Un petit mot rapide sur Mon grain de sable (Il mio granello di sabbia) de Luciano Bolis, un livre italien très court (90 pages à peine dans l'édition Einaudi que j'ai entre les mains).
J'ai quelques retenues du point de vue stylistique, car je n'ai pas trop apprécié comment écrit cette personne (il fait preuve d'un détachement étrange et même d'un vague humour déplacé). Mais c'est une lecture assez saisissante, puisqu'il s'agit du récit autobiographique de son arrestation par les brigades fascistes à Gênes (ma ville!) en février 1945. Luciano Bolis faisait partie de la Résistance -- il était partisan -- et il a été torturé afin d'en soutirer des informations. Pourvu de ne pas céder à la douleur et de ne pas trahir ses compagnons, il s'est ouvert les poignets et la gorge tout seul à la lame de rasoir, en rouvrant les plaies à la main quand le sang ne coulait plus et que la lame était perdue quelque part dans sa gorge. Âmes sensibles s'abstenir: ce passage est franchement perturbant! Mais on ne peut qu'admirer la volonté et le courage de cet homme.
Suite à un double miracle (il n'est pas mort malgré ses blessures et les partisans ont pu le faire évader de son hôpital), il s'en est sorti et a vécu jusqu'en 1993. Il a d'ailleurs épousé l'infirmière grâce à laquelle il a pu reprendre contact avec les partisans malgré la surveillance des chemises noires, qui étaient bien décidées à le faire parler dès qu'il serait suffisamment guéri.
D'une manière plus générale, ce récit fait aussi réfléchir sur les plus bas instincts humains, à qui le régime fasciste (et tous les régimes reposant sur la force brute et la terreur) avait donné carte blanche...
Mon grain de sable est disponible en France chez 10/18, dans la traduction de Monique Baccelli.
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