mardi 16 juin 2020

Alice's Adventures in Wonderland (1865) + Through the Looking-Glass, and What Alice Found There (1871)

Un jour, j'ai trouvé une jolie édition de l'intégrale des oeuvres de Lewis Carroll dans l'étagère de dons de ma médiathèque. C'était en VO, il y avait les dessins originaux de (entre autres) John Tenniel, qui sont connus dans le monde entier... Évidemment, je ne pouvais pas la laisser là...


Nous connaissons tous l'histoire d'Alice au pays des merveilles. Dans mon cas, c'est essentiellement dû au dessin animé Disney, que je n'aimais pas trop quand j'étais enfant. Je connaissais donc les grandes lignes de l'intrigue et je savais que la rédaction de ce roman est assez fofolle.

Bon, fofolle est bien le moins que l'on puisse dire. J'ai lu quelque part que c'est du nonsense, ce qui rend bien l'idée. Lewis Carroll utilise beaucoup les sonorités dans ses dialogues, un mot en appellant un autre même s'ils n'ont rien en commun. Du coup, les personnages sautent du coq à l'âne. Dans le cas des mots "tale" et "tail", cela donne même lieu à une mise en scène du texte: une souris propose à Alice de lui raconter son histoire ("tale"), Alice pense à sa queue ("tail") et, par conséquent, elle imagine son récit de la façon suivante:


Pendant les années 1860. Je croyais que ce genre de procédé était une avancée des poètes modernes du début du XXe. 🙀

Dans le drôle de monde où tombe Alice en suivant le lapin blanc, les animaux parlent et tout se passe bizarrement. Les objets vont et viennent, les décors changent sans que l'on sache comment et pourquoi... Et oui, il y a un chat du Cheshire qui disparaît à volonté, ainsi qu'une reine qui ordonne la décapitation d'à peu près tout le monde (y compris du chat, ce qui donne lieu à un débat insoluble: comment décapiter une tête si celle-ci n'a pas de corps? Mais enfin, à partir du moment où il existe un tête, la décapitation est forcément possible. Le temps que le roi, la reine et le bourreau réfléchissent à cette question épineuse, le chat du Cheshire a entièrement disparu. 😸)

D'autres animaux non présents dans le dessin animé sont aussi mis en avant, comme une souris, un loir qui ne cesse de s'enformir, une pseudo-tortue ("mock-turtle" en anglais)...

La limite de l'insensé, dans mon cas, est que je me demande toujours, quand je ne comprends pas quelque chose, si c'est normal (parce que c'est insensé, justement) ou si c'est lié à moi (parce que je manque de références ou d'intelligence ou parce que l'anglais n'est pas ma langue maternelle, ce qui implique fatalement une distance). En plus, je me suis endormie une dizaine de fois sur ce roman, ce qui n'arrange rien (et pourtant, il ne m'a occupée que deux soirs, c'est dire s'il est court) (donc je m'endors cinq fois par soir, oui oui, vous avez bien compté). Malgré ma perplexité, c'était toutefois une découverte amusante, et tous ces éléments étranges s'expliquent parfaitement à la fin, quand Alice se réveille et qu'on comprend qu'elle a rêvé...

Le deuxième roman est exactement dans le même genre. Alice passe dans un monde étrange en traversant un miroir. Le paysage étant découpé en cases, comme sur un échiquier, elle passe de case en case au fil des chapitres et rencontre de nouveaux personnages à chaque étape: Tweedledum et Tweedledde, la reine Blanche qui se souvient de l'avenir, Humpty Dumpty... Je suis restée aussi perplexe devant cette suite que devant le premier roman. À dire vrai, je suis même étonnée que de tels ouvrages soient devenus des classiques tellement je les trouve hors du commun... À noter: j'ai retrouvé ici deux éléments du dessin animé Disney, à savoir les fleurs qui parlent et la célèbre notion de non-anniversaire, qui n'a pas de relief particulier mais est juste citée par Humpty Dumpty à propos de la cravate qu'il porte.

Étant donnée ma compréhension limitée de ces deux romans, j'ai décidé de ne pas lire les cinq autres ouvrages réunis dans cette édition: Sylvie and Bruno, Sylvie and Bruno Concluded, A Tangled Tale, The Hunting of the Snark, Phantasmagoria and Other Opems et Three Sunsets and Other Poems. Bien qu'il soit très intéressant de lire ce genre d'œuvre pour savoir de quoi il en retourne exactement, tout ceci était trop insensé pour moi!

11 commentaires:

  1. Trop insensé pour moi je pense, je n'arriverais certainement pas au bout...

    Des opems, ce sont des poems encore plus insensés ? ;p

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    1. @Ksidra: Tout à fait, des "opems", je vais laisser cette faute de frappe qui va très bien avec cet article :D

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  2. Je m'inquiète un peu pour ma santé mentale - c'est faux, j'ai déjà perdu tout espoir - parce que tout ce "nonsense" et cette folie me donne quasiment envie de le tenter, alors que ce n'est clairement pas un Disney, ma porte d'entrée à moi aussi, qui m'a laissé un grand souvenir. Mais en français hein - le traducteurice a d'ailleurs dû bien s'amuser et perdre des cheveux.
    Les romans que tu n'as pas lu sont dans le même genre ? Lewis Carroll écrit toujours ainsi ?

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    1. @Baroona: Maiiiiiiis j'ai oublié de parler des traducteurs, honte à moi. Ça doit te rendre totalement zinzin ce genre de truc. Il faut être super créatif et adorer les mots pour s'en sortir. :D
      Les autres textes avaient l'air foufous aussi, mais je n'ai fait que survoler.

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  3. Je l'ai en anglais aussi, acheté une belle édition lors d'une visite en Angleterre. Par contre le jour où je m'y attaque j'aurai une version française à côté. Ca pourrait être amusant de voir à quel point le traducteur s'est arraché les cheveux :p

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    1. @Tigger Lilly: Génial, ce sera une belle expérience! À tout hasard: un copain m'a dit du bien de Guy Leclerc, qui a traduit cette version-ci: https://livre.fnac.com/a1109501/Lewis-Carroll-Les-Aventures-d-Alice-au-Pays-du-Merveilleux-Ailleurs#int=S:Derniers%20articles%20consult%C3%A9s|NonApplicable|NonApplicable|1109501|BL1|L1

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  4. C'est une très belle version que tu as là en tout cas ! J'ai lu ces deux romans il y a quelques années avec aussi le sentiment de passer un peu à côté.

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    1. @Shaya: J'adore ce genre de trouvaille de seconde main. On a parfois de belles surprises. Et je pense que ces livres ne sont pas pour tout le monde, même quand on les lit dans sa propre langue; l'essence reste fofolle...

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  5. Pour les avoir lu en français, je vais te rassurer, c'est assez insensé de manière générale (même avec l'aide des notes du traducteur qui se galère sur les jeux de mots xD). Je trouve que c'est le genre de texte surtout intéressant à lire parce qu'on y fait très souvent référence dans la littérature actuelle et que j'aime bien comprendre d'où viennent les références. Mais c'est pas forcément hyper satisfaisant à lire.

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    1. @Vert: Tout à fait, c'est un texte qui a beaucoup marqué. Grâce à mon dictionnaire anglais-anglais, j'ai même découvert une référence dans ma traduction actuelle, qui n'est pas du tout référencée...

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