dimanche 16 avril 2023

Bilan du mot de l'année 2023: premier trimestre

J'ai oublié d'en parler lors de mon bilan de l'année 2022, mais j'ai eu une soudaine évidence en octobre dernier, à l'occasion de ma visite de l'expo sur Füssli au musée Jacquemart André: le mot de mon année 2023, ce serait "imaginaire".

J'ai découvert l'idée de choisir un mot pour guider son année, et non des résolutions, chez Florie Teller il y a quelques années. Je ne l'ai jamais appliqué, ayant plutôt été guidée par des mantras à l'époque où mon enseignante de yoga nous faisait travailler un mantra en début d'année. En 2015 ou 2016, par exemple, c'était "je vis. Je vis à cheval", une manière de m'ancrer dans les sensations du moment, surtout en équitation, et de m'ouvrir à une forme de plénitude. Une autre année, ça a été "j'ouvre ma gueule" – un programme que j'ai abandonné après trois semaines suite à une dispute avec une amie à qui j'ai osé dire quelque chose qui me pesait. 👀

En octobre 2022, donc, une évidence s'est imposée: IMAGINAIRE. L'expo Fussli m'a en effet rappelé une époque lointaine où je regardais des tas d'images de dragons, de licornes et de paysages inspirants et projetais immédiatement dessus toute une histoire et un ressenti. J'ai ressorti des cartes postales de ce type et retrouvé une image d'une statue vue dans un musée que j'avais visité à l'occasion d'un séjour chez un ami – un ami que j'ai énormément aimé, comme tant d'autres, et que je ne vois plus et qui me manque. Comme tant d'autres.

À défaut de retrouver tous ces gens que je regrette, je veux retrouver ces sources d'inspiration, me nourrir de jolies choses, ouvrir des portes pour l'écriture qui est revenue dans ma vie.

Alors, oui, je sais, il est IMPOSSIBLE de retrouver le regard de son adolescence. JE SAIS. Je n'ai plus quinze ans. JE SAIS. Mais entre l'adolescente que j'étais et cette adulte si décevante, qui ne rêve plus les yeux ouverts, qui ne guette plus les vampires dans les escalators (petite blague que personne ne comprendra, hihi!), il y peut-être quelque chose d'un peu mieux que la deuxième et de plus fidèle à la première.

Alors, j'ai collé des post-it dans mon agenda, pour, tous les trimestres, faire le bilan du mot imaginaire durant les trois mois écoulés.


Et me voilà aujourd'hui, avec un peu de retard, pour faire le bilan du premier trimestre 2023.

Ce bilan est tellement infime que j'ai d'abord décidé de ne pas le faire. Puis je me suis dit que si je ne faisais même pas le premier bilan de l'année, c'était vraiment fini, il n'y aurait aucune chance que ce mot oriente mon année ou tout du moins l'accompagne. Un début insignifiant, ce n'est pas nécessairement la preuve que la suite sera insignifiante aussi.

Donc, au premier trimestre:

- j'ai regardé une fois mes vieilles cartes postales inspirantes de fantasy;

- j'ai lu le hors-série de Beaux-Arts Magazine sur Füssli;

- j'ai lu Oraisons de Samantha Bailly l'esprit particulièrement ouvert, prête à me nourrir de l'œuvre de cette jeune femme qui a réussi à faire ce que je rêvais tant de faire quand j'avais cet âge-là. Le roman m'aurait plu quand même, mais j'ai abordé ma lecture avec plus de bienveillance et moins d'aigreur et de jalousie en l'insérant dans le grand monde des gens qui rêvent;

- j'ai aussi eu l'esprit plus ouvert pour lire L'Ombre du savoir perdu de James Islington, un roman que j'ai trouvé nul, fondamentalement (😂), mais que j'ai inséré dans cette démarche et qui m'a donné, à sa modeste mesure, un monde d'inspiration médiévale avec des châteaux et des quêtes.

Dans une moindre mesure, lire D'images et d'eau fraîche de Mona Chollet rentre aussi dans cette démarche, car je suis sensible aux images et à ce qu'elles nous apportent, aux mondes que les illustrateurs nous offrent.

Voilà. J'espère qu'il y aura plus de choses dans les mois à venir, mais si je ne notais pas ces petites choses pour les valoriser à mes propres yeux, c'était perdu d'avance. Et je ne veux plus que tout soit tout le temps perdu d'avance.

12 commentaires:

  1. "Et je ne veux plus que tout soit tout le temps perdu d'avance" : fais gaffe, cette phrase sonne positive, ça fait presque bizarre. 👀😇
    Vive l'imaginaire, vive les petits pas, vive les post-its !

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    1. @Baroona: Misère, je perds mon pessimisme cosmique historique, c'est dramatique! 😱
      Oui, vive les post-it, c'est vraiment la vie.

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  2. Mais c'est pas mal du tout. Déjà tu t'y tiens même si tu n'as pas fait autant que tu le voulais et puis je veux pas dire mais aborder L'ombre du savoir perdu avec l'esprit ouvert, c'est de l'abnégation qui mérite louange :D

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    1. @Tigger Lilly: Loooool!!! Merci pour cet éclat de rire!!

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  3. J'adore ta démarche. Et ces premiers points ne sont pas si insignifiants que ça je trouve, c'est même plutôt chouette !
    L'exposition Fussli avait l'air superbe.
    Je te souhaite de poursuivre dans ta lancée et je lirai tes prochains bilans avec plaisir 😊

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    1. @Ksidra: Merci!! 😊 Oui, l'expo sur Füssli était super. Même un dimanche après-midi avec trop de monde.

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  4. C'est une très chouette démarche en tout cas, je te souhaite plus d'imaginaire dans les prochains trimestres !

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  5. Mais enfin tu as lu 2 livres d'imaginaire c'est déjà un excellent bilan (même s'ils ne t'ont pas plu 🤣)

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    1. @Vert: À vrai dire, j'en ai lu quatre, mais les deux autres (Annihilation et Le silence de la cité) ne rentrent pas dans cette démarche-là, car ça ne me fait pas rêver de la même façon. Les mondes médiévaux, c'est le rêve ultime. 💖

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  6. "L'Ombre du savoir perdu de James Islington, un roman que j'ai trouvé nul, fondamentalement"
    uh uh uh, encore désolé !

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    1. @Xapur: Mais regarde, j'en ai tiré du bon!! Il y a une quête!!! 🤩

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