Alors qu'ils dérivent sur une embarcation de fortune après le naufrage de leur navire, Ismaël, un naturaliste en provenance de Rome, et ses deux compagnons sont recueillis à bord du Player Killer, un sous-marin en mesure de naviguer dans les eaux ultra polluées de la mer chimique. Le capitaine, Jonathan, est un personnage haut en couleurs, avec une verve formidable et des pratiques de management pour le moins cheloues – ainsi, le vendredi est consacré au sexe afin de désarmorcer les tensions au sein de l'équipage confiné dans un espace limité.
Dans une grotte du sud de la France, Alba recouvre les parois de dessins représentant les savoirs de l'humanité, qui ne survivent que chez les Graffeurs, clan dont elle est la dernière représentante. Mais un jour, elle est enlevée par des hommes qui la ramènent à Rome, un des derniers bastons de la civilisation et siège de la Métareine.
La narration des Flibustiers de la mer chimique de Marguerite Imbert alterne entre ces deux points de vue, tous deux à la première personne, dans un ton déjanté tout à fait carastéristique. C'est enlevé, piquant, ultra ironique, blindé de références culturelles qui viennent d'un monde disparu et ressortent dans le désordre. C'est là qu'est la grande originalité de ce roman. C'est super drôle. C'est aussi peu forcé au début, selon moi, notamment dans les passages avec Alba, un personnage ultra imbu d'elle-même que je n'ai pas pu encadrer. Mais c'est réellement drôle.
— Venez donc m'éclairer. Plusieurs rangées de dents, ça pourrait être un requin, non ?— Euh… un requin a l’air libre ? Je dirai improbable mais je peux toujours me lourder…— Que vous êtes étroit d’esprit pour un naturaliste ! Il a pu muter et développer ces trucs là… les poumons de poisson…— Les branchies.— Voilà, pour que ça respire de l’air. Et avant de me parler de trucs improbables, je vous rappelle que j’ai trois calmars géants toxicomanes à mon service.
En parallèle, l'intrigue est conduite d'une main de maîtresse, avec des informations distillées au compte-gouttes jusqu'à ce que tout s'assemble à la fin. Pour ma part, je suis passée à côté d'un élément secondaire (voire tertiaire, si ce n'est quaternaire) parce que je ne connaissais pas la signification du mot appeau et que je n'ai pas pris la peine de vérifier, comme une idiote, mais je suis certaine que cet élément-là est aussi bien imbriqué que les autres dans l'ensemble.
Un post-apo drôle et des personnages plus ou moins disjonctés dans une Terre tellement ravagée qu'elle en devient méconnaissable: le voyage à bord du Player Killer a été des plus agréables, et j'en garderai longtemps l'image du capitaine Jonathan qui fait du roller dans les couloirs.
Le petit truc en plus que vous devez absolument savoir
J'ai lu un chapitre de ce roman en compagnie d'une jument que j'aime.
Allez donc voir ailleurs si ces flibustiers y sont!
L'avis de Shaya
L'avis de Tigger Lilly
Je trouve ça épatant que tout le monde trouve ce livre drôle alors que l'humour à l'écrit c'est quand même l'une des choses les plus difficiles, encore plus pour que ça fonctionne sur le plus grand nombre. Ça en fait vraiment un livre post-appeau de grande qualité.
RépondreSupprimerjeu de mots de l'année 👏
Supprimer😂 👏
Supprimer@Baroona: Bravo. Bravo. Exceptionnel. Je me prosterne.
SupprimerOui mais pourquoi ce livre ?
RépondreSupprimer@Tigger Lilly: Parce qu'on me l'a offert 😊
SupprimerCe n'est ma foi pas une mauvaise raison, pour autant qu'il puisse y avoir une mauvaise raison de lire un livre :p
SupprimerJe te rassure je n'étais même plus sûre de ce qu'était un appeau exactement...
RépondreSupprimerJe me laisserai peut être tentée s'il croise mon chemin, ou si je tombe dessus à la bibli...
@Ksidra: J'espère que tu apprécieras la plongée dans ces mers chimiques 😊
SupprimerEt bien moi je connais les appeaux (c'est ça d'avoir grandi à la montagne 😁) mais vu que je n'ai pas prévu de lire ce livre ça ne va pas me servir beaucoup 🤣
RépondreSupprimer@Vert: Ah, dommage, je pense que ça te ferait bien marrer!! Et tu possèdes déjà un mot de vocabulaire pour suivre une des intrigues!
SupprimerJe crois bien ne pas savoir non plus ce que c'est un appeau... C'est chouette si le roman t'a plu !
RépondreSupprimer@Shaya: Mince, tu as dû rater un truc aussi alors 😅 Heureusement, c'est très mineur dans l'intrigue!
SupprimerTu as été bien inspirée : le roman vient tout juste de recevoir le Grand Prix de l'Imaginaire !
RépondreSupprimerBravo pour ta prescience. :D
Et tu me donnes, comme tant d'autres chroniques, envie de le lire. ;)
@Lorhkan: Trop fort! Je suis ravie pour l'autrice. C'est mérité, je trouve (même si, en réalité, je n'ai pas lu les autres livres en jeu et ne sais donc pas s'il est meilleur ou non 😂😂). Je suis sûre que tu apprécieras la plongée, toi aussi...
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