mardi 14 août 2018

Cinq leçons sur la psychanalyse (1909) et Contribution à l'histoire du mouvement psychanalytique (1914)

Quand j’étais en terminale et que j’avais la chance de faire sept heures de philo par semaine, Freud était mon philosophe préféré avec Nietzsche. J’aimais leur vision lucide et sans concessions de l’être humain. Du coup, impossible de laisser passer un livre de Freud à seulement 3€… Et cette trouvaille de bouquinerie est plutôt bien tombée puisqu’elle constitue un œuvre très accessible. Malheureusement, j’ai laissé passer bien trop de temps entre ma lecture et ma chronique pour en parler de manière approfondie; je vais donc aller à l’essentiel.


Cinq leçons sur la psychanalyse est la transcription d’une série de conférences données par Freud aux États-Unis en 1909. La psychanalyse était alors très peu connue en Europe et encore moins en Amérique et Freud s’adressait à un public très peu informé sur ses recherches. Cet ouvrage est donc un texte de vulgarisation absolument parfait pour découvrir comment la psychanalyse est née et quelles sont les principales notions de cette science: le lien entre symptômes physiques et troubles psychiques, l’inconscient, le refoulement, le rôle du rêve, la prééminence du désir sexuel, le complexe d’Œdipe et la sexualité infantile (concept novateur et choquant pour l’époque). C’est vraiment par ici qu’il faut commencer si l’on veut lire Freud. C’est extrêmement facile à lire (j’ai même pu lire la première leçon à la plage en plein défilé aérien!) et c’est très court: à peine 70 pages dans cette édition de poche Payot.

Contribution à l’histoire de la psychanalyse est tout aussi intéressant mais m’a moins marquée. Au moment où je rédige ce billet, une bonne dizaine de jours après l’avoir lu, je n’en ai même plus un souvenir très précis. En gros, Freud y retrace l’histoire de la psychanalyse sans rentrer dans les détails théoriques: il parle de son travail, des collègues qui l’ont rejoint, des sociétés de psychanalyse, des journaux qui se sont créés, etc. C’est surtout passionnant pour les "crises" liées à la rupture avec Adler (dont je n’avais jamais entendu parler et qui semble encore plus obsédé par le zizi que Freud ^^) et Jung (que je connais grâce au film A Dangerous Method de David Cronenberg). Après avoir eu le point de vue de Freud, il serait d’ailleurs intéressant de connaître l’avis des messieurs en question. 😉


En deux mots, un ouvrage idéal pour se pencher sur Freud et ses théories. Presque un an après avoir essayé de me remettre à la philo (ici, ici, ici), voilà ma lecture la plus réussie sur le sujet!

2 commentaires:

  1. Je trouve ça très étrange de qualifier Freud de philosophe en fait, il était médecin et sa contribution (dont je trouve de très larges pans plus que douteuses de nos jours) me parait beaucoup plus relever du champ de la médecine psychiatrique ou de la psychologie que de la philosophie (même si ses théories ont beaucoup impacté la philosophie).

    Je l'ai étudié en long et en large à la Fac (de psycho, très orientée vers la psychologie de Freud). Entre temps j'en suis vraiment revenue. Il est excessivement misogyne. Il est le produit de son époque, difficile de lui en vouloir en soi mais je trouve qu'on ne le remet pas assez en question de nos jours. Faudrait que je relire le livre noir de la psychanalyse, que j'avais lu à la toute fin de mes études et qui m'avait fait l'effet d'un coup de poing dans la gueule.

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    1. Mais oui grave, je suis tout à fait d'accord avec toi sur le fait que ses études relèvent de la psychiatrie. Je pense qu'on l'étudie en philo à cause de sa vision de l'esprit cloisonné entre plusieurs entités. Moi ça me parle beaucoup ce que j'en avais vu en cours de philo et ce que j'ai lu ici, mais ça reste une découverte très superficielle et pas le genre d'étude que tu as dû en faire à la fac.
      Ça m'intéresse aussi le livre noir de la psychanalyse ^^

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