Une nuit, trois petits voleurs tombent en panne de voiture et n'ont d'autre choix que de se planquer dans un bazar abandonné. Bizarrement, quelqu'un glisse une lettre à travers une fente dans le rideau métallique pour demander un conseil. Après avoir trouvé une vieille revue qui les informe que le bazar a été célèbre, en son temps, parce que le propriétaire répondait à de telles demandes de conseil, les trois compères répondent à la lettre même s'ils ne sont pas du tout le propriétaire. Mais le courrier suivant de leur interlocutrice arrive bien trop vite, et ils ne tardent pas à se rendre compte que cette personne ne semble pas vivre à la même époque qu'eux.
Au fil de cinq parties se passant à des époques différentes, Keigo Higashino trace plusieurs portraits de personnes assez lambdas, qui sont face à un choix difficile dans leur vie et sollicitent l'aide du bazar Namiya pour y voir plus clair. Parfois, le conseil qu'on leur prodigue ne leur plaît pas, alors elles insistent pour défendre leur point de vue, à tel point que le roman émet l'hypothèse que leur décision est prise et qu'elles veulent juste être confortées dans cette décision. (Hmmm. Moi, parfois, je demande conseil parce que j'espère bénéficier d'un regard plus acéré que le mien, qui me montrera tout ce que j'avais raté.) Parfois, elles croisent la route les unes des autres sans le savoir. Ces petits détails forment un puzzle très sympathique à reconstruire, jusqu'à ce qu'on en revienne à nos petites frapes du début dans la dernière partie.
D'un certain côté, le fait que les personnages se croisent et qu'on réfléchisse à la notion de choix m'a fait penser à Tant que le café est encore chaud de Toshikazu Kawaguchi, mais le style est bien meilleur. :D
Pour être tout à fait honnête sur le style, ce roman m'a tout de même posé quelques petits soucis, notamment dans l'usage des pronoms. Exemple pour les pronoms personnels: des "elle" ou "il" qui apparaissent brusquement alors qu'aucun personnage n'a été mentionné depuis plusieurs paragraphes, ce qui me fait toujours pas mal tiquer. Exemple pour les pronoms possessifs: des "son chat" et "son père" dans la même phrase, alors qu'ils ne renvoient pas à la même personne (disons que le chat appartient à Mathilde et le père appartient à Trucbidule.) Bon, je chipote, c'est vraiment une remarque de rédactrice, et je sais que les trois quarts des gens ne comprennent même pas de quoi je parle – c'est d'ailleurs difficile à expliquer. Dans l'ensemble, c'était très bien. Une lecture claire et plaisante, parfaite pour un roman assez feel-good au final. C'est Sophie Refle qui est à la traduction, et elle est Madame Keigo Hisashino chez Actes Sud: j'ai l'impression qu'elle a traduit absolument tout ce que Actes Sud a sorti de cet auteur.
Allez donc voir ailleurs si ce bazar y est!
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mardi 15 juillet 2025
Les miracles du bazar Namiya (2012)
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Fais gaffe, tu es à deux doigts de devenir une lectrice de voyage dans le temps. 👀
RépondreSupprimer"le roman émet l'hypothèse que leur décision est prise et qu'elles veulent juste être confortées dans cette décision" : je me souviens de ce passage, j'avais trouvé ça bien vu comme réflexion.
Et je te rejoins sur le problème des pronoms - que tu expliques clairement. Je ne sais pas si je l'ai ressenti sur ce roman spécifiquement mais je sais que parfois je tilte et c'est assez désagréable de devoir chercher de qui on parle (et souvent finir par ne pas être sûr).