jeudi 11 avril 2013

Zola (1992)

Henri Troyat a publié de nombreuses biographies, notamment d'écrivains russes. J'ai déjà lu celle d'Alexandre Dumas et je voulais lire celle d'Émile Zola depuis longtemps. Lecture enfin réalisée grâce à un cadeau de Noël bien choisi.


Au final, cependant, je n'ai pas forcément grand-chose à en dire. Je connais bien la vie de Zola et je n'ai pas eu l'impression d'apprendre quelque chose de nouveau en lisant cette biographie. Le style de Troyat ne m'a pas beaucoup plu car il se met trop dans la tête de son écrivain et en parle trop comme s'il s'agissait de son ami de tous les jours. Comment peut-on affirmer que, à tel moment, Zola se voyait déjà en écrivain célèbre ou pensait précisément telle ou telle chose? Il a laissé de nombreuses lettres, certes, mais de là à donner forme à des pensées aussi précises, je pense qu'il y a beaucoup d'imagination. C'est quelque chose que j'ai déjà remarqué dans d'autres lectures sur cet écrivain.

En outre, encore une fois, j'ai été sidérée de voir que le comportement abject de Zola envers sa femme est abordé avec une immense indulgence. Il faut que vous sachiez que Zola, quand il avait sur les 45 ans, a pris pour maîtresse une femme deux fois plus jeune que lui, dont il a eu deux enfants. Quand sa femme l'a découvert, elle a --légitimement, je crois-- pété les plombs. Puis elle a accepté que son mari mène une double vie relativement peu dissimulée entre son épouse stérile et sa maîtresse féconde. Tous les biographes parlent de retour à la jeunesse, de renaissance et de découverte de la paternité, citent Zola qui écrit à ses enfants et soulignent qu'il perd du poids pour sembler plus jeune auprès de sa maîtresse. Ils y voient une histoire d'amour touchante. Moi, j'ai beau idolâtrer le monsieur, j'ai un peu de mal à avaler une telle pilule, digne d'un de ses personnages...

Bon, dit comme ça, on dirait que j'ai détesté le bouquin. Or, ce n'est pas du tout le cas. J'ai même beaucoup pesté de ne pas pouvoir le lire aussi vite que je le souhaitais à cause du boulot, tandis que le fait de lire des extraits des lettres de Zola et les résumés de ses bouquins m'a donné une grande envie nostalgique de relire les Rougon-Macquart. Du coup, j'ai lu le seul bouquin de Zola que j'avais sous la main et que je n'avais pas encore lu, Correspondance. Chronique à venir très vite. :)

4 commentaires:

  1. A te lire, je regrette presque d'avoir plus ou moins banni Zola de ma bibliothèque. Pourquoi, mais pourquoi nous avoir fait lire une version abrégée de Germinal au collège ? J'ai été si dégoutée de la chose que... Je n'ai jamais réitéré, depuis :/ Il sera temps de changer la donne !

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    1. En effet ta question est bien posée! :p Ensuite je comprends assez bien qu'on n'aime pas Zola, c'est quand même assez particulier. Mais si tu te lances un jour, je serai ravie de te soutenir! :)

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  2. C'est toujours décevant d'apprendre qu'un écrivain ou artiste qu'on admire était en fait un salopard... C'est peut-être pourquoi je lis très peu de biographies!

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    1. Oui c'est un peu ça! Surtout chez quelqu'un qui s'attache à dénoncer les comportements abjects de ses personnages...

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