Roman de cape et d’épée, La Pierre et le sabre d'Eiji Yoshikawa décrit de manière très romancée la vie de Myiamoto Musashi, célèbre escrimeur et samouraï japonais du XVIIe.
Je découvrais totalement le personnage ici et il faut bien garder à l’esprit que cette œuvre est largement fictive, mais on peut dire que c’est le d’Artagnan japonais: sûr de lui jusqu’à l’arrogance, décidé à faire ses preuves par les armes, combattant hors pair, Musashi (d’abord appelé Takezō) navigue d’ennui en ennui dans un Japon enfin pacifié après de longues luttes entre seigneurs (la bataille de Sekigahara, sur le champ de laquelle s’ouvre le roman, marqua le début de l’ère d’Edo). Comme je ne connais rien à l'histoire du Japon, je découvrais totalement cette période historique et les enjeux associés, notamment le passage de pouvoir des samouraïs aux commerçants, la classe guerrière étant beaucoup moins puissante que précédemment.
Comme chez Dumas, le roman a été publié en feuilleton et est truffé de rebondissements, à tel point que j’ai rapidement saturé. Il m’a été laborieux de lire ces 780 pages grand format dans lesquelles chaque paragraphe est susceptible de contenir un retournement de situation ou un comportement tout à fait incohérent ou irrationnel qui provoque encore plus d’ennuis aux personnages...
À part Musashi, on suit les aventures de Matahachi, le jeune homme avec lequel il a quitté son village pour partir à la guerre (et qui aura le parcours inverse, cumulant les mauvaises rencontres et se condamnant lui-même par sa paresse et son incapacité à se remettre en question), d'Osugi, la mère de Matahachi décidée à décapiter Musashi pour rétablir l’honneur de sa famille, d'Otsu, la fiancée de Matahachi qui tombe finalement amoureuse de Musashi et passe son temps à le chercher partout et à pleurer, d’Akemi, une jeune fille également amoureuse de Musashi, et de Jōtarō, grand enfant naïf et impulsif et premier disciple de Musashi.
Une lecture laborieuse, donc, dont je suis venue à bout rapidement car j'étais en vacances et pouvais donc lire longtemps. En temps normal, je l'aurais sûrement traînée pendant des semaines, vu mon manque absolu d'empathie et d'intérêt pour les personnages... Je ne lirai donc pas la suite – car, oui, il y a une suite, un deuxième tome intitulé La Splendide lumière et tout aussi long! À réserver, je pense, aux passionnés d'histoire et de culture japonaises...
Ce roman a été traduit de l'anglais (oui, de l'anglais, pas du japonais, j'ignore pourquoi; il n'y avait pas de traducteur japonais-français quand Balland l'a publié en 1983?!?) par Léo Dilé et il constitue, avec ses 780 pages, ma deuxième participation au challenge Pavé de l'été de Brize.