Dans quelle mesure faut-il s'investir? Dans quelle mesure essayer? Quand est-ce qu'on passe de l'investissement à l'exploitation et de la persévérance à l'obstination? Quand faudrait-il mieux s'arrêter pour ne pas finir dans un mur – parce qu'on s'applique à ne pas répéter les erreurs déjà commises mais qu'on arrive seulement à en commettre de nouvelles? Comment savoir et comment doser?
On ne peut pas construire un avenir si on ne veut pas faire d'efforts. C'est certain. Mais comment continuer les efforts sans aucune certitude qu'ils engendrent un avenir?
La question "Où vais-je?" ne se pose plus depuis longtemps. Je sais que je ne sais pas où je vais. Mais depuis quelques mois je me pose une question plus fondamentale: vais-je quelque part tout court? Malgré les avancées et les améliorations certaines de ces trois dernières années, malgré les pas de géant, je garde l'impression que tout est vain.
La veille de mes trente ans, veux-je que les trente prochaines années ressemblent aux trente écoulées?
Et pourtant, sous tout ceci, une certitude: les chevaux sont au cœur de ma vie. Certainement pas pour en faire mon métier, et à mon avis pas pour en avoir un à moi – il me semble peu probable que je gagne assez bien ma vie pour cela un jour –, mais pour donner du sens et justifier tout le reste. Je veux avancer et apprendre. Cela signifie-t-il accepter n'importe quoi pourvu de voir des chevaux?
Comment faut-il se positionner: suis-je une pauvre fille qui a raté sa vie et qui doit déjà être reconnaissante d'avoir un présent (car il faut dire que tous ces questionnements sur mon avenir découlent de mon présent – avant, je ne voyais même pas de présent dans lequel vivre), ou puis-je, en ayant conscience de mes défauts et faiblesses, faire néanmoins preuve d'une certaine exigence?
Pourquoi me semble-t-il systématiquement qu'une quelconque exigence sera immédiatement considérée comme un caprice et montrée du doigt?
Autant de questions dans le vent auxquelles les lecteurs de ce blog ne pourront répondre, mais qu'il est parfois utile de mettre par écrit...
Peut-être que l'important ce n'est pas où tu vas, mais comment tu y vas ;) Parce que bon au final, on finira tous au même endroit.
RépondreSupprimerEn effet, vu comme ça on relativise tout... :p Mais une de mes questions est justement comment doser ce chemin... Je me demande vraiment si je suis réaliste et pleine de bonne volonté ou juste une bonne poire que les gens méprisent. Même si on finit tous pareil, vaut mieux ne pas être la bonne poire en attendant...
SupprimerJe suis on ne peut plus d'accord avec toi. Justement si le chemin importe plus que la destination, il me parait important d'y accorder de l'attention. Et si ton chemin est d'être considérée comme une carpette par les autres, forcément ça ne fonctionne pas (à moins d'avoir des tendances masochistes ?). Il n'est pas non plus du tout question de tout relativiser, mais de relativiser l'objectif (pas de ne pas en avoir hein, c'est aussi un moteur) en tant que finalité absolue. Par exemple tu parles de l'équitation où ton objectif est d'apprendre. Tu dis est-ce que cela signifie du coup que tu dois accepter n'importe quoi parce que ton objectif est d'apprendre à monter à cheval ? La réponse à cette question est clairement non. Par exemple tu n'accepterais peut être pas d'avoir un prof qui te beugle dessus (quand quelqu'un d'autre peut être l'accepterait c'est purement personnel selon la sensibilité de chacun), parce que le coût- bénéfice serait trop élevé pour toi. Parce que le chemin que tu parcours maintenant est important, pas juste la finalité "apprendre à monter à cheval".
SupprimerYes, et il y a tout le reste qui compte aussi - être près des chevaux, voir de meilleurs cavaliers, peut-être aider des gens qui ne montent pas. Mais en gros je me demande si faire du bénévolat dans mon club consiste vraiment à faire du bénévolat ou à te taper le truc peu glamour que le personnel n'a plus envie de faire et que les autres bénévoles ignorent parce que ce n'est pas très glamour (dans mon cas, gérer des poneys pour que des parents fassent faire un baptême poney à leur enfant). Dimanche dernier j'étais assez énervée de mon après-midi. Aujourd'hui j'aurais aimé y aller. Je pense que j'ai beaucoup à en tirer mais comment savoir si dans la tête des dirigeants je suis une bonne poire qui fait le truc ingrat? Et si c'est le cas, est-ce une raison de ne pas le faire si je peux en tirer quelque chose? Enfin je crois qu'il serait judicieux d'en parler à ma prof à la prochaine occasion.
SupprimerOui, mettre ça par écrit peut être un vrai soulagement... Je constate en tout cas que nous avons un certain nombre d'interrogations en commun, chère Alys. J'espère que tu trouveras les réponses aux tiennes :)
RépondreSupprimerOui je pense aussi Bouchon. Merci en tout cas. Une semaine plus tard tout ça semble nettement moins compliqué en tout cas.
SupprimerGrrrr le bouton répondre ne fonctionne pas.
RépondreSupprimerJe vois le truc. Si tu as la possibilité d'en discuter avec ta prof, saisis-la, c'est une bonne idée. Faut voir comment sont allouées les tâches aux bénévoles : est-ce toi qui as choisi celle-là où on te la file à toi car tu ne dis pas non et surtout est-ce qu'il y a d'autres tâches que tu voudrais pouvoir faire en tant que bénévole qui seraient plus intéressantes ? Vu comme ça j'ai un peu du mal à voir en quoi c'est ingrat comme tâche, genre ça pourrait être nettoyer les boxes ou balayer la cour XD mais je ne sais pas ce qu'ils proposent d'autre.
Moi j'avais un peu tendance à être comme ça avec les attributions de chevaux, toujours accepter le cheval qu'on me mettait, même si je ne l'aimais pas. Et puis une fois j'ai dit non, on m'a changé le cheval, ce n'était pas si compliqué . Pour finir on se rend compte que si on ne demande rien, on n'obtient rien a fortiori quand on n'est pas une personne hyper charismatique ou à qui on prête naturellement attention. Quand on est comme ça, il faut parfois se faire remarquer un peu (et c'est peut être simplement ce que font les personnes charismatiques de façon tout à fait naturelle). Si j'avais dit non le 8 février dernier (je n'aimais pas du tout le cheval en question), il ne me serait pas arrivé ce qui m'est arrivé. Bon après, je n'en fais pas une maladie car je l'ai pris pour un défi (à dire vrai je n'aurais jamais cru que ce mollasson pourrait ne fut-ce qu'avoir l'idée d'essayer de me foutre par terre, je ne me sentais absolument pas en danger). La possibilité de demander d'en changer ne m'avait qu'effleuré l'esprit. Mais voilà, si un jour je remonte à cheval, il faudra que cela me serve d'expérience. C'est terminé maintenant, je n'accepterai plus de monter sur n'importe quoi dans n'importe quelle condition.
Bon je ne t'ai toujours pas répondu car je suis toujours au même stade dans ma tête, même si j'ai écrit à ma prof que je ne pouvais pas m'occuper des poneys seule comme elle avait l'air d'en avoir besoin. En fait le problème c'est de doser entre l'envie d'avancer et la prudence, enfin typiquement je conçois, intellectuellement, que les profs fassent tourner les chevaux et n'aient pas envie d'entendre tous leurs élèves dire "ha mais lui non, je veux machin", mais en même temps on *sent* mieux que personne si on est à même de monter un tel.
RépondreSupprimerEnfin mes problèmes n'ont rien à voir avec tout ça en fait, juste déterminer si bénévole = bonne poire ou pas lol. Mais je doute toujours beaucoup de tout tu sais...