Il y a une chose qui me fait toujours chaud au cœur lorsque je lis un livre: découvrir une référence ou un clin d’œil à un autre écrivain que je connais et apprécie.
Par exemple, retrouver chez Carlos Ruiz Zafón, l'auteur espagnol de L'Ombre du vent, le nom d'Emilio Salgari, un écrivain italien qui n'est guère connu en France, a éclairé une de mes journées d'avril 2011.
Si la stérilité affectivo-intellectuelle qui caractérise ma triste existence depuis plusieurs années a réduit en poussière mes modestes ambitions écrituresques, je crois que j'aime, le temps d'un paragraphe, voir que mes écrivains préférés et moi, à défaut de faire le même travail, sommes au moins tous lecteurs.
Quelle n'a donc pas été mon émotion, hier soir, en lisant le prologue de Hotline de Luis Sepúlveda et en y trouvant un bel hommage à Alexandre Dumas ainsi que la phrase suivante: "... y en Chile, país lampedusiano, todo cambió para que todo siguiera igual", soit "...et au Chili, pays lampedusien, tout a changé pour que tout reste pareil" [traduction improvisée par moi-même. Il serait intéressant de voir ce qu'a choisi Jeanne Peyras, qui a réalisé la traduction française de ce livre pour les éditions Métailié], un renvoi à la "morale" triste et désabusée du Guépard de Giuseppe Tomasi di Lampedusa, un grand classique de la littérature italienne.
Merci, monsieur Sepúlveda (pour ce passage mais aussi pour vos merveilleux livres, bien sûr).
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Exprime-toi, petit lecteur !