Après le triomphe du Charme discret de l'intestin de l'Allemande Giulia Enders, étudiante en médecine au moment de la rédaction et de la publication, Actes Sud a déniché un autre bouquin de santé écrit par une étudiante en médecine et illustré de manière rigolote, à la différence près que les autrices étudiantes en médecine, Nina Brochmann et Ellen Støkken Dahl, sont ici au nombre de deux et qu'elles sont norvégiennes, pas allemandes.
J'avais repéré Les Joies d'en bas depuis qui sait quand et je l'ai trouvé sur mon chemin par hasard, probablement dans l'étagère des livres à donner de ma médiathèque (mais je ramasse des livres sans cesse et partout, alors je confonds toujours un peu).
Contrairement à ce que le titre et la quatrième couverture peuvent laisser penser, ce livre ne parle pas que de sexualité féminine. C'est plutôt un ouvrage de santé gynécologique. La première partie présente l'appareil génital féminin, la deuxième parle des différentes sécrétions (oui, vraiment 🙃), la troisième s'occupe effectivement de sexe, la quatrième aborde la contraception, et la cinquième, la plus épaisse de toutes, passe en revue tous les problèmes de santé gynécologiques imaginables. Il ne faut donc pas le lire dans l'idée de "[mettre] le doigt sur le fameux point G", comme l'affirme la quatrième de couverture. D'autant que les autrices expliquent que ça n'existe pas, le point G. Lol...
J'ai trouvé cette lecture absolument passionnante et accessible. Tous les concepts sont expliqués simplement et clairement, avec une vraie volonté de dédramatiser certaines choses tout en incitant les femmes à demander de l'aide médicale quand elles ont le moindre doute. Pour ce qui est du fonctionnement de l'appareil génital et du sexe, je regrette même de n'avoir pas eu ce genre d'outil en main quand j'étais plus jeune; cela m'aurait peut-être évité certains tracas. Même maintenant que je me considère comme un minimum informée, cela m'a remis les idées en place sur certaines choses, à commencer par le fonctionnement de la pilule et la différence entre les types de pilule; je suis même allée relire la notice de mon acutelle pilule pour vérifier si ça coïncidait (réponse: oui. Youpi!). J'ai tout particulièrement apprécié le "plaidoyer pour une contraception hormonale", qui fait écho aux théories complotistes que j'avais vu passer sur Twitter ("il faut arrêter la pilule parce que les labos sont de méchants capitalistes qui veulent la mort des femmes"...). Quant à la partie sur les différentes maladies, elle m'a fait cotoyer avec effroi et soulagement toutes les horreurs que je n'ai pas subies dans ma vie: pas d'herpès, pas d'ovaires polykistiques, pas de mycoses, pas de chlamidiae!!!! 🥳🥳🥳
Le fait que le ton soit résolument antidramatique et que les titres soient rigolos joue pour beaucoup dans le plaisir que j'ai pris à lire cet ouvrage. "Le clitoris, un iceberg", "Petits conseils poilus", "Les myomes: l'utérus pochette-surprise": j'ai bien rigolé. J'en profite pour saluer le travail de la consœur Céline Romand-Monnier qui livre un texte très clair et agréable à lire, ce qui n'a pas toujours dû être facile – car il y a bel et bien un contenu scientifique et médical réel, comme en attestent les pas moins de cinquante pages de références bibliographiques en fin d'ouvrage. 🥹
Bref, un livre à mettre entre toutes les mains et à garder à portée de main par la suite, pour feuilleter certains passages de temps en temps.
"la plus épaisse de toutes, passe en revue tous les problèmes de santé gynécologiques imaginables" : si ça parvient à ne pas rendre cette partie angoissante, le ton de l'ouvrage doit vraiment être très très réussi.
RépondreSupprimer@Baroona: J'avoue. Je sens que d'aucuns doivent dire que cette partie n'est pas scientifique si elle ne fait pas peur. 😂😂
Supprimer50 pages de biblio ? Damned !
RépondreSupprimer@Xapur: Et de la biblio bien lourde, composée à 90% d'articles scientifiques. 🤓
SupprimerEh bè ! Je suis pas sûre d'avoir envie de lire la dernière partie XD Parfois ne pas savoir vaut mieux... En tout cas c'est super que ce genre d'ouvrages existe et c'est en effet fort dommage qu'on n'y ait pas eu accès dans notre jeunesse.
RépondreSupprimer@Tigger Lilly: Oui, c'est super chouette. J'ai l'impression qu'il a bien marché, en plus, ce qui voudrait dire que beaucoup de femmes l'ont lu. (Je ne sais pas trop ce qui me fait penser qu'il a bien marché. Ce n'est pas comme si j'avais les chiffres de vente, lol. J'ai dû le voir beaucoup en rayon.)
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RépondreSupprimerEt bien en voilà un ouvrage qui devrait être d'utilité publique donc ! C'est super s'il parvient à ne pas être angoissant, parce que la dernière partie, pour les hypocondriaques, doit être terrible.
RépondreSupprimer@Shaya: Mais grave. J'ajouterai à la liste que je suis contente de ne pas être hypocondriaque.
SupprimerRah je suis dégoûtée, j'aurais lu ton article 2 jours plus tôt je le prenais à la bibliothèque... bon ça sera pour une autre fois, le titre est noté.
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