Avant de passer aux traditionnels bilans de fin d'année, place au dernier récapitulatif des bandes dessinées du trimestre.
Inhumain de Valérie Mangin et Denis Bajram (scénario) et Thibaud de Rochebrune (dessin) (2020)
C'est l'interview des deux scénaristes dans le podcast C'est plus que de la SF qui m'a donné envie de lire cette BD. Je n'ai malheureusement pas été séduite, sans trop savoir pourquoi. Il y a certes un grand nombre d'éléments intéressants et des couleurs sublimes, mais ça n'a pas pris. Les actions s'enchaînaient peut-être un peu vite par moment, le questionnement final m'a semblé manquer de profondeur... Je suis bien en peine de m'expliquer.
Éditeur: Dupuis
Sous les arbres. Tome 1: L'Automne de monsieur Grumpf et tome 2: Le Frisson de l'hiver de Dav (2020)
Deux albums d'une mignonnerie à tomber. Le premier parle d'un blaireau qui essaye de balayer les feuilles devant sa maison à l'automne, le deuxième d'un renard aux prises avec une écharpe récalcitrante en plein hiver. Je suppose que le public ciblé a moins de sept ans mais j'a-do-re et j'attends avec impatience le printemps et l'été.
Éditeur: Éditions de la Gouttière
Robilar ou le maistre chat. Tome 1: Maou!! de David Chauvel (scénario), Sylvain Guinebaud (dessin) et Lou (couleur) (2020)
Robilar est un gros matou aristocratique dont la vie est chamboulée lorsqu'un ogre écrase le carrosse de sa comtesse. Après pas mal de mésaventures, il est recueilli par un gentil meunier et perd un poids considérable en chassant les souris. Puis il décide d'aider son nouveau propriétaire à devenir riche. Pour commencer, il lui demande une paire de bottes pour protéger ses coussinets délicats. Vous l'aurez compris, l'histoire est librement inspirée de celle du chat botté, mais avec pas mal de différences, comme la présence de champignons hallucinogènes. Je n'ai pas trop aimé le dessin et le langage médiévalisant, donc je ne suis pas bien convaincue de lire le deuxième tome, mais ça reste sympathique.
Éditeur: Delcourt
J'adore mon chat mais il s'en fout complètement d'Alberto Montt (2019)
Traduit de l'espagnol par Éloïse de la Maison.
Une succession de dessins amusants ou informatifs sur les chats, du genre "les chats peuvent ronronner jusqu'à tel volume" ou "il existe deux catégories de gens: ceux qui aiment les chats et ceux qui vivent dans l'erreur" (ah, ah!). Ça se lit en dix minutes, c'est aussitôt oublié (à moins que vous n'aimiez le dessin, contrairement à moi), ça ne vaut pas du tout 11€, contentez-vous de le lire en bibliothèque.
Éditeur: ça et là
Je ne veux pas être maman d'Irene Olmo (2019)
Traduit de l'espagnol par Léa Jaillard.
L'autrice retrace son parcours de femme agacée par l'insistance de ses proches à la faire parler de maternité, puis sa réflexion sur le sujet et sa prise de conscience. Non, elle n'a pas envie d'être mère un jour. Bien entendu, j'ai sauté sur cette BD dès que j'ai découvert son existence chez Mon coin lecture, mais elle arrive un peu tard pour moi, puisque j'ai pas mal avancé dans ce parcours de réflexion et d'acceptation du jugement des autres. (Bon, perdre mes amis les uns après les autres parce qu'ils se renferment sur leur couple et leur(s) enfant(s) reste très douloureux, bien sûr... Mais cela dépend d'eux et non de moi!) En outre, je n'ai pas aimé le dessin, ce qui est toujours très problématique en BD. Je la recommande néanmoins à tous et surtout aux gens refusant que d'autres ne fassent pas les mêmes choix qu'eux.
Éditeur: Bang éditions
Castelmaure de Lewis Trondheim et Alfred (2020)
Il paraît que c'est moi qui ai demandé à lire cette bande dessinée. Je n'en ai aucun souvenir et il n'y en a aucune preuve, donc je pense que c'est mon libraire qui s'est trompé... Mais chut. 🤪 Je n'ai pas du tout aimé. Le dessin est assez brouillon, avec des traits tremblotants que je n'aime pas, et l'histoire est à la fois trop simple et trop gore. Je pense que, pour lui donner de la crédibilité et la rendre inquiétante, il aurait fallu un dessin beaucoup plus réaliste et une œuvre plus longue. En l'état, c'est crado sans réussir à être dérangeant...Côté intrigue, ça tourne autour d'un château cerné de tempêtes depuis vingt ans, suite à la disparition du roi et à une multitudes de grossesses simultanées se terminant mal.
Éditeur: Delcourt
Les Zola de Méliane Marcaggi et Alice Chemana (2019)
La vie d’Émile Zola à travers celle de ses femmes: Alexandrine, l’amour de
jeunesse et l'épouse légitime, et Jeanne, la servante devenue maîtresse. Difficile
de ne pas tenir Zola pour un beau salaud en voyant combien cette double vie a
été commode pour lui et lui a permis de tout avoir… au détriment de son épouse,
qui s’est dévouée corps et âme pour lui pour finir cocue. Pourtant, le ton de
la BD n’est pas du tout accusateur, les trois personnages étant présentés sous
un jour humain et "frais", si je puis dire. On retrace 40 ans de
vie et de littérature de manière très claire et plaisante. Un beau document
pour découvrir la vie de Zola. Voir aussi l'avis de Baroona.
Éditeur: Dargaud
Ta deuxième vie commence quand tu comprends que tu n'en as qu'une de Sophie Ruffieux, Lylian et Raphaëlle Giordano (2020)
L'adaptation en bande dessinée du roman de Raphaëlle Giordano, que j'ai lu et commenté ici, se lit extrêmement bien. Les dessins sont simples, lumineux et plaisants. Comme dans le roman, la protagoniste rencontre un mystérieux routinologue qui l'aide à faire le point sur sa vie puis à la faire évoluer dans la direction qu'elle désire. J'ai été beaucoup moins agacée par ses problèmes, ce qui prouve probablement que j'ai évolué depuis que j'ai lu le roman, et au final je pense avoir préféré la BD au livre. En revanche, cela joue toujours autant sur les clichés, notamment de genre, par exemple avec le mari qui s'affale dans son canapé en demandant "qu'est-ce qu'on mange" quand il rentre du bureau, la protagoniste trop gentille qui veut faire plaisir à tout le monde, le choix d'une activité créative liée à l'enfance, etc. etc.
Éditeur: Soleil.
Sur la route de West de Tillie Walden (2019)
Baroona et Tigger Lilly (lien à venir quand je me servirai de nouveau de Facebook dans quelques semaines!) ayant dit beaucoup de bien de Tillie Walden, j'ai décidé de partir à sa découverte. Cette BD était mise en avant dans ma librairie ET IL Y A UN CHAT EN COUVERTURE, donc j'ai commencé par ici. L'histoire de Lou et Béa, deux jeunes femmes qui se rencontrent sur une aire d'autoroute et traversent le Texas ensemble, est touchante et prenante, mais je n'ai pas totalement adhéré aux graphismes (ou plus précisément à certains effets "de tache", si je puis dire) et la fin m'a laissée assez perplexe. [Divulgâcheur] Mon copain pense que la morale est que les deux protagonistes sont toujours aussi mal dans leur peau après leur rencontre. Moi, je suis plus nuancée, je pense qu'elles ont avancé, mais [fin du divulgâcheur] je ne suis pas sûre d'avoir saisi toutes les nuances et l'implicite de la conclusion. (@Baroona et Tigger Lilly: je pense que vous allez adorer, vous!) Je ne parle pas de la chatte, mais elle est bien là et a son importance.
Éditeur: Gallimard BD