mercredi 11 avril 2018

Issa Elohim (2018)

Avec Issa Elohim de Laurent Kloetzer, je lis une deuxième fois la collection Une Heure-lumière du Bélial', encensée à maintes reprises par les amis blogueurs. Il y a quelques mois, j'ai lu Dragon de Thomas Day. Cette fois-ci, on suit une journaliste suisse partie rédiger un article sur un camp de réfugiés en Tunisie. Parmi les réfugiés, elle rencontre un jeune garçon aux pouvoirs psychiques étonnants. Il s'agirait d'un Elohim, de mystérieux personnages apparus un peu partout dans le monde et considérés comme des envoyés du ciel ou de "simples" extraterrestres. La journaliste va s'employer à soutenir la démarche du jeune garçon et de ses amis pour obtenir l'asile en Suisse.


Cette longue nouvelle se lit très vite et est prenante, j'ai vraiment passé un bon moment. Laurent Kloetzer a trouvé un ton très crédible pour donner la parole à sa journaliste, qui s'exprime à la première personne (sauf peut-être quand elle est stressée et angoissée, je me suis demandé s'il aurait imaginé un journaliste homme avec les mêmes réactions), et propose un contenu très intéressant, très humain et fort peu science-fictif en réalité. Apparemment, la nouvelle se passe dans le même univers qu'Anamnèse de Lady Star, mais cela n'est pas du tout gênant si on n'a pas lu ce livre-là; elle se tient parfaitement bien toute seule.

Quand j'ai lu les critiques di-thy-ram-bi-ques sur le net, toutefois, je me suis un peu interrogée. Je n'y ai pas vu un chef d’œuvre. Suis-je passée à côté de quelque chose? Je ne sais pas. La fin m'a déplu, c'est sûr, mais elle est tout à fait pertinente, c'est juste que j'aurais préféré autre chose. J'ai trouvé dans cette lecture un texte de qualité, mais pas non plus une œuvre mémorable ou marquante...

Une confession: je trouve le thème de l'opposition entre Suisse et camps de réfugiés, encensé par les critiques que j'ai lues sur d'autres blogs, à la fois d'une grande banalité (du genre on enfonce les portes ouvertes, bien entendu que c'est injuste) et d'une grande naïveté (moi, voyez-vous, je n'accueillerais pas un inconnu chez moi même si ça pouvait le sauver des bombes - j'ai l'impression que ça fait de moi un horrible monstre fasciste mais c'est comme ça - dans Black Panther, je suis résolument contre le coming out du Wakanda 😂). Toutefois, le livre ne me semble pas tant tourner autour de ça que de la relation affective entre la journaliste et les jeunes garçons réfugiés, l'opposition foi/scepticisme et la réaction face à l'inconnu...

10 commentaires:

  1. Je n'ai pas trouvé non plus que c'était un chef d'oeuvre (mais comme je l'ai pas lu dans les meilleurs circonstances je me disais que j'avais peut-être raté un truc xD). Ceci dit j'ai bien aimé la thématique très actuelle et le fait que ce soit de la SF qui étudie plutôt l'aspect humain que les évolutions technologiques, ça change ^^.

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    1. Oui, d'ailleurs c'est tellement peu tourné vers la technologie que j'ai trouvé ça fort peu science-fictif en fait. Ça aurait pu sortir chez un éditeur "grand public". Et c'est ce qui est intéressant dans ce bouquin, l'affection entre la journaliste et ces jeunes gens très éloignés d'elle.

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  2. J'ai pas lu le bouquin donc je peux difficilement savoir ce que tu trouves d'une grande naïveté dans le fait d'accueillir un inconnu chez soi pour le tirer d'un immense embarras, je sais pas c peut être complètement tiré par les cheveux dans le bouquin, mais pour de vrai y a des gens qui font ça, avec des sdf ou des réfugiés. (Entendons-nous je ne le ferais pas non plus, hein). Mais ça me semble plus de l’idéalisme que de la naïveté et ce monde a besoin d'idéalisme. Mais bon encore une fois je sais pas de quoi il retourne dans le bouquin.

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    1. Ce n'est pas tellement naïf dans le livre (d'ailleurs, avec la fin, on pourrait même considérer que c'est l'inverse, mais je ne veux rien dire ^^), c'est le fait d'avoir lu plusieurs chroniques qui débordent d'enthousiasme sur ce point qui me laisse perplexe. Déjà, le livre ne me paraît pas tant tourner autour de ça. Et surtout ça me paraît tellement facile comme prise de position, une sorte de "pose" pour montrer qu'on est un Grand Humaniste plein de Belles Idées. Est-ce que ceux qui en parlent le plus sont aussi ceux qui vont effectivement agir? Je ne suis pas persuadée. :p
      Tu n'as pas tort pour l'idéalisme! En attendant, je me contenterais d'un minimum de décence, "indécent" étant un mot qui me vient souvent à l'esprit...

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  3. Oh mais j'ai tellement hâte de le lire (je ne suis toujours pas allé récupérer ma commande chez ma libraire), par contre je suis hyper contente que tu poursuives ton aventure dans les Heures-Lumières :D

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    1. Je lirai ton avis avec grand intérêt! :) Mais tu sais l'aventure va rester ponctuelle vu qu'ils publient peu de textes francophones. Et pour l'instant, le seul texte traduit que j'ai vraiment eu envie de lire puis lu c'était Ken Liu. :p

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  4. Pas encore lu non plus, mais ça fait aussi du bien d'entendre un autre son de cloche, plus pragmatique que d'autres. Et pour ça, merci. ;)

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    1. Ha bah de rien :p Au contraire, merci à toi. Je t'avoue que les éloges du Bélial sont tellement unanimes que j'avais peur de passer pour une brebis galeuse en ne disant pas que c'était absolument génial :p

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  5. Pas encore lu non plus mais il est dans ma PAL :) On va bien voir à la lecture ce que ça donne pour moi !

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