samedi 20 octobre 2012

Le Vent de la plaine (1960)

Le Vent de la plaine (The Unforgiven) est un western de John Huston qui a confirmé ma passion pour ce réalisateur après trois films que j'avais trouvés bons, certes, mais moins intéressants (Le Trésor de la Sierra Madre [1948], The African Queen [1951] et Dieu seul le sait [1957]).


L'histoire: Rachel (Audrey Hepburn) a été adoptée quand elle était toute petite. Elle a grandi avec la veuve Zacchary et ses trois garçons, Ben (Burt Lancaster), Cash et Andy. C'est une jeune femme indépendante et décidée et une cavalière émérite, qui envisage d'épouser un de leurs jeunes voisins. Tout bascule lorsqu'un vagabond arrive dans la région et commence à faire circuler des rumeurs à son sujet: il soutient qu'elle n'est pas blanche, mais indienne.

Ce film est un western "intelligent" si on le compare aux films très convenus de l'époque, puisqu'il aborde un sujet extrêmement rare au cinéma américain: le racisme contre les Indiens (ici, les Kiowas). À partir du moment où Rachel est accusée d'être une Kiowa, sa vie au sein de la communauté blanche est fichue. Le film prend bien le temps de présenter les personnages et de poser le décor et il se passe quasiment une heure avant que l'action à proprement parler ne commence, une chose que j'apprécie beaucoup (j'aime bien les films qui prennent leur temps) (même si j'aime aussi les grosses productions comme Transformers héhé). Dommage que la fin, elle, soit très convenue! Apparemment, John Huston a dû se battre contre son studio de production pour faire un film intellectuel ne correspondant pas aux sorties commerciales de l'époque, et je crains que le studio ne l'ait emporté pendant la dernière demi-heure.

Un point positif pour les amateurs de chevaux: Pour une fois, c'est un film assez réaliste. Évidemment, Rachel possède un étalon gris (que tout le monde définit blanc) super rapide avec lequel elle a une relation unique, et il y a quelques cascades exagérées, mais sinon les chevaux sont vraiment typés "chevaux de travail de ranch". C'est des petits chevaux de type quarter horse avec le poil en mauvais état et une tête sympa. :) Une mention spéciale pour la course poursuite pendant laquelle un cow-boy prend quatre chevaux à cru pour rattraper le vagabond, qui a volé l'étalon super-rapide de l'héroïne, et passe de l'un à l'autre --toujours au galop-- au fur et à mesure que le cheval qu'il monte fatigue.

LE cheval!

D'une manière générale, je trouve que John Huston traite très justement ses personnages. Même si la manière de jouer semble maintenant un peu théâtrale, il arrive à poser des personnages crédibles et subtils en peu de plans. Audrey Hepburn est superbe de jeunesse et de fraîcheur et le vagabond est bien inquiétant. J'ai beaucoup aimé Burt Lancaster aussi: il a le rôle de l'homme viril, mais il le tient avec sobriété!


Par contre, n'allez pas regarder la bande-annonce de l'époque, elle ne rend vraiment pas justice au film...

D'autres films de John Huston dont j'ai déjà parlé en long, en large et en travers

2 commentaires:

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