Après l'Ours et le rossignol et la Fille dans la tour, place au dernier tome de la trilogie d'une nuit d'hiver de Katherine Arden! 😍
L'histoire reprend au lendemain de la fin du tome deux. Moscou est en piteux état, et, bien sûr, je ne peux pas vous dire pourquoi, sinon je vous révèle la fin du tome deux. Disons simplement cela, qu'elle est en piteux état, et que Vassia, notre protagoniste, y est grandement pour quelque chose. Elle a agi au mieux, évidemment, elle n'a pas mis Moscou dans cet état exprès. Mais c'est quand même un peu sa faute. Et même si personne ne le sait, quoi de plus pratique que d'avoir une sorcière en ville pour réunir la population mécontente et bouleversée? Rien, évidemment. Surtout pour l'odieux moine Konstantin. Eh oui, il est toujours là et il est toujours détestable, même s'il évolue dans ce roman...
Bref, Vassia finit en mauvaise posture, mais elle réussit à se libérer grâce à ses pouvoirs magiques, qu'elle découvre à peine, et s'enfuit dans la Minuit, une sorte de contrée magique, accessible à ceux qui savent qu'elle est là et invisible aux autres, où l'on peut voguer à travers toutes les minuits du monde. Elle pourra reprendre des forces à l'abri, découvrir la vérité sur ses origines et se mettre en quête du roi de l'hiver, Morozko...
Entre monde magique et Rus' réelle, Vassia rencontre de nouveaux personnages, tisse des alliances, prend des décisions difficiles et, toujours, est prête à payer de sa personne s'il le faut. C'est une véritable héroïne, au sens le plus noble du terme: la personne qui est prête à se sacrifier ou à prendre des risques pour elle-même, qui continue à aller de l'avant même quand elle n'a plus de forces. Alors, elle peut être un peu agaçante par moments, avec son côté tétu, mais c'est très léger, et en fait ça contribue en fait à en faire un être humain normal, juste une personne avec ses failles et ses sentiments et ses peurs et ses doutes et ses amours. Son frère Sasha, le moine guerrier, est également présent et est, lui aussi, très nuancé. Au final, comme je l'ai dit plus haut, même Konstantin évolue. Et même l'Ours, le borgne qui donne son nom au premier tome, se révèle plus subtil qu'on ne le croyait. Une chose est certaine: Katherine Arden sait créer ses personnages...
Des personnages riches, une magie subtile et puissante à la fois, un univers féérique à tomber, des chevaux sublimes, un message résolument positif... Et la cerise sur le gâteau: une fin dotée d'un souffle épique non négligeable... Et le tout, toujours porté par une belle traduction de Jacques Collin, qui a vraiment su trouver un ton qui colle à l'univers, avec une rédaction simple et soignée à la fois, dans laquelle les mots russes s'insèrent le plus naturellement du monde... Mais quel beau voyage, mes amis! Un vrai plaisir de lecture!
Allez donc voir ailleurs si cet hiver y est!
L'avis de Baroona
L'avis de Lhisbei
L'avis de Vert
L'avis de Yuyine