style de ce roman brillant, mais à mon avis c’est la faute de l’auteur, pas des
traducteurs… 🤔 🧐
Bref, une belle découverte. Comme toujours, je tire mon chapeau aux éditions Callidor, qui sont allées dénicher un roman aussi improbable dans le panorama éditorial français contemporain!
Le timing de cette lecture ukraino-russe. 👌 Et que livre soit autant préhistorique dans son univers que vis-à-vis de nous, c'est aussi assez improbable et amusant.
RépondreSupprimer"Pendant au moins la moitié du livre, je ne voyais pas se dessiner d’intrigue définie" : en tout cas tu le rends bien, en te lisant je me disais "tiens, on dirait une tranche de vie dans une préhistoire 'russe'". ^^
"c’est la faute de l’auteur, pas des traducteurs" : comme de par hasard. 👀
@Baroona: Tu crois que Callidor essaye de surfer sur la découverte, de la part de l'Occident, qu'il existe une culture ukrainienne? 😂
Supprimer(Je rigole, évidemment... ^^)
Bon, pour moi, ça tombe particulièrement bien, ma russophilie a explosé depuis que j'ai repris le russe, je veux vraiment lire des livres russes. 😍 Bon, je n'ai pas concrétisé grand-chose pour l'instant, mais j'y crois!
"c’est la faute de l’auteur, pas des traducteurs": never blame the translator 😇
Ca a l'ai chelou mais je suis contente de savoir que ça existe. Peut être même que je le lirai un jour parce que j'aime bien ce que fait Callidor (mais bon j'en ai 2 dans ma PàL et 1 dans ma PàL qui n'existe pas que je ne l'ai toujours pas lus :/)
RépondreSupprimer@Tigger Lilly: Ce n'est pas celui que j'ai préféré chez eux. Les Centaures m'a plus marquée, par exemple. Mais j'espère que tu y viendras. C'est quand même cool de lire ce genre de bouquin. Je pense que tu apprécierais le voyage juste parce qu'il est si original.
SupprimerJ'adore lire ce genre de livre mais faut que j'ai l'énergie pour, pas en ce moment donc. Merci de me faire en profiter par procuration ^^
RépondreSupprimer@Vert: J'espère que tu auras bientôt l'énergie nécessaire (pour lui et d'autres!) car c'est un beau voyage dépayant 😍
SupprimerJe passerai mon tour mais je suis ravie d'avoir découvert ce roman à travers toi :D
RépondreSupprimer@Shaya: Et moi, je suis ravie de t'avoir aidée à le découvrir 😊
SupprimerPas de doute : ils sont forts chez Callidor (et ça rime en plus). C'est dommage que leurs publication soient noyées sous la masse de la surproduction actuelle. En plus leurs bouquins sont très jolis. Bref, je note, merci. ;)
RépondreSupprimer@Lorhkan: Tu apprécierais sûrement un nouveau voyage avec Callidor, que ce soit avec ce roman ou un autre... Gloire à Callidor qui a publié Ourobouros!! (Le fou! 🤣)
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