Dans un univers clairement inspiré de l'Italie de la Renaissance, et
plus précisément de Florence, la jeune Bianca aimerait en savoir un peu
plus sur l'homme qu'elle va épouser. Sa marraine lui révèle alors que
les femmes de leur famille se transmettent de génération en génération
une peau d'homme. Une fois la peau enfilée, le corps de Bianca devient
celui d'un garçon. La solution idéale pour approcher son futur époux.
Puis l'amour éclôt... Entre hommes... Et quand le mariage est célébré,
Bianca partage le lit d'un homme qui n'a aucune envie d'elle et qui
pense constamment à un autre. Un autre qui est Bianca, donc, mais en
homme. Épineux problème! Jolie bande dessinée colorée et joyeuse, Peau
d'homme est très agréable à lire et aborde de front la condition
féminine sur fond d'obscurantisme, le frère de Bianca étant clairement
inspiré de Savonarola, mais avec une légèreté très agréable. C'est un beau succès en librairie et c'est mérité.
Éditeur: Glénat
Brina et la bande du soleil félin de Giorgio Salati et Christian Cornia (2020)
La jolie histoire de Brina, une chatte domestique qui quitte sa famille
humaine pour rejoindre une bande de chats vivant en liberté dans les
montagnes. Au final, c'est plutôt l'histoire de son retour à la maison
et de la réalisation que la liberté n'est pas forcément où on le croit.
Si cette BD ne révolutionne rien, elle est jolie et touchante et plaira
sûrement à une jeune public. L'amatrice de chats que je suis a été
conquise.
Éditeur: Paquet
Traduit de l'italien par Roma Paris London (heuh??)
La Diagonale des fous de Fabrice Cifré, Guillaume Albin et Cyril Vincent (2019)
Une
belle bande dessinée sur le grand raid de la Réunion, une course de
folie qui couvre entre 160 et 170 km et entre 9 000 et 10 000 mètres de
dénivelé en deux ou trois jours. On suit quatre personnages embarqués dans ce défi quasiment
surhumain, mais l'histoire est essentiellement centrée sur l'un d'eux,
Émile. Entre épuisement, blessures, hallucinations de fatigue et terrain
accidenté, la course porte vraiment bien son nom: il faut être fou pour s'y engager! Mais les paysages et le dépassement de soi font
rêver, tandis que l'entraide entre participants fait chaud au cœur.
Éditeur: UltraBD (avec un financement sur Ulule)
Le Cycle des épées de Howard Chaykin, Mike Mignola, Al Williamson et Sherilyn Van Valkenburgh (1991)
J'ai
eu beaucoup de mal à rentrer dans cette bande dessinée en sept
chapitres, qui est une adaptation du Cycle des épées de Fritz Leiber,
les aventures de Fafhrd et du Souricier gris. Certaines cases m'ont
semblé hideuses et j'ai eu du mal à comprendre les enchaînements de
certaines répliques ou actions (sérieux, des gens déplacent un gros
pavillon de jardin en pierre en le portant sur leur dos?!?). Par contre,
j'ai adoré l'univers, comme je m'y attendais: ruelles sombres,
puissances malfaisantes, ruines abandonnées dans le désert, combats à
l'épée... Si je n'avais pas su que c'était une adaptation de Leiber,
j'aurais pensé à un pastiche de Howard. Il faut tellement que je lise
les bouquins! 🤩 Voir aussi l'avis de Xapur sur Bulles et onomatopées.
Éditeur: Delcourt
Traduit de l'anglais par Anne Capuron
Marvel Icons hors-série n°1: Ragnarok de Michael Avol Oeming, Daniel Berman et Andrea Divito (2004)
Un
comic recommandé par mon homme, grand amateur du genre. Ce volume
réunit les épisodes 81 à 85 de Thor Vol. 2 en anglais et constitue une
histoire complète – à ceci près qu'il y a eu 80 épisodes avant, quoi,
sans même parler de Thor Vol. 1, qui existe certainement si on est ici
dans le Vol. 2. Disons que vous pouvez monter dans le train en marche à
ce stade...
Comme l'indique le titre, on cause ici de Ragnarok. Ayant
réussi à forger des marteaux aussi puissants que Mjolnir, Loki attaque
Asgard, tue tout le monde et ravage les Neuf Royaumes. Thor fait appel à
Iron Man et Captain America pour riposter, puis décide de combattre
seul avec les quelques survivants de son peuple afin de ne pas impliquer
la Terre. S'ensuivent quelques combats, un long passage mystique dans
l'au-delà et une décision radicale: anéantir Asgard pour de bon afin de
mettre fin à l'éternel cycle de recommencement voulu par de mystérieux
dieux se nourrissant de la mort répétée d'Asgard à chaque Ragnarok. Très
franchement, je n'ai pas bien compris tout ce passage, à commencer par
l'identité de ces dieux malveillants, et je n'ai pas aimé le dessin, qui
est très chargé et dont j'ai du mal à comprendre l'enchaînement de case
en case. Sans compter que les corps bodybuildés des hommes et les
nichons gigantesques des femmes donnent l'impression de lire un produit
visant des adolescents en rut. Mais c'était intéressant de voir quelques
personnages des films Marvel en vrai (Loki est méconnaissable, la
version filmique n'a rien à voir), et puis la fin est tout de même assez
culottée puisque Thor semble mourir à son tour. Je dis bien "semble",
car le personnage a eu droit à d'autres comics depuis...
Éditeur: Marvel France avec/chez Panini
Traduit de l'anglais par G. Coulomb
Chat-Bouboule 4. Fat and Furious de Nathalie Jomard (2020)
Le
quatrième tome de Chat-Bouboule m'a fait pisser de rire. C'est simple,
rien qu'en lisant le titre "Fat and furious" et en voyant la couverture,
je me tordais de rire. Bouboule a un gros ventre et il est tellement,
tellement drôle. Du coup, j'ai relu les tomes 1 à 3, dont j'ai
brièvement parlé ici et ici.
Éditeur: Michel Lafon
Carbone et silicium de Matthieu Bablet (2020)
L'auteur d'Adrastée et de Shrangri-La
revient avec une bande-dessinée superbe sur deux intelligences
artificielles "se réincarnant" dans un nouvel androïde à chaque fois que
le précédent arrive à la fin de son cycle de vie. Les couleurs sont
somptueuses, comme dans les précédents albums de Mathieu Bablet que j'ai lus, les
dessins – même si je n'aime pas l'aspect tremblotant du trait – sont
limpides dans leur mise en scène et la transmission des informations. En
abordant une multitude de thématiques d'actualité, Matthieu Bablet nous
donne un voir un monde en delinquescence, un environnement exangue, une
humanité en pleine implosion. L'avenir n'est guère enviable et fait
froid dans le dos tellement il est, sous nombre d'aspects, plausible.
Difficile de dire que j'ai aimé cette BD tellement les thématiques sont
dures – et la très courte apparition d'un chien m'a bouleversée, comme
certaines planches de Shangri-La qui me hantent encore –, mais il s'en
dégage néanmoins une forme d'espoir et de sérénité et c'est un ouvrage
hors du commun à ne pas laisser passer. La postface d'Alain Damasio, en
revanche, est pédante et opaque, ou plutôt franchement incompréhensible.
😂 Écoutez plutôt la rencontre avec Mathieu Bablet dans le podcast C'est plus que de la SF.
Éditeur: Ankama Éditions
On parle beaucoup de Peau d'homme, faudrait que je la lise. Carbone et Silicium aussi d'ailleurs XD
RépondreSupprimer@Tigger Lilly: Oui, tu adoreras Carbone et Silicium à mon avis. Peau d'homme me semble moins marquante, mais tu devrais apprécier aussi.
SupprimerMerci pour la mention.
RépondreSupprimerEt je te confirme que Thor a eu pas mal d'aventures depuis^^
@Xapur: De rien, c'est tout naturel vu que tu m'as fait découvrir la BD! 🙂 Sinon je pense que le concept de décès est très relatif dans les comics...
SupprimerPeu de chats en proportion, mais des chats de qualité. ^^
RépondreSupprimer"Peau d'homme" et "Carbone & Silicium" seront lus un jour de mon côté, c'est certain.
"La Diagonale des fous" conte la course de vrais concurrents j'imagine ?
@Baroona: Très bien dit, Baroona.
SupprimerAlors, si j'ai bien suivi, La Diagonale des fous ne parle pas de vrais concurrents, mais est écrite par de vrais concurrents. Ils se sont inspiré de leurs participations pour mettre en scène des personnages fictifs.
Hum, ok, merci de l'info. C'est un poil moins tentant du coup.
SupprimerLe Bablet et Peau d'homme m'intéressent pour le coup ^^ ils sont notés dans un coin !
RépondreSupprimer@Shaya: Ce sont les deux BD qui se détachent nettement ce trimestre. Carbone et Silicium, surtout – elle est pratiquement d'intérêt public.
SupprimerJe note Peau d'homme, il a l'air intriguant. Et j'avais déjà repéré Carbone et Silicium.
RépondreSupprimerPour Fritz Leiber je m'étonne que tu n'en aies jamais lu, c'est vraiment dans la même veine que Howard dans mon souvenir.
@Vert: Comme TG, je pense que tu apprécieras Peau d'homme, mais c'est surtout Carbone et Silicium que tu dois lire! Elle est hors-normes.
SupprimerMais moi aussi ça m'étonne de n'avoir jamais lu Fritz Leiber!! Ça me tue, même!! Qu'est-ce que j'ai foutu les 35 dernières années, sérieux?!?
Tu râlais sur la qualité de la relecture et de la mise en page chez Actes Sud probablement ;p
Supprimer@Vert: Je ris 😂😂
SupprimerIl faut que je lise Carbone et silicium de Matthieu Bablet, surtout car il y a un chien.
RépondreSupprimer@Le chien: Oh. Euh. Comment dire. J'ai bien dit que cette "courte apparition [...] m'a bouleversée". Ce n'est pas joyeux, tu vois.
SupprimerOuh génial bds miam miam.
RépondreSupprimerCarbone et Silicium, obligé que je l'acquiers et le lise.
J'aime bien le trait de Bablet, à voir les tonalités de cette bd ^^
Peau d'homme, intrigante cette histoire et curieuse de savoir ce qu'il advient.
Chat bouboule : :D difficile de ne pas rire aux bêtises de ce chat et sa maîtresse. Forcément en tant que propriétaires de chat(s) on s'identifie hein :)
Le reste... à voir. Déjà faudrait que je lise les comics dans ma bibli perso...
@Ite: Oh, tu vas adorer, Carbone et Silicium. Enfin, en grinçants des dentsparce que ce n'est pas gai, mais c'est un titre remarquable.
SupprimerHéhé Bouboule est irrésistible!!