lundi 14 juillet 2014

UGC Culte : Sur la route de Madison (1995)

Les belles découvertes continuent avec UGC Culte, qui me permet de combler quelques lacunes tout en passant de très bons moments au cinéma et en découvrant de vieux films dans les conditions idéales. Sur la route de Madison, film de Clint Eastwood, m'a semblé confirmer le statut de monstre sacré de ce célèbre réalisateur. Une note positive que j'ai trouvée la bienvenue après un Jersey Boys tout à fait raplapla.


Avec une Meryl Streep au sommet de sa forme, comme toujours, ce film est une belle histoire d'amour passionnel comme je ne les aime pas, mais qui sait aller au-delà et proposer un début de réflexion sur d'autres thèmes: ce que nous voulons faire de notre vie, la perception et le rôle de la femme dans le milieu rural, l'héritage de nos parents, le désir féminin. Ce dernier thème est d'ailleurs présenté à la fois avec réalisme et pudeur et c'est suffisamment rare pour être souligné.


Francesca, une émigrée italienne vivant dans une ferme perdue dans l'Iowa, rencontre un photographe de passage dans le county de Madison pour réaliser un reportage sur les ponts couverts. Pendant les quelques jours d'absence de son mari et de ses deux enfants, elle va vivre l'amour fou et absolu et passer des heures inoubliables avec ce Robert Kincaid qui a voyagé partout dans le monde. À sa mort, elle laisse le récit de cette parenthèse passionnelle à ses enfants, qui vont découvrir des faits dont ils ne soupçonnaient pas l'existence et revoir l'image qu'ils avaient de leur mère, et par là de toute leur vie.

Sur la route de Madison prend son temps pour poser ses personnages et montrer comment naît la relation entre eux et je pense que c'est ce qui lui donne sa force. Cela lui permet de montrer quelque chose de très subtil et de souligner les réactions que cette histoire a sur les deux enfants, âgés d'une quarantaine d'années, qui découvrent soudain que leur femme a aimé un autre homme. Le questionnement sur ce que les parents laissent de vrai à leurs enfants est vraiment intéressant.

Ces quatre jours en dehors du temps m'ont semblé ressembler au pont couvert que Robert est venu photographier: ils vont d'une rive à l'autre, mais ils sont entièrement coupés du monde et personne ne peut voir ce qu'il s'y passe.

La réalisation est plutôt irréprochable (j'ai juste été gênée par l'abondance de passages larmoyants au piano), mais ce sont surtout les deux acteurs principaux qui sont exceptionnels. Je crois qu'il est inutile de s'attarder sur Meryl Streep, qui est de toute façon toujours exceptionnelle, et je soulignerai donc seulement le côté force tranquille de Clint Eastwood, qui est vraiment très bon. Et très classe même en bretelles, avouons-le.


Une des scènes finales, sous la pluie devant l'épicerie du coin, est sublime et pleine de tension et de tristesse. Je dois avouer que je me suis mise à pleurer à ce moment-là et que j'ai continué jusqu'au générique de fin. C'est devenu assez rare que je pleure sérieusement face à de nouveaux films (récemment, seuls Le Monde de Charlie, Jappeloup et Gatsby m'ont arraché une petite larme), mais ces quelques instants où tout se joue m'ont vraiment touchée.

Un film à voir, lecteurs adorés.


"The old dreams were good dreams.
They didn't work out, but I'm glad I had them."

2 commentaires:

  1. Ah oui, la scène à la fin, dans le camion, je craque à chaque fois!

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  2. C'est vraiment une scène très particulière pleine de tension et d'émotion à la fois.

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