samedi 11 juillet 2020

50 Short Science Fiction Tales (1963)

Ce recueil de nouvelles de science-fiction édité par Isaac Asimov et Groff Conklin est une trouvaille de seconde main: quelqu'un l'avait déposé dans le coin "récup" de ma médiathèque, l'étagère où l'on peut laisser des livres à donner. Les cinquante textes réunis ici ne révolutionnent rien et ne sont pas forcément marquants, mais ils font tous leur boulot avec efficacité. Le style est résolument dynamique, une manière d'aller à l'essentiel. Rien de surprenant à cela, puisque les éditeurs ont réuni des nouvelles particulièrement courtes allant de 300 à 3 000 mots; il n'y donc guère de place pour broder.


N'ayant pas l'énergie de chroniquer cinquante textes, je vais uniquement m'attarder sur ceux qui m'ont le plus plu ou qui ont été écrits par des célébrités, dont nombre d'auteurs que je n'avais jamais lus. 😃

Poul Anderson: Ballade of an artificial Satellite (année non indiquée)
Un poème sur le désenchantement du monde au fur et à mesure que l'humanité l'explore, si j'ai bien compris. Malheureusement, je comprends mal la poésie en anglais, donc je ne suis pas très sûre de mon interprétation. Les sonorités sont toutefois jolies.

Isaac Asimov: The Fun They Had (année non indiquée)
En 2155, deux enfants trouvent un livre, un drôle d'objet qui les plonge dans un profond étonnement. Le texte est intéressant parce qu'il montre bien le décalage entre cet avenir et un objet que nous connaissons bien, mais n'est pas marquant. Asimov a fait beaucoup mieux.

Alan Bloch: Men Are Different (année non indiquée)
Un archéologue étudie les hommes. [Divulgâcheur] On découvre ensuite qu'il est un robot qui ne comprend pas pourquoi un homme ne bouge pas après une opération de démontage/remontage. 😂 [Fin du divulgâcheur] Ce texte est très représentatif du recueil. Il n'est pas marquant, certes, mais il fait bien le boulot en moins de deux pages.

Anthony Boucher: The Ambassadors (année non indiquée)
Une histoire amusante concernant la nature des Martiens et le regain d'intérêt des Terriens pour une créature fantastique, [Divulgâcheur] le loup-garou. Les Martiens sont des loups, donc pour communiquer avec eux il faut des loups-garous. Génial! [Fin du divulgâcheur]

Fredric Brown: The Weapon (année non indiquée)
L'auteur de Martiens, go home! offre un texte efficace avec quelque chose de glaçant.

Arthur C. Clarke: The Haunted Space Suit (1958)
Mon écrivain fétiche propose lui aussi un texte efficace, résolument léger. On voit venir la chute de loin, mais je crois que c'est voulu, justement pour dérider le lecteur. [Divulgâcheur] IL Y A UN CHAT. [Fin du divulgâcheur]

Roger Dee: Unwelcome Tenant (1950)
Lorsqu'il dépasse la sphère d'attraction gravitationnelle de la Terre, un astronaute réalise que son esprit a toujours été occupé par un locataire malvenu dont il n'avait pas conscience. Quelles merveilles ne pourra-t-il pas réaliser maintenant qu'il maîtrise toutes ses capacités cérébrales pour la première fois de sa vie? Pourra-t-il libérer le restant de l'humanité?

Jack Finney: The Third Level (1952)
L'auteur de L'Invasion des profanateurs lorgne plutôt du côté du fantastique, à mes yeux, avec l'histoire classique d'un lieu hors du temps où le narrateur échoue par hasard. Ici, il s'agit du troisième sous-sol d'une grande gare new-yorkaise.

Marion Gross: The Good Provider (1952)
L'histoire d'une machine à voyager dans le temps qui ne marche pas. Ou qui ne marche pas assez bien, plutôt. L'inventeur est inconsolable. [Divulgâcheur] Son épouse, en revanche, y voit l'opportunité de se payer de bons morceaux chez le boucher en se promenant en pleine Dépression. 😁 [Fin du divulgâcheur]

Robert A. Heinlein: Columbus Was a Dope (1949)
Un débat de bar sur l'envie de l'humanité d'explorer de nouvelles frontières, comme Christophe Colomb, avec une chute sympathique, mais rien que de très banal. Pas un texte marquant.

Fritz Leiber: A Bad Day for Sales (1953)
Robie, un robot vendeur, fait ses débuts à Times Square. La foule s'agglutine autour de lui pour l'écouter parler de ses produits. Mais la journée n'est guère propice aux ventes, comme l'indique le titre. [Divulgâcheur] Forcément, une explosion nucléaire, ça ne multiplie pas les clients... [Fin du divulgâcheur] Ce texte n'est pas très marquant non plus, mais il met en scène de manière quasiment tragique le discours enjoué du robot qui n'a pas conscience de ce qu'il se passe autour de lui.

Jack Lewis: Who's Cribbing? (1953)
Ce texte extrêmement amusant est composé des lettres d'un écrivain de science-fiction qui essaye désespérément de placer des textes, mais qui est systématiquement accusé de plagier un autre écrivain dont il n'a jamais entendu parler. Je suis certaine d'avoir lu le même type d'histoire il n'y a pas si longtemps, mais impossible de retrouver où.

Frank M. Robinson: Two Weeks in August (1951)
Excédé par un collègue qui ramène toujours tout à lui, un homme annonce haut et fort qu'il va passer ses vacances sur Mars. À son retour au bureau, après quinze jours passés chez lui, devinez ce que lui apprend son odieux collègue qui fait toujours tout mieux que tout le monde? Héhé. Texte très sympathique que Dick n'aurait peut-être pas renié.

Theodore Sturgeon: Talent (1953)
Un texte assez cruel sur un enfant aux pouvoirs surnaturels.

William Tenn: Project Hush (1954)
Nouveau texte très amusant sur des scientifiques de l'armée de Terre américaine qui montent soigneusement une expédition secrète sur la Lune. Tout est ultra top secret, à tel point que le projet s'appelle "Project Hush". Mais devinez un peu ce que l'équipe va trouver en arrivant sur la Lune? Une chute formidable digne de la maison qui rend fous des Douze travaux d'Astérix.

A. E. Van Vogt: The Great Judge (1948)
Une histoire de trasfert de conscience. On voit venir la chute, mais c'est sympathique.

Karen Anderson: Six Haiku (année non indiquée)
Le recueil se conclut sur six haïkus science-fictifs. Je n'ai pas tout compris, mais j'ai beaucoup aimé le dernier:
"When Proxima sets
What constellation do they
Dream around our sun?"
Et voilà. Un recueil fort sympathique que je vous recommande de lire si vous croisez son chemin. Il ne changera pas votre vie, mais il vous fera passer un très agréable moment.

12 commentaires:

  1. Le Jack Lewis: Who's Cribbing? me rappelle aussi quelquechose. Mais comme toi, cerveau en compote.

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    1. @Le chien: Merci de t'être signalé, ça a déjà quelque chose d'encourageant :D

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  2. Une étonnante trouvaille, pratique pour découvrir plein d'auteurs d'un coup. ^^ Par contre, ça manque d'une échelle de satisfaction générale des nouvelles, non ? =P

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    1. @Baroona: Exactement, très pratique. Quant à l'échelle de satisfaction: en gros elles étaient toutes satisfaisantes, c'était cool.

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  3. Une manière efficace de découvrir plein d'auteurs en peu de pages :p Je ne lirai pas ceci car j'ai je sais pas combien de livres d'or et de histoires de chez moi et que je devrai déjà attendre d'être à la retraite pour avoir le temps de les lire XD

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    1. @Tigger Lilly: C'est super efficace en effet. Ah, ah, comme je te comprends. :D

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  4. Je ne connais pas du tout ce recueil mais il m'a l'air très masculin, non ?

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    1. @Shaya: Oui. J'ai repéré quatre prénoms féminins dans la liste. Lalalalalalala. Ensuite, ça ne m'étonne pas du tout d'une publication des années soixante. Mais lalalalalalalala quand même.

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  5. Très joli le haïku, j'aime bien aussi !
    Je ne pense pas lire ce recueil un jour mais c'est sympa cette étagère avec des livres à donner !

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    1. @Ksidra: C'est une super idée. C'est là que j'ai récupéré l'intégrale de Lewis Carroll (le même jour que ce recueil, d'ailleurs) et j'y ai déposé quelques vieux livres aussi. Bon, là je ne sais pas si elle existe encore, avec l'épidémie de covid...

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  6. Y'a un sacré sommaire dis donc !
    (mais bon je ne pense pas avoir le courage de me lancer dans un recueil de 50 nouvelles en VO faut pas déconner xD)

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    1. @Vert: Oui, très beau sommaire, raison pour laquelle j'ai ramené ce recueil chez moi :D

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