Un livre avec un chat, c'est déjà très intéressant. Alors, un live avec un chat dont Baroona dit du bien... 🐱
Bon, en vrai, j'avais repéré ce livre depuis des lustres, mais je m'étais arrêtée au fait que le chat en couverture a une drôle de tête. Pour info, c'est une illustration d'Irina Garmashova-Cawton, une femme visiblement très bien qui dessine des tas et des tas de chats. 🥰
Dans ce roman traduit du japonais par Jean-Louis de La Couronne, Hiro Harikawa donne la parole à un chat de gouttière qui, suite à une blessure, s'installe chez un humain. Pas n'importe quel humain, hein. Un humain qu'il connaît déjà et qu'il aime bien. Et puis, le temps passant, le chat décide de rester là même s'il est guéri, et l'humain, Satoru, lui donne un nom: Nana. Mais des années plus tard, Satoru est contraint de se séparer de lui et cherche à le placer auprès d'une personne de confiance, ce qui l'amène à recontacter des proches plus ou moins perdus de vue.
Chaque partie du roman raconte ainsi la rencontre avec un potentiel adoptant.
Sur la forme, je dois dire que j'ai eu du mal avec ce roman à cause de la rédaction en français. (Bon, c'est une évidence: je ne lis pas le japonais, donc je ne risque pas d'avoir du mal avec la rédaction en japonais, HAHAHAHAHAHA.) Dans l'ensemble, le récit est raconté à la première personne par Nana. MAIS les adoptants potentiels s'expriment aussi à la première personne. Par conséquent, il faut déjà faire un petit ajustement au début de chaque chapitre pour savoir si "je" est un chat ou un humain. MAIS en plus, le point de vue des adoptants potentiels peut aussi être exprimé sous forme de récit extérieur à la troisième personne. Et là, vous ne savez plus du tout qui est "il" : l'adoptant, le chat vu par l'adoptant, Satoru vu par l'adoptant...? Ajoutez à cela que la concordance des temps est fluctuante, avec du passé composé, du présent, du passé simple et du plus-que-parfait mélangés au petit bonheur la chance, et vous avez une version de moi-même qui se désespère.
On pourrait attribuer la faute au traducteur, mais mon expérience personnelle me permet d'en douter (j'ai des travaux qui ont été salopés après mon passage, hélas) et, de toute façon, la responsabilité finale incombe à l'éditeur. Actes Sud, c'est un peu la maison que tout le monde encense, mais ce n'est pas la première fois que je m'étonne du manque de rigueur du travail éditorial, alors je suis assez perplexe. Notez toutefois que ces gens mettent le nom du traducteur en couverture, ce qui est bien et merveilleux.
Bon, donc, je critique la forme, mais, sur le fond, j'ai beaucoup apprécié cette lecture. Pas tout à fait autant que Baroona, mais quand même beaucoup. J'ai lu ce roman rapidement et avec plaisir, et j'ai bien sûr sangloté durant pas mal de pages à la fin, voilà voilà. C'est une belle histoire touchante sur les liens d'amitié (entre humains, mais aussi entre humains et non-humains) et sur les innombrables façons dont les vies des gens s'influencent, ainsi que sur une forme de bonheur simple que je ne saurais décrire précisément. Pour broder sur le Japon, c'est un peu comme les films de Miyazaki: à la fin, ça me donne un peu l'impression d'être une meilleure personne que je ne l'étais au début... Et Nana, quand il a la parole, est très très sympathique!!
Il n'est donc pas du tout impossible que je lise autre chose de cette autrice japonaise, d'autant que ce roman a une suite: Au revoir, les chats! Je sens qu'il faudra préparer quelques mouchoirs...
Allez donc voir ailleurs si ce chat y est!
L'avis de Baroona