vendredi 10 mai 2019

The Will and the Deed (1960)

Ellis Peters, de son vrai nom Edith Pargeter, était une auteure (autrice...) britannique de policiers surtout connue pour les enquêtes de Cadfael, un moine bénédictin du XIIe siècle, qui ont été adaptées en série télévisée avec Derek Jacobi dans le rôle-titre. Je vous ai parlé d'un de ses livres il y a deux ans ici. Au détour des trouvailles d'occasion, je suis tombée sur cette enquête contemporaine, qui n'a rien à voir avec Cadfael (même si la couverture peut s'avérer trompeuse avec ce côté "manuscrit"...).


Au retour de l'enterrement d'une célèbre cantatrice, un groupe de Britanniques se retrouve coincé dans un petit village de montagne autrichien, totalement coupé du monde en raison des fortes chutes de neige. Autant lire tout de suite le testament de la diva, sans attendre d'être de retour à Londres. Malheureusement, la lecture qu'en fait l'avocat n'est pas pour plaire à tout le monde: la fortune de la décédée n'ira pas à sa famille mais à son vieil ami Richard, avec lequel elle a chanté pendant des années. Bien sûr, ledit Richard est retrouvé mort quelques heures plus tard, ce qui nous laisse cinq suspects qui avaient à gagner gros, étant donné que la fortune leur reviendrait si Richard mourait sans laisser, à son tour, de testament.

Bref, vous l'aurez compris, ce roman est un whodunnit, un genre que j'adore. Donc, j'étais ferrée. Malgré des conditions de lecture défavorables dues au manque de temps, j'ai apprécié, comme toujours, de recueillir les indices et de peser le pour et le contre pour savoir qui, de l'assistante, la nièce odieuse, le neveu réservé, le docteur aux nerfs d'acier ou l'agent de longue date avait décidé d'empoisonner le pauvre Richard, un vieux monsieur écrasé de chagrin, pourvu de mettre la main sur quelques dizaines de milliers de livres. Je n'ai pas vu venir certaines choses, notamment un pari extrêmement risqué de Susan, l'assistante, et j'ai plutôt bien marché, dans le sens que j'ai cru sans me poser aucune question à quelque chose que l'assassin a voulu me faire croire. J'ai aussi apprécié la touche émotionnelle et humaine qui caractérisait les réflexions de Susan et Laurence (le neveu) et qui les a rendus très crédibles et réels.

Toutefois, j'ai failli identifier l'assassin très vite à cause d'un indice gigantesque, tellement gigantesque que j'ai cru qu'il s'agissait d'une fausse piste (d'où le fait que j'ai failli l'identifier). Mais non, pas de fausse piste, c'était bien lui. J'ai fait exactement le même reproche à The Confession of Brother Haluin et je me demande si c'est une faiblesse d'Ellis Peters, du coup. Un autre critique concerne l'énormité scénaristique qui permet aux personnages de débarquer dans le patelin de montagne où a lieu le meurtre: ils ont un accident d'avion. Et sans le moindre blessé, en plus. 😀

Ces réserves ne m'empêcheront pas de relire la dame au fur et à mesure de mes trouvailles d'occasion, d'autant plus que je trouve que ces poches usés par le temps vont très bien avec l'atmosphère du roman policier britannique...

13 commentaires:

  1. J'allais justement demander comment ils avaient pu se retrouver dans cette situation de départ. C'est pas hyper sympa de prévoir mes commentaires ! =P
    Pour l'extrêmement peu de policiers que je lis, je me passerai de celui-ci, le fait de globalement trouver l'assassin rapidement c'est quand même assez "énervant". ^^

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    1. @Baroona: Héhé. Tes commentaires sont pourtant imprévisibles et toujours joliment tournés. Oui, si tu ne lis pas beaucoup de policiers, mieux vaut ne pas privilégier celui-ci.

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  2. Un accident d'avion ? Mais c'est pas plus simple une panne d'essence un dimanche xD ?

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  3. Une adepte d'Agatha Christie l'autrice? Bon apparemment un brin moins finie d'après ton avis.
    Et puis c'est bien moi ça, de voir un indice gros comme une maison et de me dire "pfft trop évident" et donc de le mettre de côté... jusqu'à ce que ^^

    M'enfin si ça reste amusant why not? :)

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    1. @Ite: Je ne sais pas si elle en était adepte, mais en tout cas c'est clairement le même genre: enquête feutrée dans un milieu très aisé! Et malgré les faiblesses dont j'ai parlé, ça reste amusant, oui :)

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  4. Ok intéressant mais si je mets au policier classique ce sera avec Agatha Christie que j'ai un peu lue quand j'étais gamine.

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    1. Ton lien ne fonctionne pas il renvoie sur l'admin de blogger (pas le tien, le mien du coup :p)

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    2. @Tigger Lilly: Je recommande plutôt Christie, en effet! Merci pour le lien, c'est corrigé! :D

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  5. Clairement, cette couverture invite à penser que ce roman se passe encore au Moyen-Âge. Sûrement une manière de surfer sur la notoriété de sa série à succès (à laquelle je n'ai jamais accrochée, cela dit).

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    1. @Lili: Je me souviens que tu n'avais pas aimé la série, en effet. (Moi, j'ai adoré! ^^)

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  6. Mmh, du polar, chouette, notons vite ça, ça peut carrément me tenter.

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    1. @Shaya: Si tu aimes les ambiances aisées et policées, c'est parfait, même si je conseille plutôt Agatha Christie et P.D. James.

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