dimanche 10 août 2014

UGC Culte: Ben Hur (1959)

Ha, les péplums américains des années cinquante, leur musique si reconnaissable, leurs décors en carton-pâte, leurs héros virils et leur morale si comme-il-faut... Tout ceci est tellement désuet que le genre en devient mythique!

Je gardais cependant de Ben-Hur, film de William Wyler, le souvenir d'un film chiant comme la mort et horriblement et naïvement chrétien. C'est par pur amour du Cinéma, et plus précisément pour voir la course de chars sur grand écran au moins une fois dans ma vie, que je me suis motivée pour la séance de l'UGC Culte.


Et grand bien m'en a fait. Déjà parce que voir ce type de film au cinéma est une expérience assez spéciale: au début du film, pendant sept minutes (j'ai vérifié!), le cinéma diffuse la musique du film sans aucune image, l'écran étant blanc. C'est très spécial de se retrouver là, dans une salle bien connue, à regarder un écran vide avec de la musique de péplum. Et, après environ deux heures de film, il y a eu une entracte! Je vous jure. Quelques minutes de pause pendant lesquelles la musique reprend sur fond d'écran blanc et où les spectateurs peuvent aller faire pipi, étant donné que tout le monde ne peut pas tenir 3h34 (oui, vous avez bien lu, trois heures trente-quatre) sans passer aux toilettes. Merveilleux.

Ensuite parce que les années cinquante, aussi datées soient-elles, avaient vraiment le sens du spectacle et de la démesure. Si le cinéma américain nous abreuve actuellement de scènes de destruction massive en images de synthèse, je reste d'avis que rien ne remplace de vrais acteurs et de vrais décors (aussi ridicules soient-ils devenus avec le temps); et une parade triomphale dans les rues de Rome a plus de gueule si on constate de visu que des centaines de personnes sont réellement en train de défiler. Ce point est encore plus valable dès que des chevaux sont concernés... Et franchement, la course de chars a quelque chose de jouissif avec la taille d'image et la force de son d'un cinéma; quand le départ a été donné et que les chevaux se sont élancés, j'étais totalement prise par l'action, je me suis agrippée à mon fauteuil!


J'ajouterai au sujet des chevaux que les chevaux blancs que mène Ben-Hur sont superbes, et qu'on les voit assez longtemps avant la course, ce qui est toujours appréciable. (En même temps, le film est tellement long qu'on a le temps de tout bien voir.... ^^)

Même la scène de la bataille navale est plutôt pas mal. Elle a certes vieilli, mais reste agréable à regarder si on tient compte de son grand âge, un peu comme l'incendie de Rome dans Quo Vadis.

J'ajouterai que le film présente quelques scènes assez crues ou douloureuses, étonnamment réalistes pour l'époque, comme lors de la mort de Massala ou de la destruction de la galère sur laquelle est prisonnier Ben-Hur, où on voit passer un mec tenant le moignon de son bras avec l'os qui dépasse. Cela m'a semblé plutôt osé.

Une note enfin sur le compositeur: j'ai découvert après coup que la musique était de Miklos Rozsa, qui a également composé la bande originale de Les chevaliers de la Table Ronde et de Quo vadis... :)

Voilà pour le positif. En négatif, j'en retiendrai surtout le jeu parfaitement intolérable de Charlton Helston, qui ne sait décidément que grimacer. Je ne crois pas qu'il faille attribuer cela à la mode de l'époque (Robert Taylor ne grimace pas, lui!), mais juste à cet acteur en particulier. Parfois, c'est tellement horrible que ça en devient drôle.


Les personnages féminins ne brillent pas pour leur indépendance, mais au moins elles éprouvent des sentiments nobles et n'appellent pas au secours en continu. Après Transformers 4, c'est limite rafraîchissant.

Ce qui est le plus pénible au final, c'est la dernière demi-heure de film, qui tourne uniquement autour de la contemplation extatique de la passion du Christ. L'intrigue du héros (son retour à Jérusalem et sa vengeance) étant résolue, tous ces regards mystiques et ces déclarations béates sur l'amour et la vie après la mort sont assez ennuyeux. Je ne suis même pas sûre qu'un croyant y trouverait son compte.

Il n'en reste pas moins que Ben-Hur est une belle réussite de son époque (et un des trois seuls films à avoir remporté onze Oscars!) et que je suis ravie de l'avoir revu, cette deuxième rencontre ayant été bien plus réussie que le visionnage en DVD il y a quelques années. C'est un détour obligé pour tout amateur de Cinéma... Si vous avez la patience de vous y attaquer! :)

2 commentaires:

  1. Excellent ! J'avais vu Spartacus au Grand Rex, c'était énorme. J'avais oublié que ben hur comportait une part de bondieuserie O_O

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    1. Ha oui Spartacus ça doit déchirer !!! :)
      Ce qui est plus ou moins rassurant avec ces vieux films très religieux, c'est de penser qu'aujourd'hui personne n'oserait plus impliquer/proclamer avec la même conviction que la religion des personnages est la bonne... Ou alors ça ferait un scandale pas possible ! ^^

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