mercredi 3 mai 2017

Les Yeux plus gros que le ventre (1983)

Avec Les Yeux plus gros que le ventre, je termine enfin le cycle autobiographique de François Cavanna, que j'ai commencé il y a pas moins de sept ans quand j'ai lu Les Ritals pour la deuxième fois. (S'il fallait remonter à ma première lecture des Ritals, il faudrait ajouter encore six ans de plus... ^^) Il y a eu une petite erreur de parcours puisque j'ai lu Maria, le cinquième opus, en troisième, et que je termine donc sur le quatrième, mais bon rien de trop grave.

Ces vieilles couvertures merveilleuses du Livre de Poche! ^^

Bien sûr, on retrouve dans ce récit le style inimitable de Cavanna, qui écrit à peu près comme il parle, de manière extrêmement vivante et rapide. Mais pour tout vous dire j'ai été très déçue du contenu: ce livre tourne en grande partie autour de sa relation extraconjugale avec Gabrielle, sa jeune maîtresse de 35 ans (quand Cavanna en avait presque 60), et de la manière dont il a jonglé entre elle et sa femme Tita, en rendant les deux femmes profondément malheureuses.

Attention, je crois qu'une femme trompée qui accepte l'existence de sa maîtresse, et une maîtresse qui accepte d'être la maîtresse, ont une part de responsabilité dans leur malheur, mais Cavanna a parfaitement bien profité de la chose et nous répète pendant tellement de pages qu'il était dégonflé, incapable de trancher, lâche, "femelle" (je suis d'ailleurs très déçue qu'il définisse plusieurs fois son comportement vil comme quelque chose de "femelle"), décidé à faire plaisir à tout le monde, et puis qu'il a été un père absent, absolument pas intéressé par ses enfants, un inconnu au sein de son propre foyer, mais bien content de coucher avec ses deux compagnes , et puis qu'il était parfois furieux et abject dans ses propos.... Que je l'ai cru, tout simplement, et j'ai vu mon estime pour ce grand homme s'effondrer! C'est tellement beauf de prendre une maîtresse, c'est vraiment le comble pour quelqu'un qui a passé sa vie à critiquer les beaufs...

À côté, on retrouve quelques passages sur les animaux, notamment ses chiens, sa maison, l'actualité, son processus d'écriture, ses parents bien sûr... Mais c'est minoritaire et c'est bien Gabrielle et Tita qui l'emportent. Bon, au vu de la fin, qui n'est, je peux vous l'assurer, pas réaliste, (divulgâcheur: "Il a raté son faux suicide"), peut-être que tout ceci n'est pas vrai ou pas vraiment vrai, mais bon je n'ai pas passé un très bon moment...

... Notons que je me suis reconnue dans quelques-un de ses travers, comme cette tendance à dire oui à tout pourvu de ne pas décevoir la personne en face, mais bon moi je ne crois pas me venger en pourrissant ensuite les activités que j'ai accepté de faire malgré mon manque d'envie. 👿

Voilà, voilà. Je suis triste de finir ma lecture de Cavanna sur cette note négative, mais bon ça n'efface pas les bons moments des livres précédents (Les Ritals et Les Ruskoffs sont juste inoubliables!), et puis il y a tout de même du bon ici, ne serait-ce que par ce style si particulier. Voyez plutôt: "Il a les yeux plus gros que le ventre, il a voulu péter plus haut que son cul, et maintenant il mesure la hauteur exacte de son cul: à ras de terre." Du pur Cavanna, ça!

Je vous ai déjà parlé de Cavanna sur ce blog...
Vous pouvez retrouver tous mes billets sur l'auteur grâce au libellé "François Cavanna" ci-dessous ou dans la colonne de gauche.

4 commentaires:

  1. Y a que toi pour chroniquer ce genre de bouquins improbables dont plus personne ne parle, je suis fan.
    (je crois que je t'avais dit que j'avais tout lu quand j'étais ado).

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    1. Ouiii tu m'avais dit et je me demandais justement si tu te souvenais de celui-ci.
      Rapport aux bouquins improbables: lol. C'est vrai que celui-ci n'est pas passé à la postérité en tout cas. :p

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    2. Je ne garde que de vagues impressions de ces lectures. Mon carnet de lectures (<3 <3 <3) me dit que j'ai fini Les Ritals le 8 mai 1998, ça commence à faire long quoi... Surtout que mis à part une copine qui les lisait en même temps à l'époque (on en a peut être un peu parlé je ne me souviens plus), j'en ai plus jamais entendu parler jusqu'à ce que tu t'y mettes.

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    3. Héhé. Je vois. C'est vrai qu'on ne parle plus trop de Cavanna. Même après Charlie Hebdo, je n'ai pas vu ses libres réapparaître en librairie. (Et ce n'est pas forcément un mal: je pense qu'il aurait détesté que les ventes explosent parce que ses collègues étaient morts.)

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