Chronique express!
Mussolini, Lénine, Staline, Salazar, Bokassa, Mao et Hitler: ils sont entrés dans l'histoire pour de bien mauvaises raisons. Mais tous ces dictateurs ont été accompagnés par des femmes restées plus anonymes. C'est à ces figures de l'ombre que Diane Ducret a consacré ce livre passionnant. Chaque partie brosse le portrait des trois ou quatre femmes les plus importantes dans le parcours de chaque dictateur – du point de vue amoureux ou semi-amoureux uniquement: il ne s'agit pas d'étudier ses relations avec ses sœurs ou sa mère.
On découvre ainsi que la première relation sexuelle non tarifée de Mussolini fut un viol et qu'il dut une bonne partie de son succès à une femme cultivée qui le "dégrossit" pour exploiter son potentiel d'orateur; que Mao ne se lavait pas parce qu'il se nettoyait "dans le corps des femmes"; que le premier amour d'Hitler était purement platonique, à tel point que la jeune fille aimée n'en a pas eu connaissance; que Salazar a entretenu une assez longue relation avec une journaliste française... Entre anecdotes, amours tragiques, trahisons multiples, exploitation éhontée, les figures masculines n'imposent décidément pas plus le respect pour leurs liaisons que pour leur politique. Mais, comme toujours quand on étudie la petite histoire de personnes prises dans la grande Histoire avec une majuscule, il y a quelque chose de plus terre-à-terre dans ces portraits, de plus "humain". Ces femmes ont eu des parcours uniques, tant à cause de leur époque que de leur proximité avec ces hommes situés au plus haut niveau, et c'est passionnant que de les rencontrer. Même Elena Ceausescu, qui dispose d'un chapitre entier et qui fait un peu froid dans le dos quand on voit l'horrible politique sexiste qu'elle a appliquée en Roumanie avec son mari...
Allez donc voir ailleurs sur ce blog si Diane Ducret y est déjà
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