mardi 19 novembre 2024

Les Mémoires d'un chat (2017) 🐈

Un livre avec un chat, c'est déjà très intéressant. Alors, un live avec un chat dont Baroona dit du bien... 🐱

Bon, en vrai, j'avais repéré ce livre depuis des lustres, mais je m'étais arrêtée au fait que le chat en couverture a une drôle de tête. Pour info, c'est une illustration d'Irina Garmashova-Cawton, une femme visiblement très bien qui dessine des tas et des tas de chats. 🥰

Dans ce roman traduit du japonais par Jean-Louis de La Couronne, Hiro Harikawa donne la parole à un chat de gouttière qui, suite à une blessure, s'installe chez un humain. Pas n'importe quel humain, hein. Un humain qu'il connaît déjà et qu'il aime bien. Et puis, le temps passant, le chat décide de rester là même s'il est guéri, et l'humain, Satoru, lui donne un nom: Nana. Mais des années plus tard, Satoru est contraint de se séparer de lui et cherche à le placer auprès d'une personne de confiance, ce qui l'amène à recontacter des proches plus ou moins perdus de vue.

Chaque partie du roman raconte ainsi la rencontre avec un potentiel adoptant.

Sur la forme, je dois dire que j'ai eu du mal avec ce roman à cause de la rédaction en français. (Bon, c'est une évidence: je ne lis pas le japonais, donc je ne risque pas d'avoir du mal avec la rédaction en japonais, HAHAHAHAHAHA.) Dans l'ensemble, le récit est raconté à la première personne par Nana. MAIS les adoptants potentiels s'expriment aussi à la première personne. Par conséquent, il faut déjà faire un petit ajustement au début de chaque chapitre pour savoir si "je" est un chat ou un humain. MAIS en plus, le point de vue des adoptants potentiels peut aussi être exprimé sous forme de récit extérieur à la troisième personne. Et là, vous ne savez plus du tout qui est "il" : l'adoptant, le chat vu par l'adoptant, Satoru vu par l'adoptant...? Ajoutez à cela que la concordance des temps est fluctuante, avec du passé composé, du présent, du passé simple et du plus-que-parfait mélangés au petit bonheur la chance, et vous avez une version de moi-même qui se désespère.

On pourrait attribuer la faute au traducteur, mais mon expérience personnelle me permet d'en douter (j'ai des travaux qui ont été salopés après mon passage, hélas) et, de toute façon, la responsabilité finale incombe à l'éditeur. Actes Sud, c'est un peu la maison que tout le monde encense, mais ce n'est pas la première fois que je m'étonne du manque de rigueur du travail éditorial, alors je suis assez perplexe. Notez toutefois que ces gens mettent le nom du traducteur en couverture, ce qui est bien et merveilleux.

Bon, donc, je critique la forme, mais, sur le fond, j'ai beaucoup apprécié cette lecture. Pas tout à fait autant que Baroona, mais quand même beaucoup. J'ai lu ce roman rapidement et avec plaisir, et j'ai bien sûr sangloté durant pas mal de pages à la fin, voilà voilà. C'est une belle histoire touchante sur les liens d'amitié (entre humains, mais aussi entre humains et non-humains) et sur les innombrables façons dont les vies des gens s'influencent, ainsi que sur une forme de bonheur simple que je ne saurais décrire précisément. Pour broder sur le Japon, c'est un peu comme les films de Miyazaki: à la fin, ça me donne un peu l'impression d'être une meilleure personne que je ne l'étais au début... Et Nana, quand il a la parole, est très très sympathique!!

Il n'est donc pas du tout impossible que je lise autre chose de cette autrice japonaise, d'autant que ce roman a une suite: Au revoir, les chats! Je sens qu'il faudra préparer quelques mouchoirs...

Allez donc voir ailleurs si ce chat y est!
L'avis de Baroona
L'avis de Grominou

16 commentaires:

  1. Content que ça t'ait plu ! J'avais aussi remarqué ces changements de points de vue un peu aléatoires, même si je trouve qu'on s'y retrouve étonnamment bien. Mais j'aurais dû me douter que ça te poserait un petit problème. 😅
    "une forme de bonheur simple que je ne saurais décrire précisément" : je ne saurais pas l'expliquer non plus mais je vois exactement ce que tu veux dire et je suis bien d'accord avec toi. Ça a un côté très apaisant.

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    1. @Baroona: J'ai justement récupéré la suite hier. Nous verrons si elle est aussi plaisante. J'ai aussi récupéré le troisième roman sur le café où on peut voyager dans le temps et je trouve qu'ils ont quelque chose en commun, probablement à cause des tranches de vie et de cette impression qu'on trouve une forme de paix au bout du voyage. (En quoi cela pourrait-il être dû au fait que cela correspond à une certaine idée qu'on se fait du Japon et donc que les éditeurs nous donnent ce qu'ils nous croient attendre, c'est tout un débat... 😂)

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    2. Je me pose la question à chaque fois que je lis un livre japonais. Je pense qu'il y a un peu des deux : il y a un style et une pensée assez propre au Japon et il y a un biais des éditeurs qui proposent principalement ce genre de textes feel-good. Quand je vois le nombre de romans avec les mots librairie ou bibliothèque dans leurs titres, j'ai du mal à croire que ça reflète exactement la production japonaise.

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    3. @Baroona: Tout à fait. Et le nombre de couvertures avec des chats! (Quoique, ce pays a vraiment une passion pour les chats. Ce sont des gens bien.) Il faudrait demander à de vrais Japonais quels sont les grands succès de librairie de l'année...

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  2. J’ai bien aimé Le voyage de Satoru et du chat Nana,qui parle.
    Mais ce côté antropomorphisme du chat peut dérouter un peu. Certains diront les animaux ne sont pas des personnes mais justement là,ils ont des qualités humaines. Vraiment un bon roman.

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    1. @Melvin: Ah oui, ça peut en rebuter certains. Pour ma part, j'adore quand ce sont les non-humains qui parlent. 😊 Et ici, la couleur est annoncée très clairement par le titre (tout du moins pour les lecteurs francophones. Je n'ai aucune idée de ce que signifie le titre japonais!).

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    2. Certaines éditions étrangères ont choisi”Chroniques d’un chat voyageur”,ça se rapproche de l’édition japonaise certainement.

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    3. @Melvin: Merci, c'est très intéressant comme aperçu!

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  3. Je vois la couverture et je me dis "mais elle a déjà lu ce bouquin", mais non en fait j'avais vu la couverture chez Baroona. Tout s'explique ^^
    J'ai regardé s'il existait en audio et oui ! Ajouté à la liste de souhait. J'aurais jamais le temps de lire ça en papier.

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    1. @Tigger Lilly: Ahah je suis flattée que tu te dois dit ça 😊 Et c'est trop génial que tu l'aies trouvé en audio. J'espère que tu apprécieras. Si le lecteur est bon, les répliques du chat vont bien rendre!!

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  4. Je l'ai vu passer dans beaucoup de librairies mais j'ai eu des a prioris... J'ai l'impression que j'en ai beaucoup pour plein de livres et que je passe à côté de plein de livres. Il a l'air adorable ce roman ! Comme si c'était une sorte de doudou pour contrer la dépression hivernale.

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    1. @Celestial: Il n'est pas incontournable, mais j'ai apprécié de voyager avec ce chat malgré la tristesse. Pour ce qui est des a prioris, tu sais, il y a tellement de livres que c'est presque une chance que nos a prioris nous en fassent exclure quelques uns... 😊

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  5. C'est original en tout cas. Le chat de la couverture a un air très malicieux, il est comme ça aussi dans le roman ? Bon, je ne le lirais pas, mais je lirais avec plaisir ton avis sur la suite.

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    1. @Shaya: Non, c'est plutôt une grande gueule qui râle 😂 J'ai emprunté la suite et je le lirai bientôt, délai d'emprunt obligeant!

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  6. Perso j'ai été assez déçue, la fin a su m'émouvoir mais pour le reste je me suis ennuyée, j'ai trouvé l'histoire assez banale et prévisible. Et puisque tu parles de traduction, je n'ai pas aimé celle-ci, notamment parce qu'il y avait beaucoup d'expressions typiquement franco-françaises, alors qu'on est au Japon.

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    1. @Grominou: J'ai relu ton avis, car j'avais oublié que tu l'avais lu! Je te comprends, d'un certain côté. C'est sûr que l'enjeu de fond est trèèès transparent, mais d'un côté ça a contribué à m'émouvoir. Et oui, je comprends aussi ce problème d'expressions idiomatiques, même si ça ne m'a pas choquée ici...

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