Lors de mon passage à Dublin en octobre, j'ai acheté ce recueil de Dickens un peu à l'aveugle parce qu'il a été publié par Alma, une excellente petite maison d'édition que j'ai découverte l'année dernière avec deux recueils d'Arthur Conan Doyle (Tales of Terror and Mistery et Tales of Twilight and the Unseen). Pour la petite histoire, j'étais persuadée que je n'avais jamais lu Dickens, mais je me suis souvenue par la suite que j'ai lu Oliver Twist il y a quelques années.
The Bagman's Story (1836)
Le premier texte est un récit plein d'humour sur une étrange apparition nocturne: alors que le bagman du titre, un vendeur itinérant qui se déplace avec son cabriolet tiré par sa jument, passe la nuit dans la maison d'une veuve qu'il n'a pas manqué de remarquer, le fauteuil de sa chambre prend vie et se transforme en vieillard!
Extrait de The Pickwick Papers.
The Story of the Goblins who Stole a Sexton (1836)
Creuser des tombes et persécuter les joyeux gamins du quartier la veille de Noël, quelle drôle d'idée. Le sacristain coupable de tant de noirceur pourrait bien être enlevé par les gobelins, qui lui apprendront un peu ce qu'est la vie. Cette nouvelle n'est pas sans rappeller A Christmas Carol, que je n'ai pas lue mais qui me semble suivre le même schéma avec l'intervention d'un personnage surnaturel amenant une personne "mauvaise" à prendre conscience de ses erreurs.
Extrait de The Pickwick Papers.
The Story of the Bagman's Uncle (1837)
Une histoire très classique sur un homme qui voyage dans le temps ou assiste à une apparition de fantômes. C'est en se promenant tard la nuit dans Édimbourg et en passant devant un "cimetière" de carrosses de la poste abandonnés qu'un homme se retrouve soudain entouré de ces mêmes carrosses en parfait état et prêts à distribuer le courrier et emmener les voyageurs! Sa place a été payée et il n'a plus qu'à monter à bord...
Extrait de The Pickwick Papers.
The Baron of Grogzwig (1838)
Un texte très drôle sur un baron allemand qui a la mauvaise idée de renoncer à la chasse, son passe-temps favori, et de se marier. Après dix ans de vie familiale, il n'en peut plus et décide de se suicider quand surviennent des difficultés économiques. Mais alors qu'il se prépare à en finir, il remarque qu'il n'est pas seul: le Génie du Désespoir et du Suicide attend son geste.
J'ai adoré cette nouvelle, qui pourrait donner une adaptation très intéressante au cinéma.
Extrait de Nicholas Nickelby.
A Confession Found in a Prison in the Time of Charles II (1840)
Le côté sombre de Dickens. Cette confession n'est pas du tout gaie et même un peu glaçante. L'intrigue rappelle Le Chat noir de Poe.
To Be Read at Dusk (1852)
Une double histoire de prémonition et/ou apparition racontée par des guides au sommet du mont Saint Bernard. J'ai moins apprécié ce texte mais le premier récit était une belle visite en Ligurie.
The Ghost in the Bride's Chamber (1857)
Ce texte est dans la même veine que A Confession Found in a Prison in the Time of Charles II puisqu'il s'agit d'une confession, mais racontée cette fois par un fantôme venu rendre visite à un homme logé dans une grande et belle maison de campagne. J'ai bien aimé.
Ce texte est extrait de The Lazy Tour of Two Idle Apprentices de Dickens et Wilkie Collins, mais c'est bien Dickens qui a écrit cette partie.
The Haunted House (1862)
Un texte de Noël extrêmement bizarre sur une maison prétendument hantée et un groupe de personnes qui veulent prouver qu'elle ne l'est pas. Le narrateur y vit un rêve des plus étranges, auquel je n'ai rien compris (à un moment, il tourne à droite au bout de la rue car c'est le moyen le plus rapide d'atteindre les pyramides d'Égypte! LOL!). Ça m'a rappelé le trip hallucinogène du jeune Adso qui voit passer un patriarche de la Bible, genre Noé, qui pagaye sur un canoë dans Le Nom de la Rose... Je comprends très bien que ce texte de Noël ne soit pas passé à la postérité, contrairement à A Christmas Carol.
To Be Taken with a Grain of Salt (1865)
Retour à une histoire de prémonition et de fantômes plus classique avec un juré qui assiste à un procès pour meurtre et voit le fantôme de la victime au tribunal. Du bon travail.
No. I. Branch LIne: The Signalman (1866)
L'histoire d'un aiguilleur victime d'apparitions spectrales annonçant de grand malheurs. Du bon travail pour cette nouvelle de facture classique qui vient clore le recueil.
À l'exception de The Haunted House que je n'ai absolument pas comprise, j'ai bien aimé ce recueil et je relirai probablement du Dickens au format court à l'occasion. Je ne pense pas réessayer ses romans car je ne garde pas un très bon souvenir d'Oliver Twist, que j'avais trouvé lourd dans sa volonté de toujours faire de l'humour et de l'ironie.
J'ajouterai que cette édition comprend quelques photos et une biographie succincte mais soignée et passionnante sur la vie de Dickens, ce qui a confirmé tout le bien que je pense d'Alma. 😃