Après la mort de ses parents, Philip Ashley est élevé par son cousin Ambroise Ashley, célibataire endurci. Les deux hommes vivent dans une grande et belle demeure des Cornouailles, dont le personnel est entièrement masculin. Hélas, la santé d'Ambroise décline et le médecin lui recommande de changer de climat. Ambroise part donc en Italie une partie de l'année. Mais un jour, il annonce dans ses lettres qu'il a rencontré une femme, une Italo-anglaise liée de loin à leur famille... Puis qu'il l'épouse!! Philip tombe des nues et développe une violente jalousie envers cette inconnue, cette Rachel qui a rompu son lien privilégié avec Ambroise.
Puis le ton des lettres d'Ambroise change. Rachel devient une figure mystérieuse et fourbe, indigne de confiance, et Ambroise va jusqu'à l'accuser d'essayer de le tuer... Après avoir reçu une lettre particulièrement inquiétante, Philip se précipite en Toscane – un voyage qui prend pas moins de trois semaines à l'époque, avant les transports modernes – mais il arrive trop tard: Ambroise est mort, et Rachel a disparu dans la nature.
Le cœur brisé, plus plein de haine que jamais envers cette femme honnie, Philipp repart en Angleterre. Et là, quelque temps plus tard, Rachel, la veuve éplorée, débarque.
À partir de là, Daphnée du Maurier développe une histoire plein de mystère comme elle en a le secret. Rachel est charmante, adorable même. Elle semble sincèrement peinée par le décès d'Ambroise et elle ne réclame pas le moindre sou, acceptant sans un murmure que feu son mari ne lui ait rien laissé dans son testament. Elle se rapproche de Philip, qui est totalement sous le charme, mais sans jamais profiter de lui. Alors, pourquoi Ambroise, après l'avoir épousée, l'a-t-il soupçonnée du pire?
Il vous faudra lire ce roman brillant pour percer l'énigme – ou essayer. Pour ma part, je l'ai dévoré en faisant de mon mieux pour prêter attention au moindre détail, dans l'espoir de trouver la bonne interprétation, et si la fin ne m'a pas bluffée comme celle de Rebecca, j'ai néanmoins trouvé l'ensemble excellent et mené d'une main de maîtresse. Le seul petit bémol, c'est que Philip est impulsif et parfois agaçant, d'autant qu'il est le narrateur et est donc omniprésent.
Daphnée du Maurier était vraiment une grande écrivaine! Elle écrivait merveilleusement bien et savait créer des personnages complexes, pleins de couches et de contradictions. Quant à la vie à la Downton Abbey dans une riche maison des Cornouailles, c'est tout simplement à tomber...
Livres de l'autrice déjà chroniqués sur ce blog
L'auberge de la Jamaïque (1936)
Rebecca (1938) (adapté en 1940 par Alfred Hitchcock)
Le fait qu'il épouse sa cousine ne m'a pas surpris, par contre je n'avais pas vu venir le meurtre et que ça tourne au thriller. Ça donne presque envie de connaitre le fin mot de l'histoire. ^^
RépondreSupprimer"prêter attention au moindre détail, dans l'espoir de trouver la bonne interprétation" : et au final, c'était possible de deviner avant la conclusion, les indices étaient bien présents ?
@Baroona: "c'était possible de deviner avant la conclusion" --> Je vais faire jouer mon droit de non réponse à ta question pour préserver le mystère. 😇
SupprimerCa a l'air trop bien. Il faut vraiment que je lise Daphné du Maurier.
RépondreSupprimer@Tigger Lilly: Ouiiiii! Rebecca!!! 😍😍
SupprimerBon ben, encore un livre à lire pour moi !
RépondreSupprimer@Shaya: Ouiiiii! J'espère que tu y viendras!!!
SupprimerJe ne connais pas du tout cette autrice ! J'étais surprise qu'elle soit britannique, son nom sonne très français.
RépondreSupprimerJe me le note pour le futur (parce que Rebecca est quand même un énorme pavé...)
@Ksidra: Oui, elle a un nom très français; je me demande s'il n'y a pas un ancêtre français quelque part dans sa généalogie. Ce que je trouve extraordinaire, c'est que c'est un nom hyper élégant, à l'image de son écriture.
SupprimerIntéressant, un jour peut-être...
RépondreSupprimer@Vert: J'espère que tu y viendras 😍
Supprimer