L'année 2022 s'est terminée en beauté au cinéma, avec six séances en ce mois de décembre – et les six ont apporté leur lot de satisfaction, en plus.
Sur petit écran
Pas de film.
Sur grand écran
Black Panther 2. Wakanda Forever de Ryan Coogler (2022)
En dépit de quelques faiblesses, voilà une suite réussie,
qui parvient à poursuivre son chemin malgré le décès de l’acteur principal et à
être fidèle au premier film tout en introduisant un nouvel univers. Entrent en
effet en scène Namor et son peuple des profondeurs. Ils ont la peau bleue et ils
se déplacent parfois avec des baleines, donc je me suis crue dans Avatar 2 avec
un peu d’avance. 🥰 Au-delà du message anticolonisation, ce film
est un vrai déluge de pouvoir féminin: 70% des personnages et 90% des
super-héros sont des femmes. J’espère que Marvel n’osera plus nous servir des
greluches à décolleté après que Ryan Coogler aura fait avancer les choses
ainsi. Dernier point: si les Wakandiens parlent beaucoup anglais entre eux, ce
que je trouve absurde, les personnages parlant espagnol et français parlent
vraiment espagnol et français, pas un charabia absurde. J’ai donc bon espoir
que le maya et le wakandien soient justes également. 👀
Mes rendez-vous avec Léo (Good Luck to You, Leo Grande) de
Sophie Hyde (2022)
Un bon feel-good movie sur le sexe. À part la scène de la
dispute, que j’ai trouvée un peu forcée, j’ai adoré. C’est aussi drôle que
touchant. Ça parle de travail du sexe comme service pour le bonheur. Emma
Thompson joue extraordinairement bien et pose nue, à soixante ans passés. Le
message est super positif. On peut prendre du plaisir à cet âge-là, on peut se
masturber, on peut coucher avec quelqu’un qui a un âge différent. Et Daryl
McCormack, vu dans La Roue du Temps, est super juste dans son jeu. Et à
croquer. Tout simplement à croquer… 🤩🤩🤩
Avatar 2: La Voie de l'eau de James Cameron (2022)
Quel immense bonheur que de retourner sur Pandora 💚💙💜
Ce deuxième opus m’a énormément surprise. Je ne m’étais pas spécialement
informée et je savais donc seulement qu’on rencontrerait les enfants de Jake et
Neytiri. Concrètement, c’est plus qu’une rencontre: le film est surtout
consacré à eux; les parents deviennent quasiment des personnages secondaires. Zoë
Saldana, notamment, disparait pendant au moins trente minutes. Et deux des
enfants ne sont pas les leurs, ce que je n’avais pas du tout vu venir. Les
méchants ont des avatars à leur tour, ce qui change les règles du jeu. Et il
n’y a pas de grande bataille finale entre deux armées, comme je l’imaginais.
J’ai relevé deux ou trois faiblesses – un montage forcé
lorsque ***bip*** va à la rencontre de son ikran, l’étrange disparition de
l’armée de Na’vi une fois l’affrontement final terminé, la trop faible présence
de la cadette des Sully pour qu’on s’attache à elle et qu’il y ait donc un
quelconque enjeu autour de sa capture à la fin –, mais j’ai été déçue par un
point sur lequel je pensais, au contraire, être encore plus enthousiaste
qu’avant: ce film est vachement genré et patriarcal. Ça m’étonne de la part de
Cameron, mais c’est indéniable. Jake est clairement le chef de famille. Neytiri
se dispute bêtement, en public, avec une autre femme sur le mode "mon
mari il est meilleur que le tien". Les garçons sauvent les filles. Neytiri réagit de manière très émotionnelle là où Jake garde son calme. Le fils
interagit avec le père tandis que les filles interagissent avec la mère. L’identité de la mère de Spider n’est même pas évoquée, tout tournant autour de son père… Et Kate
Winslet est totalement sous-exploitée; son personnage commence avec une présence
forte, mais n’a pas de rôle réel par la suite. Cameron m’ayant habituée, dans
Titanic et le premier Avatar, à un traitement très égalitaire des personnages
féminins, j’en attendais plus. D’autant plus avec la vague MeToo et les
revendications des dernières années.
Malgré cette déception-là, qui m’a accompagnée en filigrane
durant la séance, j’ai tout simplement adoré. Ça reste du grand cinéma, un
spectacle plus grand que nature, stupéfiant et inoubliable. On connaît Pandora,
l’effet de surprise est passé, mais la découverte des mers permet de retrouver,
pendant vingt ou trente bonnes minutes, l’émerveillement total du premier film.
Ce worldbuilding est un des plus soignés et réussis de l’histoire de
l’imaginaire. Le message écolo et humaniste est là, avec une scène de chasse à
la baleine qui prend le relais de la destruction de l’Arbre-Maison et qui m’a
clouée à mon fauteuil, le cœur battant. À tout moment, même quand il y a
beaucoup d’action, on comprend qui est où (sauf cette armée qui disparaît, donc
^^). Et on sent que le film a été pensé de concert avec le suivant, car
certains points restent à creuser.
Quelle merveille, mes amis, quelle merveille. Foncez le voir
au cinéma.
Et si jamais vous passez à la réalisation, retenez ceci: il
ne faut jamais hésiter à tourner un film catastrophe sur un paquebot. Le
savoir-faire acquis sur le tournage pourra un jour vous être utile pour votre
film de science-fiction. 😎
Le Château ambulant de Hayao Miyazaki (2004)
Encore une belle découverte grâce à UGC Culte 💖
Je n’ai pas trouvé ce film aussi incontournable que Princesse Mononoké, mais j’ai
beaucoup plus aimé que Le Voyage de Chihiro. C’est superbe visuellement et
tellement riche d’imagination et de messages positifs sur l’entraide et contre
la guerre. Mais j’ai eu du mal à bien cerner la fin (par exemple, pourquoi
sortir le démon-feu du château, et donc détruire le château, si c’est pour remonter
à bord juste après…?) et certains éléments sont trop faciles (l’épouvantail qui
se révèle être un prince, tellement commode pour mettre fin à la guerre), ce
qui ternit un chouïa la fin.
Le Chat potté: la dernière quête de Joel Crawford (2022)
Le grand retour de notre félin préféré au cinéma 💖
Après un début pas tout à fait convaincant, la faute à une chanson un peu
fadasse, le film trouve un bon rythme et m’a enchantée. Je l’ai trouvé très
créatif, car les scènes d’action utilisent un rendu très différent des autres,
ce qui donne en quelque sorte l’impression que les images sont peintes. Les
nombreux clins d’œil sont bien amenés, les personnages que l’on connaît déjà –
le Chat et Kitty – sont fidèles à eux-mêmes mais évoluent quand même et ceux
que l’on rencontre sont bien construits (j’ai beaucoup aimé Goldie et le loup).
Bref, que du bonheur, et une mise en bouche appétissante pour Shrek 5.
Avatar 2: La Voie de l'eau de James Cameron (2022)
Une deuxième séance pour voir le film en 3D. Visuellement,
c’est impeccable et stupéfiant; je dirais même OUFISSIME. Je suis très curieuse
de voir comment vont évoluer certains personnages prometteurs, et plus j’y
pense, plus je crois que ce film n’est que le début du trois et qu’il faudra
les évaluer ensemble. Toutefois, ce grand retour du patriarcat m’a exaspérée
(il n’était jamais parti, me diront certains; mais merde, ça après
Titanic et le premier Avatar…) et j’ai confirmé pas mal de
problèmes relevés lors du premier visionnage (par exemple, je me disais que
j’avais peut-être oublié une scène vers la fin, mais non, la petite armée des
Na’vi du récif se volatilise bien sans un mot, c’est fantastique 🙄).
Et cette suite est quand même moins chargée émotionnellement que le premier
film – mais cela pourrait être dû au fait que ce n’est qu’une première partie,
si ma théorie est bonne, donc je réserve mon jugement.
Du côté des séries
Willow de Jonathan Kasdan – saison 1 (2022)
Une nouvelle série de fantasy pour retrouver Willow, le héros du film homonyme. Je suis extrêmement enthousiaste pour l'instant. Je vous en reparle quand ce sera terminé.
Et le reste
J'ai réussi à bien avancer niveau magazines: deux anciens numéros de Livres Hebdo Le Magazine, la revue Manière de voir du Monde Diplomatique sur la science-fiction (que je vous déconseille, car c'est chiant et pédant; je tâcherai toutefois de retenir l'expression "présent exagéré", que je trouve très significative) et deux numéros de Cheval Magazine, à savoir celui de décembre en début de mois et celui de janvier en fin de mois.