84 Charing Cross Road d'Helene Hanff est un petit roman épistolaire devenu culte. C'est l'échange entre l'auteur, une New-Yorkaise à la recherche de livres d'occasion, et Frank Doel, un libraire de Marks & Co., librairie sise au 84 Charing Cross Road à Londres, de 1949 à 1969. Forcément, on m'en avait dit tellement de bien que j'ai été assez déçue...
Je comprends que le livre ait rencontré le succès: au fond, c'est un livre qui parle de livres et tout lecteur s'y retrouve forcément. Pour ma part, j'ai été très touchée par l'amour du livre d'occasion, celui qui s'ouvre spontanément à la page la plus lue par l'utilisateur précédent ou dans lequel on retrouve des dédicaces incompréhensibles. Mais ça n'a pas suffi pour donner du goût à l'ouvrage dans son ensemble. Les lettres d'Helene Hanff sont truffées d'expressions et de références américaines que je n'ai pas comprises et je l'ai trouvée très imbue d'elle-même (malgré une pose "je ne me prends tellement pas au sérieux"); les lettres de Frank Doel, certes intéressantes, sont très factuelles. Les lettres des autres correspondants d'Helene sont plus humaines, mais là aussi il n'y a rien de très marquant.
Une lecture un peu plate donc, pendant laquelle je me suis beaucoup demandée "Ok, et alors?".
La Duchesse de Bloomsburry Street
Ce deuxième livre est le journal intime d'Helene Hanff de la mi-juin à la mi-juillet 1971, période à laquelle elle a enfin pu se rendre à Londres et rencontrer tous les amis rencontrés via la correspondance avec Frank Doel, décédé en 1969.
Je me suis encore plus ennuyée avec ce récit encore plus "poseur" que le précédent. Forcément, être en continu avec la narratrice, ça n'aide pas quand on n'aime pas la narratrice. Certes, Helene était folle de Londres et de la Londres des livres (un peu comme quand je dis que Madrid est avant tout pour moi la ville d'Alatriste), mais j'ai vraiment ressenti une énorme mise en scène pour se montrer intelligente et cultivée (mais sans jamais oublier de dire que "non pas du tout je suis une pauvresse éberluée par tant de culture") et plus "sensible" que les autres (personne n'est autant émue qu'elle par le fait de croiser Dickens à tous les coins de rue!), couplée à une certaine arrogance bien américaine (vous savez, l'attitude du touriste qui dit "Ils sont tellement gentiiiils les locals" d'un air souriant et naïf mais bien supérieur???).
En bref, une lecture que j'ai totalement loupée!
Si je ne conseille vraiment pas du tout La Duchesse de Bloomsburry Street, je pense en revanche que 84 Charing Cross Road présente un certain intérêt pour les lecteurs et les acheteurs de livres d'occasion. Les choses ont bien changé depuis les années cinquante et soixante et le livre permet de plonger dans cette époque déjà lointaine. D'ailleurs, si je l'avais lu sans avoir les attentes que j'en avais (après vérification, je l'attends depuis janvier 2011, donc j'ai eu le temps de l'idéaliser), je l'aurais certainement trouvé super.