samedi 14 octobre 2023

Récits fantastiques (1831-1857)

J'ai beaucoup de sympathie pour Théophile Gautier en raison de La Morte amoureuse, une nouvelle de vampires que j'ai lue étant ado et qui m'a beaucoup marquée. Du coup, j'ai sauté sur ce recueil intitulé Récits fantastiques lorsque je suis tombée dessus dans l'étagère de livres à donner de ma médiathèque.

La cafetière, conte fantastique (1831)
Un homme passe la nuit dans une chambre pleine de tapisseries. Une histoire très classique, mais efficace et plaisante, que j'avais déjà lue, probablement dans un recueil de nouvelles fantastiques diverses (chez Folio à dix francs, hihihi...).

Onuphrius ou les Vexations fantastiques d'un admirateur d'Hoffmann (1832)
Un texte étrange que j'ai eu du mal à suivre. C'est l'histoire d'un peintre qui a des visions bizarres et se croit persécuté par le diable; par exemple, quand il renverse son pot de pinceaux, il pense que c'est une main crochue qui l'a renversé.

Omphale, histoire rococo (1834)
Un jeune garçon loge chez son oncle, dans un pavillon orné de tapisseries. Le point de départ est le même que dans La Cafetière et il n'y a guère de surprises, mais j'adore ces histoires où le décor du quotidien prend soudain vie et devient... autre chose.

La Morte amoureuse (1836)
Je n'ai pas relu cette nouvelle, car je l'ai (rerere)lue il y a relativement peu de temps, mais je vous la recommande chaudement.

La Pipe d'opium (1838)
Un homme fume l'opium et est pris de visions. C'est, avec Onuphrius, le texte que j'ai eu le plus de mal à suivre. Les hallucinations ne font pas pour moi, je crois.

Le chevalier double (1840)
L'histoire d'un homme à la personnalité changeante, tantôt adorable et tantôt brutal. Il est comme placé sous deux étoiles contraires, car un homme au regard de feu a rendu visite à ses parents quand sa mère était enceinte. Laquelle des deux influcences l'emportera-t-elle?

Le Pied de momie (1840)
Un homme achète un pied de momie délicieusement délicat et petit, dernière relique d'une princesse égyptienne à la beauté légendaire. Mais cette nuit-là, la princesse semble revenir à la vie. Une nouvelle fantastique classique, un parfait exemple du XIXe siècle, qui me laisse penser que Gautier avait un intérêt pour l'Égypte, vu qu'il a aussi écrit une nouvelle intitulée Une Nuit de Cléopâtre.

Deux acteurs pour un rôle (1841)
Un acteur qui rencontre un vif succès pour son interprétation du Diable suscite le mécontentement d'un homme au rire démoniaque, qui décide de le remplacer sur scène...

Le Club des hachichins (1846)
Des consommateurs de haschich se réunissent dans un luxueux hôtel particulier parisien, et le récit suit les visions de l'un d'entre eux. Comme dans Onuphrius et La Pipe d'opium, je n'ai pas guère accroché; les drogues et les visions ne m'intéressent pas beaucoup.

Arria Marcella (1852)
Un texte sur Pompéi, très agréable et sympathique, même si l'idée de départ est... particulière: un homme voit l'empreinte d'un sein parfait dans les cendres de l'éruption et tombe amoureux sur le champ. Sérieux, les nichons, ça vend à n'importe quelle époque.

Avatar (1856)
Un homme aime une femme mariée belle et vertueuse, qui est follement amoureuse de son mari. Désespéré, il dépérit, jusqu'à ce qu'un médecin fraîchement revenu d'Inde lui annonce qu'il a peut-être la solution à son problème. Un texte très sympathique. [Divulgâcheur: c'est une histoire d'échange de corps.]

Jettatura (1857)
Naples, une Anglaise venue profiter du climat chaud pour se remettre de ses problèmes de santé, son fiancé qui lui rend visite, et des Napolitains qui multiplient les amulettes de protection en la présence de ce dernier, car ils reconnaissent en lui un jettatore, celui qui jette le mauvais œil. L'opposition entre la rationalité anglaise et les superstitions napolitaines rappelle beaucoup Dracula, mais l'histoire n'est pas du tout la même.

Dans l'ensemble, j'ai beaucoup aimé ce recueil, qui est porté par une plume très riche, typique de ce XIXe que j'adore. Les phrases sont longues et les adjectifs nombreux, et c'est beau.

Livre de l'auteur déjà chroniqué sur ce blog
La Morte amoureuse + Une nuit de Cléopâtre (1836 et 1838)

8 commentaires:

  1. Un classique que je n'ai pas lu, mais ça a l'air bien. Enfin les nouvelles de fantastique classique, ça fonctionne toujours bien pour moi.

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    1. @Tigger Lilly: Ça marche très bien sur moi aussi. 🥰

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  2. Ce tableau est vraiment parfait pour un recueil fantastique. 😱
    Belle constance sur ton appréciation des nouvelles hallucinées. ^^
    Dis-moi que ça finit mal pour le protagoniste de "Avatar" et que le vrai couple survit ?

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    1. @Baroona: Hahaha, oui, ça se termine plutôt dans ce sens-là. Le gars est confronté à tellement de difficultés pour se faire passer pour le mari qu'il laisse tomber. 🤣

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  3. Les thématiques me semblent parfaites pour des scénarios de l'Appel de Cthulhu !

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    1. @Xapur: Lol! Théophilie Gautier en inspiration JDR, ce serait formidable!!

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  4. Oh la Morte amoureuse ça me dit quelque chose ! Je l'ai étudiée au collège... il faut absolument que je la relise car je ne m'en souviens plus du tout.
    Et donc je viens d'aller vérifier ton billet de 2020, et je suis en train de t'écrire un commentaire quasi identique à ce que j'ai écrit il y a trois ans 🙈 Mais plutôt que la Venus d'Ille j'allais évoquer les contes de la Bécasse de Maupassant, j'adore ce recueil ! Voilà voilà 😅

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    1. @Ksidra: Merci pour le rappel des Contes de la Bécasse. Je l'ai lu, mais je constate, en consultant la liste des nouvelles, que je les ai toutes oubliées, sauf une. Il faudrait remédier à cette situation terrible.
      Je constate, en relisant ma réponse à ton commentaire de 2020, que je n'ai jamais relu la Vénus d'Ille. 🙈 C'est d'autant plus dommage que c'est une nouvelle, et donc que ça se lit vite, ce qui est fort utile quand je manque de temps.

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